Par Philippe DUPUY
Le pitch
Ocho (Juan Barberini), un Argentin de New York, et Javi (Ramon Pujol), un Espagnol de Berlin, se croisent une nuit à Barcelone. Après une nuit torride, ce qui semblait être une rencontre éphémère entre deux inconnus devient une relation s’étendant sur plusieurs décennies…
Ce qu’on en pense
Les romances homos argentines se succèdent et ne se ressemblent pas. Après l’énervant Colocataire, de Marco Berger sorti en juillet, voici le nettement plus aimable Fin de siècle, de Lucio Castro. Un autre quasi huis clos en appartement avec, cette fois, un couple d’expatriés qui se rencontrent à Barcelone. Ocho (Juan Barberini) repère Javi (Ramon Pujol) à la plage, le hèle dans la rue depuis le balcon du AirB’n’B qu’il a loué pour les vacances. C’est l’été, les corps s’échauffent vite. Ils font leur affaire tranquille et se quittent. Javi est marié à un autre homme, Ocho sort d’une longue relation et ne veut plus s’engager. Mais l’attirance est trop forte : “J’ai l’impression de déjà te connaître” confie Ocho. Juan lui répond qu’ils ont déjà couché ensemble vingt ans plus tôt. Surprise ! Les temporalités et les niveaux de réalité se brouillent. Maintenant Ocho vit avec Javi et ils ont un enfant… Laquelle de ses vies est réelle ? Laquelle est purement fantasmatique ? Au spectateur de se faire sa propre idée. Porté par un couple d’acteurs séduisants, le film se découpe en longs plans fixes et silencieux et ne cherche pas à plaire, ni à provoquer. On a aimé se perdre dans ce labyrinthe sentimental, hautement mélancolique.
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