CinéRoman : Rencontre avec Pascal Elbé

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CinéRoman : Rencontre avec Pascal Elbé

Par Ph.D

C’est vrai, il a un peu triché : son film n’est pas adapté d’un bouquin, comme il se doit pour être sélectionné à CinéRoman. En fait,  c’est un malentendu. Dont Pascal Elbé est coutumier, il l’avoue volontiers. Comme son personnage dans On est fait pour s’entendre, il est un peu dur de la feuille, sourdingue,  malentendant, comme on voudra.  Le film est un peu son coming out : « Cela fait des années que j’ai perdu une partie de l’audition et que je vis ce que vit mon personnage.  Mes enfants me disaient que je devrai en parler dans un film et ils avaient raison. Le déclic a été quand j’ai lu  le bouquin de David Lodge « La vie en sourdine ». Je me suis dit que si lui arrivait à en faire un livre aussi pertinent et drôle, je devrais pouvoir en faire un film. Le scénario n’est pas une adaptation, mais c’est quand même inspiré par un livre« . C’est donc l’histoire d’Antoine (Pascal Elbé), un prof malentendant qui s’ignore, que tout le monde prend pour un butor qui ne s’intéresse à,  ni n’écoute personne, mais qui est en fait isolé par son handicap. Il va tomber amoureux de la voisine (Sandrine Kiberlain, atomique) qui vient tous les matins lui hurler dessus parce que son réveil n’arrête pas de sonner. Elle a récemment perdu son mari et sa fille (Manon Lemoine) est si triste qu’elle en a perdu la parole. La mère d’Antoine (Marthe Villalonga) , elle, est en train de perdre la tête et sa soeur Jeanne (Emmanuelle Devos) sa patience. Bref, tout le monde a perdu quelque chose. Ce serait bien le diable s’ils n’arrivaient pas à retrouver au moins le goût des autres !  Les comédies romantiques françaises réussies sont une denrée rare, on le sait. Mais les comédies romantiques françaises réussies et drôles, c’est presque une vue de l’esprit. On est fait pour s’entendre fait figure d’exception. Les personnages sont tous attachants, l’alchimie entre les acteurs est formidable, les dialogues sont remarquablement écrits, l’image est soignée, on rit beaucoup, on se fait cueillir par l’émotion à la fin et il y a du fond. « Le film m’a fait du bien, confie le réalisateur,  et on dirait qu’il fait du bien aussi aux spectateurs. Je reçois beaucoup de témoignages en ce sens dans les avant premières. Loin de moi l’idée de vouloir être le porte parole des sourdingues mais si le film peut faire avancer l’acceptation du handicap par ceux qui en sont atteints et par leur entourage, je n’aurais pas tout à fait perdu mon temps à m’acharner à l’écrire pendant trois ans« . Sortie en salles le 17 novembre. 

 

 

By |octobre 21st, 2021|Categories: Cinéma|0 Comments

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