Rencontre: Imany

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Rencontre: Imany

Par Philippe DUPUY

On a découvert Imany  en 2011 à Jazz à Juan, en première partie de Raphael Saadiq. Sa longue silhouette, sa voix profonde et l’intensité qu’elle mettait dans ses chansons, avaient fortement impressionné les spectateurs de la pinède. La chanteuse  avoue pourtant qu’elle n’en menait pas large : « C’était un de mes premières premières parties.Devant un artiste de cette stature et dans cet endroit mythique, je ne pourrais jamais l’oublier! » Cinq ans plus tard, elle était  en tête d’affiche du festival des Nuits du Sud à Vence avec un single, « Don’t be shy », qui a été un des tubes de l’été.« L’histoire de cette chanson est originale, raconte Imany. Je l’ai écrite pour la BO du film d’Audrey Dana , Sous les jupes des filles.Mais ce n’est pas moi qui la chantais.Lorsque la maison de disques a décidé de sortir la BO, j’en ai enregistré une version acoustique pour compléter le CD.Elle a commencé à cartonner sur internet et des Djs russes qui avaient déjà remixé certaines chansons de mon premier album pour le marché Russe m’ont demandé la permission d’en faire une version electro.J’ai dit oui à condition qu’ils ne trafiquent pas la voix et qu’ils conservent la structure du morceau. En écoutant le résultat, j’étais un peu dubitative parce que ce n’est pas mon genre de musique mais mon producteur était certain que ça allait marcher.Il ne se doutait quand même pas à quel point… ». Mais que ses fans se rassurent: l’excellent  deuxième album d’Imany, The Wrong Kind of War qui vient de  paraître, n’est pas electro :« D’abord parce qu’il a été écrit bien avant que cette chanson se mette à passer partout.Ensuite parce que ce n’est pas du tout mon truc, musicalement.J’aime bien danser dessus, mais je ne me verrais pas en chanter sur scène ». Il ne contient pas, non plus, de chanson en français : « Ca ne collait pas.Pourtant on a écrit 60 chansons pour cet album et plusieurs en français.Mais au final, on n’en a gardé aucune.Ca ne veut pas dire que je n’en ferai pas la prochaine fois.Je vais continuer à essayer ». L’anglais c’est à New York, où elle était partie faire du mannequinat que cette Française d’origine comorienne, l’a appris. « Je suis née en France, mais je suis devenue adulte aux États-Unis, confie-t-elle.Aussi, je garde une relation particulière avec ce pays et ce qui s’y passe aujourd’hui me rend très triste. On a l’impression de regarder ce pays s’auto détruire.La ségrégation qu’ils ont pourtant combattue y est plus présente que jamais.Moins visible, donc plus difficile à combattre.Je peux dire que c’est là-bas que je me suis vraiment sentie noire pour la première fois. Pourtant, c’est aussi vivre là-bas qui m’a donné le courage de me lancer dans la chanson.Plutôt que de rêver ma vie, j’ai essayé de la vivre. Je ne suis pas certaine que j’aurais eu cette audace si j’étais restée ici ».

 

By |septembre 1st, 2016|Categories: ça vient de sortir|0 Comments

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