Les Cadors
Le pitch
L’histoire de deux frères que tout oppose. Antoine (Gregoire Ludig) , marié, deux enfants, conducteur de bateaux, et Christian (Jean-Paul Rouve), célibataire, chômeur et bagarreur incorrigible. Mais quand Antoine le mari idéal se retrouve mêlé à une sale histoire, c’est Christian le mal aimé qui, même si on ne lui a rien demandé, débarque à Cherbourg pour voler à son secours. Les « Cadors » comme ils aimaient se surnommer dans leur enfance vont se redécouvrir au travers de cette histoire. Christian qui n’a rien à perdre, va alors défendre au péril de sa vie cette famille qu’il a toujours rêvé d’avoir sans jamais avoir eu le courage de la fonder…
Ce qu’on en pense
Grégoire Ludig et Jean-Paul Rouve forment un duo de cinéma trés assorti dans cette comédie sociale signée Julien Guetta. Ils y campent deux frangins cabossés par la vie, entrainés dans une embrouille qui les dépasse. Michel Blanc en patron mafieux et Marie Gillain en épouse au caractère bien trempé complètent le casting réussi de ce buddy movie à la française situé dans le milieu de docks et plutôt réussi.
Babylon
Par Ph.D
Le pitch
Dans le Hollywood des années 20, Jack Conrad (Brad Pitt) est une star du cinéma muet, Nellie LaRoy (Margot Robbie) une actrice débutante et Manny Torres (Diego Calva), un jeune garçon qui rêve de travailler dans le milieu du cinéma. Leurs destins vont se croiser et exploser dans un maelstrom de tournages et de fêtes orgiaques…
Ce qu’on en pense
Un mélange d’Il était une fois… à Hollywood et de The Artist, filmé par le Baz Luhrmann de Gatsby le Magnifique : trois heures d’orgie visuelle, dont on ressort rincé mais heureux. Un film comme on n’en fait plus : avec un amour démesuré du cinéma, des stars, du glamour, des centaines de figurants et même un éléphant ! Inspiré du fameux livre à scandales de Kenneth Anger (Hollywood Babylon), Babylon raconte les dessous peu reluisants d’Hollywood, de la grande époque du cinéma muet, au parlant et à l’arrivée de la couleur. Trois décennies de pure folie où les films et les stars se fabriquaient à la chaine, dans une débauche de dollars, de sexe, d’alcool et de drogue. Le surdoué Damien Chazelle (La La Land, Whiplash) s’est fait plaisir : Babylon est filmé sans compter, à fond les ballons, au son d’une BO Jazz tonitruante. Brad Pitt et Margot Robbie, échappés du dernier Tarantino, sont atomiques. La reconstitution des scènes de tournage dans le désert est digne de Cecil B de Mille. La descente finale aux enfers, guidée par un Tobey Maguire méconnaissable en caïd de la mafia, ressemble à du Gaspar Noe. Et le final kaleidoscopique balaye toute l’histoire du cinéma en images d’archives. Bref, Babylone, c’est Byzance !
Youssef Salem a du succès
Par J.V
Le pitch
Youssef Salem (Ramzy Bedia), 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille…
Ce qu’on en pense
Une comédie sur les déboires d’un écrivain confronté au succès et à sa manière d’utiliser ses proches comme personnages de ses romans : on a déjà vu ça recemment avec Citoyen d’honneur et Kad Merad dans le rôle-titre. Mais Ramzy n’est pas mal non plus dans le film de Baya Kasmi où le héros écrivain est directement confronté à sa famille, aimante mais collante. Le film fourmille de bonnes idées et mérite d’avoir le même succès que Youssef.
John Butler : Live in Paris
Par Ph.D
Quatre ans et une pandémie après la publication de Home, l’un de ses meilleurs albums en trio, John Butler était au Trianon à Paris, les 26 et 27 mai 2022 pour deux mémorables concerts en solo. Alternant guitare sèche et électrique et jonglant avec ses machines pour créer des boucles et des beats électroniques sur ses chansons, l’Australien avait régalé son auditoire en réarrangeant en live les titres folk- rock de ses derniers albums. Alors qu’il revient en France cet été pour une nouvelle tournée en solo (avec un concert à ne pas manquer au Théâtre de verdure de Nice le 28 juin), la captation de ses shows parisiens sort en numérique et en physique. Un double CD/triple vinyle gorgé de musique (15 titres) dans lequel John Butler joue, chante et se raconte comme jamais entre les morceaux. L’écoute donne une furieuse envie de réserver pour les concerts.
Daho : Tirer la nuit…
Par Ph.D
Six ans après l’aventureux et un rien rugueux Blitz , Etienne Daho est de retour avec un album plus apaisé. 12 titres sans tube évident (malgré un duo avec Vanessa Paradis sur la chanson titre) qui demandent plusieurs écoutes pour s’apprécier. Il faut quand même arriver à la plage 4 (Les derniers jours de pluie) pour trouver une mélodie vraiment accrocheuse. A partir de là, l’album démarre pour de bon et s’écoute avec plus de plaisir immédiat. Dans les interviews qu’il a accordées pour la sortie, Daho confie l’avoir écrit facilement. Ce qui explique, peut-être, certaines facilités dans l’écriture. Par contre, la production est toujours aussi chiadée. Ceci compense cela.
Marc Dugain : Tsunami
Par MAB
Successions
Par MAB
Approcher les grands patrons de l’hexagone n’a pas été aisé pour Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider. Les Bolloré, Bouygues, Pinault, Arnault, Lagardère et autres sont très discrets. Traditionnellement entourés d’avocats et de conseillers en communication, ils ne s’exposent pas. Les deux journalistes du Monde ont donc mené une longue enquête pour entrer dans leurs univers familiaux et ouvrir les dossiers de leurs successions le plus souvent douloureuses. Sous-titré « L’argent, le sang et les larmes », leur ouvrage montre que la réalité des enjeux économiques , affectifs et narcissiques de ces entreprises de l’ entre-soi, va parfois au-delà des fictions développées dans les romans de Balzac ou les séries télé à succès. Même si elle manque de mordant, d’engagement politique voire d’analyse psychanalytique pertinente, leur enquête donne des faits qui rappellent si nécessaire que l’argent et le pouvoir sont de bien embarrassantes obsessions et névroses. « Choisir parmi les siens, celui qui vous remplacera à la tête de l’entreprise, ce joyau que vous avez créé et que vous connaissez mieux que vos propres enfants tant il a dévoré vos nuits et votre énergie, c’est admettre que l’on est remplaçable donc mortel » écrivent-elles en préambule. Prenons le patriarche Vincent Bolloré. Tout lui est permis: il quitte sa femme pour sa belle sœur. Voit ses enfants s’éloigner de lui . Les fait revenir dans le giron de l’entreprise, mais ne cède rien pour autant. Alors que pendant ce temps, Bernard Arnault élève les siens comme des chevaux de course. Ils seront polytechniciens comme lui ou rien (les fils bien sur, pas les filles… ) et que Jérôme Seydoux, ne jugeant personne à sa hauteur, fait ce qu il veut de sa propre vie et de celle des autres (qui savait que sa première épouse s’est immolée par le feu lorsqu’il est parti pour une autre ? ). Et puis il y aura aussi Arnaud Lagardère, le trublion qui méticuleusement s’acharnera à détruire l’héritage de son père alors que Liliane Bettencourt sera assignée en justice par sa fille… Bref, les journalistes les passent tous et toutes en revue ajoutant combien les successions des Pinault, Decaux, Peugeot , Hermès, Mulliez, Gallimard, racontent les privilèges, haines et trahisons qui empoisonnent les liens du sang et comment ces grandes familles gardent jalousement le pouvoir en France.
Ryan Adams : Cover Boy
Par Ph.D
En pleine remontée de sève créative depuis le Covid et les accusations de harcèlement dont il a fait l’objet, Ryan Adams bombarde ses fans d’enregistrements divers et variés. En plus d’un live et d’un nouvel album studio, il vient de publier pas moins de trois albums de reprises qui méritent qu’on s’y arrête. A notre connaissance, c’est la première fois qu’un chanteur reconnu comme lui reprend, en studio, des albums entiers d’autres artistes. En l’occurence Springsteen (Nebraska), Dylan (Blood on the Tracks) et… Oasis (Morning Glory) ! Trois chefs d’oeuvres, dont l’Américain livre des versions à la fois proches et totalement personnelles. Nebraska est, peut être, le plus proche de l’original, c’est aussi celui qu’on préfère. Mais ses reprises de Blood on the Tracks sont tout aussi inspirées. Quant-à Morning Glory, c’est la surprise du chef ! On attendait plutôt Ryan Adams sur du Neil Young ou du Leonard Cohen (ça viendra peut-être, pourquoi s’arrêter-là?), Oasis est plus éloigné, à priori, de sa sphère d’inspiration. Du coup, c’est le plus personnel des trois. Ecoutez sa version transfigurée de « Wonderwall » : méconnaissable ! En attendant une hypthétique sortie physique, les trois albums sont disponibles en streaming sur les plateformes. Nebraska est même en téléchargement gratuit sur le site personnel de Ryan Adams. Une aubaine pour les fans !
Garance Meillon : La langue de l’ennemi
Par MAB
Accaparé par un travail stressant, Romain utilise en permanence des « éléments de langage » qui commencent à opérer un lent glissement dans sa vie personnelle. Le soir ou il se tourne de son coté du lit en murmurant tout bêtement « belle nuit » au lieu de « bonne nuit », sa femme prend peur. Elle est romancière et son rapport particulièrement sensible aux mots que l’on choisit, exacerbe le sentiment de perdre peu à peu l’homme qu’elle aime. D’autant que Romain passe de plus en plus de temps au bureau, sur son smartphone et le week-end, en « brunch » avec ses collègues. Il est si absent même quand il est présent que leur fillette de trois ans ne s’exprime toujours pas.. Que se passe-t-il quand l’intime se transforme en communication ? Quand on est « surbooké« , que l’on doit « gérer » un conflit amical, « maximiser » ses vacances, vivre « healthy » et « profiter » ? Avec, La langue de l’ennemi, Garance Meillon aborde par l’angle inédit de la fiction, la question de l’effondrement insidieux du langage. A travers ses personnages qui pourraient être pris chez n’importe quel « consultant » ou «communicant» de trente ans et plus, elle dresse le portrait d’une génération aux prises avec un discours normatif sans précédent. Le délitement de la langue devient alors le reflet d’une société ultra codifiée ou le prêt à penser et à formuler régit toutes les relations sociales et affectives. En installant suspense, interrogation et trouble à travers le regard de sa narratrice, la romancière prouve alors, avec talent, que l’amour meurt quand la langue se dégrade. Non seulement l’amour, mais la pensée et l’âme, donc l’individu tout entier ! Bel ouvrage de résistance.
Robert Linhart : L’Etabli
Par MAB
Claire Etcherelli vient de s’éteindre à Bordeaux à l’âge de 89 ans. Ce nom ne vous dit rien ? Et pourtant, à l’instar de Robert Linhart dont il sera question ici, cette romancière fut sans doute la première à relater sa douloureuse expérience de l’usine dans Élise ou la vraie vie, un roman récompensé en 1967 par le prix Fémina. L’œuvre, qui évoquait surtout les difficultés des travailleurs maghrébins en France pendant la guerre d’Algérie, fit grand bruit et fut adaptée au cinéma par Michel Drach avec Marie-José Nat dans le rôle-titre. Est-ce ce combat de l’intérieur qui incita Robert Linhart à en faire autant ? Un an plus tard, en 1968, ce normalien, brillant disciple de la figure du mouvement maoïste, Louis Althusser, change, en effet, son destin tout tracé de bourgeois et prend un emploi d’ouvrier spécialisé chez Citroën, porte de Choisy à Paris. Une expérience concrète qu’il racontera dans « L’établi », un livre paru en 1978 et porté ces temps-ci à l’écran par Mathieu Gokalp (lire la critique du film). L’écrivain y reconstituait, jour après jour, d’abord son embauche sous une fausse identité et la visite médicale qui suivit avant la découverte de la chaîne de fabrication d’une 2 CV, la pénibilité du travail, le flux infini de la production, la sécheresse des ordres, la lassitude des corps. Comme Etcherelli, il n’oubliait pas les femmes et les immigrés de la classe ouvrière. Surtout, de réunions en assemblées générales, de débrayages en sabotages du travail, il évoquait ce moment essentiel de l’histoire de la gauche prolétarienne et du mouvement syndical de la fin des années 60. Le livre résonne étonnamment avec l’actualité sociale.
Leila et ses frères
Par Ph.D
Le pitch
Leila (Taranee Alisdousti) a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier…
Ce qu’on en pense
Après le thriller policier et judiciaire (La Loi de Téhéran), l’Iranien Saeed Roustaee s’attaque au film social et familial, avec Leila et ses frères, un des favoris de Cannes 2022 pour la Palme d’or, hélas reparti bredouille. L’histoire d’une famille iranienne qui tente de se sortir de sa misérable condition. Le moteur de cette tentative est la seule fille de la famille, Leila (formidable Taranee Alisdousti) qui est, aussi, la seule à travailler. Elle pousse ses frères à lancer leur propre business en achetant une boutique. Mais pour cela, il leur faut convaincre leur père d’investir dans l’affaire les pièces d’or qu’il réservait au mariage du fils d’un cousin éloigné. Entre la possibilité de se faire mousser et celle d’aider ses enfants à se sortir du pétrin, le patriarche ne fera, évidemment, pas le bon choix… Malgré une durée un tantinet rédhibitoire (2h45), on ne s’ennuie pas une seconde dans cette tragicomédie superbement mise en scène et interprêtée qui brosse un beau portrait de femme battante.
Les Miens
Par Ph.D
Le pitch
Moussa (Sami Bouajila) a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. À l’opposé de son frère Ryad (Roschdy Zem), présentateur télé à la grande notoriété qui se voit reprocher son égoïsme par son entourage. Seul Moussa le défend, qui éprouve pour son frère une grande admiration. Un jour Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Méconnaissable, il parle désormais sans filtre et balance à ses proches leurs quatre vérités. Il finit ainsi par se brouiller avec tout le monde, sauf avec Ryad…
Ce qu’on en pense
Basé sur la mésaventure de son propre frère – victime du syndrome qu’il décrit après un trauma crânien-, Les Miens est certainement le film le plus intime et personnel de Roschdy Zem. Une histoire de famille douce-amère inspirée de la sienne donc, mais dans laquelle on retrouve la patte de Maïwenn, avec laquelle Roschdy a co-écrit le scénario. L’acteur-réalisateur y retrouve logiquement son frère de cinéma, Sami Bouajila, dans un rôle à double tranchant qui lui va comme un gant. On passe un trés bon moment en leur compagnie et en celle des autres membres de la famille (Rachid Bouchareb, Meriem Serbah, Maïwenn, Nina Zem…). C’est si rarement le cas dans le cinéma français que Les Miens constitue une (très) bonne surprise.
Miss Marx
Par Ph.D
Le pitch
Brillante, altruiste, passionnée et libre, Eleanor (Romola Garai) est la fille cadette de Karl Marx. Pionnière du féminisme socialiste, elle participe aux combats ouvriers et se bat pour les droits des femmes et l’abolition du travail des enfants. En 1883, elle rencontre Edward Aveling (Patrick Kennedy). Sa vie est alors bouleversée par leur histoire d’amour…
Ce qu’on en pense
Réalisatrice d’un excellent biopic de Nico (Nico, 1988), l’italienne Suzanne Nicchiarelli récidive avec ce portrait de la fille cadette de Karl Marx qui portait bien son prénom (Eleanor). Une fille en or, en effet, qui dévoua sa vie à la continuation de l’oeuvre de son père, à la défense des travailleurs, à l’abolition du travail des enfants et à la lutte pour l’égalité des droits des femmes. Son malheur fut de contracter une liaison toxique avec le dramaturge Edward Aveling qui, non content de la ruiner, la trompera toute sa vie. La réalisatrice italienne raconte le parcours de vie d’Eleanor (joliment incarnée par Romola Garai) en mélangeant une reconstitution d’époque volontairement téléfilmesque à des documents d’archives, des déclamations de textes face caméra et une BO punk dans laquelle les Downtown Boys dynamitent l’Internationale et du Bruce Springsteen… Moins réussi que Nico 1988 (petit chef d’oeuvre de film rock), Miss Marx n’en est pas moins jubilatoire et édifiant. Quelque chose nous dit que Suzanne Nicchiarelli n’a pas fini de nous étonner.
La Conspiration du Caire
Par Ph.D
Le pitch
Adam (Tawfik Barhom), simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays…
Ce qu’on en pense
Tarik Saleh, qui nous avait bluffé en 2017 avec Le Caire Confidentiel, était en compétition à Cannes cette année avec son nouveau film. Malgré son Prix du scénario, La Conspiration du Caire déçoit. On attendait mieux de cette immersion dans la plus grande université coranique du monde, que ce polar politico-religieux qui mixe Le Nom de la Rose et Un Prophète, sans le charme érudit de l’un, ni la puissance de l’autre. Ca dure deux plombes et autant de prières, Allah fin ça lasse !
She Said
Par J.V
Le Pitch
Deux journalistes du New York Times, Megan Twohey (Carey Mulligan) et Jodi Kantor (Zoe Kazan), ont mis en lumière un des scandales les plus importants de leur époque. À l’origine du mouvement #Metoo, leur investigation a brisé des décennies de silence autour du problème des agressions sexuelles dans le milieu du cinéma hollywoodien, changeant à jamais la société américaine et le monde de la culture.
Ce qu’on en pense
L’allemande Maria Schrader (I’m Your Man) s’attaque à l’affaire Weinstein dans un film-dossier qui manque hélas de personnalité. She Said emprunte aux Hommes du Président ou au plus récent Spotlight, sans en avoir la portée, ni le punch. Malgré la belle prestation des deux enquêtrices de choc incarnées par Carey Mulligan et Zoe Kazan, la litanie d’interviews de femmes abusées finit par lasser. Celle d’Ashley Judd, qui interprète son propre rôle, sort du lot et renforce le réalisme de cette reconstitution.