En cette année particulière, marquée par deux fermetures consécutives de plusieurs semaines pour raisons sanitaires, l’actualité cinéma s’est faite autant sur les plateformes de streaming et de VoD qu’en salles. Du coup, pour la première fois, plusieurs films uniquement distribués en digital trouvent leur place dans notre classement annuel. A commencer par le premier !
Hollywood, 1940 : victime d’ un accident de voiture qui le cloue au lit pour plusieurs mois, le scénariste Herman J. Mankiewicz (Gary Oldman), alcoolique invétéré au regard acerbe, est envoyé par Orson Welles (Tom Burke) dans une villégiature isolée du désert de Mojave, avec 60 jours pour lui écrire un scénario : ce sera Citizen Kane… Dans un sublime noir et blanc, qui rappelle évidemment le chef d’oeuvre d’Orson Welles, David Fincher (Fight Club, Zodiac, The Social Network) fait une démonstration de mise en scène époustouflante. En d’autres temps, ce film aurait enflammé la Croisette et décroché une Palme d’or.
Quatre amis décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang… Entre drame et comédie, le trublion danois Thomas Vinterberg signe un de ses meilleurs films. Prosit !
Après avoir fait sensation à Cannes pour leur première sélection en compétition avec Good Time et un Robert Pattinson transfiguré, les frères Safdie débarquent sur Netflix, avec un thriller virtuose mené à tout berzingue dans le New York de Scorsese et Abel Ferrara.
Les déambulations d’un groupe de rock virtuel dans un univers d’art vidéo et de BD… Quatre courts métrages de l’artiste nééerlandais Rosto, décédé en 2019, montés sous forme de cadavre exquis. Un cauchemar de Tim Burton sous drogues psychédéliques. Pour amateurs de rock industriel et de cinéma de l’étrange.
Dupontel paye son tribut aux Monty Python qui ont formé son goût pour le cinéma. Le scénario s’inspire d’ailleurs franchement de Brazil, le chef d’oeuvre de Terry Gilliam, dont il remet l’intrigue à l’heure des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Plus maîtrisé que ses prédécesseurs, le nouveau film d’Albert Dupontel n’en est pas moins drôle, ni féroce. Au contraire !
Ondine (Paula Beer) vit à Berlin, elle est historienne et donne des conférences sur la ville. Quand l’homme qu’elle aime la quitte, le mythe ancien la rattrape… Christian Petzold (Transit, Phoenix, Barbara…) revisite le mythe d’Ondine dans un film sensoriel au charme envoûtant.
En deux documentaires sensibles et lumineux, Sébastien Lifshitz explore l’enfance, l’adolescence , la famille et le genre, confirmant qu’il est un de nos meilleurs cinéastes du réèl.
Entre film de guerre, survival et jeu vidéo à la Medal of Honor, 1917 embarque le spectateur dans une expérience des tranchées ultra-immersive, grâce à un dispositif filmique constitué de longs plans séquences raccordés pour sembler n’en faire qu’un seul. Un film virtuose et spectaculaire signé Sam Mendes.
Muni d’un seul mot de passe – “Tenet” – et prêt à tout pour sauver le monde, un agent de la CIA (John David Washington) traque un oligarque Russe (Kenneth Branagh), qui détient une machine permettant d’inverser le temps et menace l’ordre mondial. Le James Bond mental et à rebrousse temps de Christopher Nolan. Du cinéma quantique pour multiplexes !
Un Roma brésilien, qui dresse un état des lieux décapant de la société brésilienne, avec une bourgeoisie corrompue servie par un petit peuple d’employés dévoués et pleins de ressources. A l’image de la magnifique Mada (Regina Casé), gouvernante dont le grand sourire et les facéties cachent des drames autrement plus terribles qu’un simple revers de fortune…
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