En 1964, dix jeunes maliens débarquent dans la Havane de Castro pour y étudier la musique au conservatoire national. En brassant les sonorités, ils deviennent le premier groupe afro-cubain de l’histoire : les Maravillas de Mali. Cinquante ans plus tard, entre Bamako et la Havane, le documentariste Richard Minier qui les suit depuis les années 2000, fait le pari de reformer le groupe et de lui faire donner un concert à Cuba. Hélas, il ne reste qu’un survivant parmi les musiciens, le leader du groupe Boncana Maïga. C’est avec lui qu’il retourne à La Havane et retrouve les musiciens locaux qui avaient participé aux séances du premier album des Maravillas de Mali. Des retrouvailles riches en émotion qui aboutiront à un nouvel enregistrement des classiques du groupe et à ce film qui célèbre en musique l’amitié entre les peuples et la fraternité des musiciens.
Date de sortie en VoD
Décembre 2020
De Richard Minier, Edouard Salier
Avec Boncana Maïga
Nationalité Français
Genre Documentaire musical
Durée 1h 18
MK2 : ciné gratuit
Cinéma|
Par Phil Inout
Pendant la durée du confinement, le distributeur MK2 propose cinq films par semaine en accès gratuit sur sa plateforme vidéo MK2 Curiosity. Courts métrages, longs métrages, documentaires, films pour enfants, de réalisateur connus ou plus confidentiels, grand public ou cinéphiles, ces films sont disponibles gratuitement pendant 7 jours, du mercredi au mercredi, avec un accompagnement éditorial complet sous la forme d’une pastille vidéo d’introduction aux œuvres de la semaine par la comédienne et réalisatrice Lubna Playoust, mais aussi des articles, d’analyses et d’entretiens. Une excellente manière de combler, sans bourse délier, son appétit de cinéma en attendant la réouverture des salles.
Pieces of a Woman
Cinéma|
Par Philippe DUPUY
Le Pitch
A Boston, Martha (Vanessa Kirby) et Sean Carson (Shia LaBeouf) s’apprêtent à devenir parents. Mais la vie du couple est bouleversée lorsque la jeune femme accouche chez elle et perd son bébé, malgré l’assistance d’une sage-femme (Moly Parker), bientôt poursuivie pour acte de négligence. Martha doit alors apprendre à faire son deuil, tout en subissant une mère intrusive (Ellen Burstyn) et un mari de plus en plus irritable. Mais il lui faut aussi assister au procès de la sage-femme, dont la réputation est désormais détruite.
Ce qu’on en pense
Comme on finit l’année, on la commence: avec un grand film Netflix. Après David Fincher et Mank (Numéro 1 de notre top films 2020), la plateforme enfonce le clou avec Pieces of a Woman du Hongrois préféré de Cannes, Kornel Mundruczo. Découvert en 2014 avec White Dog, Mundruczo avait divisé la critique en 2017 avec La Lune de Jupiter, polar mystique et fantastique qui faisait d’un jeune migrant un super héros christique. Il devrait à nouveau faire l’unanimité avec Pieces of a Woman, superbe portrait de femme en forme de mélodrame qui suit la reconstruction d’une jeune mère après la perte de son premier enfant à l’accouchement. Réalisation virtuose (le plan séquence d’accouchement restera dans les annales) et intimiste à la fois, direction d’acteur au top, casting parfait (Vanessa Kirby découverte en sœur de la reine dans The Crown a reçu le prix d’interprétation à Venise pour son rôle de mère éplorée, Shia LaBeouf est trés bien aussi dans celui du mari), scénario impeccable : le film coche toutes les bonnes cases. Pour sa première réalisation hors de son pays, Kornel Mundruczo signe une oeuvre bouleversante, dont l’atmosphère enneigée et la localisation dans le Massachussets pourront rappeler à ceux qui l’ont vu le très beau Manchester By the Sea de Kenneth Lonergan, autre grand film sur le travail de deuil…
Je veux juste en finir
Cinéma|
Par Philippe DUPUY
Le Pitch
Jake (Jesse Plemmons) emmène sa petite amie (Jessie Buckley) pour lui présenter ses parents, qui vivent dans une ferme reculée. Elle a décidé de le quitter, mais ne le lui a pas encore dit. Le trajet et le séjour s’annoncent stressants…
Ce qu’on en pense
Bienvenue dans le film le plus barré de Netflix ! Il est l’oeuvre du scénariste Charlie Kaufman (Dans la peau de John Malkovich, Eternal Sunshine of the Spotless Mind) passé à la réalisation depuis 2008 avec Synecdoche New York et Anomalisa. Si Je veux juste en finir n’était pas une production Netflix, on aurait certainement vu le film en sélection à Cannes, en séance spéciale ou de minuit, où il aurait eu toute sa place. On y suit pendant plus de deux heures et dans un format d’image rarement utilisé (le 1.33), le couple formé par Jesse Plemmons (vu dans Fargo 2, Barry Seal , The Irishman ) et Jessie Buckley (Le Voyage du Dr Dolittle) dans leur trajet en voiture vers la ferme des parents du jeune homme. Entamé comme un road movie auteuriste et bavard, dans lequel la jeune femme rumine des pensées de séparation pendant que son fiancée pérore et chantonne au volant avec une voix de psychopathe, le film vire au délire Lynchéen à l’arrivée dans la ferme des parents (qui changent d’âge et de comportement à chaque plan) puis au survival dans la dernière partie lorsque, sur le chemin du retour pendant une tempête de neige, le couple s’arrête dans un bâtiment désert à la Shining. Comme si ce n’était pas suffisant pour dérouter le spectateur, la séquence finale est digne d’un musical. Les ombres de David Lynch, Hitchcock et Kubrick planent sur ce film halluciné et hallucinant qui nécessite une bonne dose de patience et d’ouverture d’esprit pour être vu jusqu’au bout, mais qui mérite de l’être car on s’en souviendra longtemps.
Leave A Comment