Halim (Saleh Bakri) est marié depuis longtemps à Mina (Lubna Azabal), avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina et l’arrivée d’un jeune apprenti (Ayoub Missioui) vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, chacun va aider l’autre à affronter ses peurs…
Ce qu’on en pense
Audace magnifique, dans un pays où l homosexualité est passible de prison, Le Bleu du caftan met en scène trois belles personnes qui opèrent un travail tout en délicatesse et volupté, pour s’accepter, accepter l’autre et vivre à trois en harmonie. Tout se passe en huis clos dans l’atelier d’Halim. Et tout se joue dans le calme, la lenteur, le silence et les regards. La confection du caftan, superbe en soi, devenant ainsi non seulement la métaphore d’une libération qui se déploie , mais aussi le procédé tout en finesse choisi par Maryam Touzani pour tisser un beau film soyeux, tendre et pudique sur le courage d’aimer. Lors du dernier festival d’Angoulême, où il était en compétition, le film a remporté le Valois de la mise en scène et celui du meilleur acteur pour Saleh Bakri.
Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme…
Ce qu’on en pense
On s’étonne que le nouveau film de Robin Campillo, qui avait bouleversé la Croisette avec 120 battements par minute, sorte au lendemain du Festival de Cannes sans avoir eu l’honneur d’une sélection. L’Ile rouge aurait pourtant largement mérité d’y figurer, y compris en compétition. Sur le fond comme sur la forme, le film était taillé pour Cannes, avec un regard original sur une époque controversée, celle de la fin du colonialisme. En partie autobiographique (Robin Campillo a passé son enfance sur une base militaire à Madagascar), le récit embarque le spectateur sur des terrains inattendus mais toujours pertinents, servi par une interprétation sans faille (Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutierrez, Charlie Vauzelle…). Si vous ne devez voir qu’un film en cette semaine, plutôt creuse côté sorties, optez pour L’ïle rouge.
Encouragé par sa fiancée (Leslie Bibb), Sebastian (Sebastian Maniscalco) invite son père Salvo (Robert De Niro), modeste coiffeur italo-américain, à faire la connaissance de sa très riche et excentrique belle-famille durant un weekend prolongé dans leur somptueuse résidence. Ce véritable choc des cultures se transforme en un concentré édifiant et hilarant de tout ce qu’il faut éviter de faire lors d’une telle rencontre familiale…
Ce qu’on en pense
Contrairement à ce que pourraient laisser croire son titre français et la présence au casting de Robert de Niro, cette comédie signée Laura Terruso n’est ni une suite, ni un reboot, ni un remake de la trilogie Mon beau-père et moi. La confrontation vient ici des origines sociales et ethniques des protagonistes, sujet que la réalisatrice a beaucoup de mal à rendre comique. Du coup, les comédiens cabotinent à qui mieux-mieux, pour un résultat qu’on pourra trouver, selon l’humeur, au mieux gentillet au pire affligeant.
Sadie Harper (Sophie Thatcher), une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer (Vivien Lyra Blair) sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will (Chris Messina), thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien, ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu’un patient désespéré (David Dastmalchian) se présente à l’improviste à leur domicile pour demander de l’aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances…
Ce qu’on en pense
Les adaptations à l’écran de Stephen King sont rarement à la hauteur des attentes. Avec Le Croque Mitaine, le réalisateur anglais Rob Savage fait exception à la règle. Le choix, plutôt osé pour ce type de production, d’un traitement relativement sobre, plus près du cinéma indépendant que du film d’épouvante classique, se révèle payant cinématographiquement parlant. La réflexion sur le deuil, qui traverse son film, est du coup plus sensible. Une bonne surprise.
Leave A Comment