Interview : Viggo Mortensen

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Interview : Viggo Mortensen

Dans Green Book de Peter Farelly,qui vient de sortir en dvd,   Viggo Mortensen  joue un chauffeur-garde du corps Italo New-Yorkais à la Robert de Niro, qu’on croirait droit sorti d’un film de Martin Scorsese. Un parfait rôle de composition pour cet acteur danois mince, élégant et cultivé, qui parle cinq langues couramment, dont la nôtre. C’est en français qu’il a répondu à nos questions…

Connaissiez-vous l’existence du Green Book?
Oui, j’avais un livre pour enfants, Ruth et le Greenbook, qui racontait le voyage d’une jeune noire avec ses parents dans le Sud de l’Amérique.Une humiliation quotidienne…

Voyez-vous des similitudes entre l’Amérique d’aujourd’hui et celle de 1962 que décrit le film?
Évidemment, c’est un moment parfait pour le film en raison de la situation politique aux États-Unis. Mais ça aurait été un bon moment il y a dix ans et ça le sera sans doute encore dans vingt ans. Le racisme et la discrimination sont toujours d’actualité partout, hélas. Cela fait partie de la nature humaine. C’est le travail de chaque génération de lutter contre.En soi-même et dans la société…

Avez-vous été surpris qu’on vous propose un rôle d’Italo-New Yorkais?
Un peu oui, j’avoue. Mais pas plus que quand on m’a demandé de jouer Sigmund Freud! Dans ces cas-là, je me dis toujours que le réalisateur sait ce qu’il fait.Et puis j’ai rencontré le fils du vrai Tony Lip, qui m’a beaucoup aidé à rentrer dans le rôle en m’ouvrant les albums de famille et en me faisant écouter des enregistrements de son père. Il était très présent sur le tournage et quand je le voyais avec les larmes aux yeux à la fin d’une prise, je pouvais me dire que j’avais dû être juste.

Votre transformation physique est étonnante…
Prendre du poids n’a pas été le plus difficile: tout le monde est capable de bouffer des pizzas et des hamburgers à la chaîne. Le plus dur a été de prendre l’accent, de retrouver le vocabulaire de l’époque et de comprendre le personnage de l’intérieur sans le juger.

Avez-vous pensé à votre propre père?
Il était de la même génération que Tony, il a grandi dans le même milieu social. Sa façon de penser était typique de cette génération d’hommes qui ont été presque naturellement racistes. Il était drôle et têtu comme Tony.C’était un peu sa version danoise!

N’aviez-vous pas peur que Peter Farelly ne soit pas le réalisateur idéal pour cette histoire?
C’est vrai que ça étonne tout le monde dans le métier de la part du réalisateur de Mary à Tout Prix. Mais j’avais lu un de ses livres, The Comedy Writer et d’autres nouvelles de lui, je savais qu’il avait un côté sérieux. Après, on ne sait jamais: même de très bons réalisateurs peuvent faire de mauvais films. En l’occurrence, je pense que Pete a fait un film digne de Franck Capra et de Preston Sturgess.

By |mai 25th, 2019|Categories: ça vient de sortir|0 Comments

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