Song to Song

//Song to Song

Song to Song

Par Philippe DUPUY

Le Pitch

Sur la scène musicale d’Austin au Texas, deux couples – d’un côté Faye (Rooney Mara) et le chanteur BV (Ryan Gosling), et de l’autre un magnat de l’industrie musicale (Michael Fassbender)  et une serveuse (Natalie Portman) voient leurs destins et leurs amours se mêler, alors que chacun cherche le succès dans cet univers rock’n’roll fait de séduction et de trahison.

Ce qu’on en pense

L’arrivée de plusieurs films de Terrence Malick sur la plateforme de streaming d’Amazon va permettre à un plus large public de découvrir le cinéma de cet immense réalisateur américain,  si secret qu’il reste mal connu,  et au cinéphiles de revoir et peut-être de réévaluer quelques-uns de ses films (Nouveau Monde, A la Merveille, Knight of Cups, Song to Song). C’est le cas notamment de Song to Song qui s’était fait démolir lors de sa sortie en 2017 et mérite d’être (re)vu en streaming. D’abord parce que sa forme, intimiste et presque documentaire sur les parties musicales, supporte une vision sur petit (ou pas si petit) écran. Ensuite, parce que le streaming permet une vision en plusieurs fois,  si on a peur de s’ennuyer. Quasi expérimental, sans véritable scénario ni dialogues, volontiers élégiaque et introspectif, le cinéma de Terrence Malick peut dérouter voire irriter un public non averti  avec ses abus de voix off, de grand angle, de plans de natures, d’inserts documentaires et de musique classique. La qualité de mise en scène, la magnifiscence de la photo  et l’utilisation d’acteurs-stars sont autant d’atouts qui méritent qu’on s’accroche. Dans Song to Song, sorte de Jules et Jim (ou de César et Rosalie) tourné à Austin Texas (patrie du réalisateur) pendant un festival rock, des couples, formés par Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbinder et  Natalie Portman (plus Berenice Marlohe et Cate Blanchett)  s’aiment, se mélangent  et se déchirent. On croise Iggy Pop, John Lydon, les Red Hot Chili Peppers, Likke Li et Patti Smith, qui conseille affectueusement le personnage de Rooney Mara comme si son histoire était réelle. Les couples se forment et se déforment dans de sublimes maisons d’architectes, dans des chambres de palace  surplombant la ville ou dans les backstages du festival. Tout ou presque est raconté en multiples voix off, les plans se succèdent sans logique apparente et on finit par ne plus si savoir qui est avec qui ou qui quitte qui,  ni pourquoi ?  Mais on reste fasciné par les fossettes et le sourire triste de Rooney Mara, la classe hallucinante de Cate Blanchett,  la gestuelle de danseur de Michael Fassbinder, le sex appeal un peu bourrin de Ryan Gosling, la perruque blonde de Natalie Portman qui la fait ressembler à Diane Kruger. Et au fond, le film en dit aussi long sur les rapports amoureux et sur la quête du succès que n’importe quel autre au scénario plus élaboré. Il faut juste lui laisser le temps d’infuser. Les plus réfractaires peuvent essayer un visionnage en épisodes de 25-30 minutes, façon série romantique et musicale. Ça marche aussi très bien comme ça.

By |avril 13th, 2021|Categories: Cinéma|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

quatre × quatre =