Ça vient de sortir

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Successions

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Par MAB

Approcher les grands patrons de l’hexagone n’a pas été aisé pour Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider. Les Bolloré, Bouygues, Pinault, Arnault, Lagardère et autres sont très discrets. Traditionnellement entourés d’avocats et de conseillers en communication, ils ne s’exposent pas. Les deux journalistes du Monde ont donc mené une longue enquête pour entrer dans leurs univers familiaux et ouvrir les dossiers de leurs successions le plus souvent douloureuses. Sous-titré « L’argent, le sang et les larmes », leur ouvrage montre que la réalité des enjeux économiques , affectifs et narcissiques de ces entreprises de l’ entre-soi, va parfois au-delà des fictions développées dans les romans de Balzac ou les séries télé à succès. Même si elle manque de mordant, d’engagement politique voire d’analyse psychanalytique pertinente, leur enquête donne des faits qui rappellent si nécessaire que l’argent et le pouvoir sont de bien embarrassantes obsessions et névroses. « Choisir parmi les siens, celui qui vous remplacera à la tête de l’entreprise, ce joyau que vous avez créé et que vous connaissez mieux que vos propres enfants tant il a dévoré vos nuits et votre énergie, c’est admettre que l’on est remplaçable donc mortel » écrivent-elles en préambule. Prenons le patriarche Vincent Bolloré. Tout lui est permis: il quitte sa femme pour sa belle sœur. Voit ses enfants s’éloigner de lui . Les fait revenir dans le giron de l’entreprise,  mais ne cède rien pour autant. Alors que pendant ce temps, Bernard Arnault élève les siens comme des chevaux de course. Ils seront polytechniciens comme lui ou rien (les fils bien sur, pas les filles… ) et que Jérôme Seydoux, ne jugeant personne à sa hauteur,  fait ce qu il veut de sa propre vie et de celle des autres (qui savait que sa première épouse s’est immolée par le feu lorsqu’il est parti pour une autre ? ). Et puis il y aura aussi Arnaud Lagardère, le trublion qui méticuleusement s’acharnera à détruire l’héritage de son père alors que Liliane Bettencourt sera assignée en justice par sa fille… Bref,  les journalistes les passent tous et toutes en revue ajoutant combien les successions des Pinault, Decaux, Peugeot , Hermès, Mulliez, Gallimard, racontent les privilèges, haines et trahisons qui empoisonnent les liens du sang et comment ces grandes familles gardent jalousement le pouvoir en France.

Ryan Adams : Cover Boy

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Par Ph.D

En pleine remontée de sève créative depuis le Covid et les accusations de harcèlement dont il a fait l’objet, Ryan Adams bombarde ses fans d’enregistrements divers et variés. En plus d’un live et d’un nouvel album studio, il vient de publier pas moins de trois albums de reprises qui méritent qu’on s’y arrête. A notre connaissance,  c’est la première fois qu’un chanteur reconnu comme lui reprend, en studio, des albums entiers d’autres artistes. En l’occurence Springsteen (Nebraska), Dylan (Blood on the Tracks)  et…  Oasis (Morning Glory) !  Trois chefs d’oeuvres, dont l’Américain livre des versions à la fois proches et totalement personnelles.  Nebraska est, peut être, le plus proche de l’original, c’est aussi celui qu’on préfère. Mais ses reprises de Blood on the Tracks sont tout aussi inspirées. Quant-à Morning Glory, c’est la surprise du chef ! On attendait plutôt Ryan Adams sur du Neil Young ou du Leonard Cohen (ça viendra peut-être, pourquoi s’arrêter-là?), Oasis est plus éloigné, à priori,  de sa sphère d’inspiration. Du coup, c’est le plus personnel des trois. Ecoutez sa version transfigurée de « Wonderwall » : méconnaissable ! En attendant une hypthétique sortie physique, les trois albums sont disponibles en streaming sur les plateformes. Nebraska est même en téléchargement gratuit sur le site personnel de Ryan Adams. Une aubaine pour les fans !

Garance Meillon : La langue de l’ennemi

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Par MAB

Accaparé par un travail stressant, Romain utilise en permanence des « éléments de langage » qui commencent à opérer un lent glissement dans sa vie personnelle. Le soir ou il se tourne de son coté du lit en murmurant tout bêtement « belle nuit » au lieu de « bonne nuit », sa femme prend peur. Elle est romancière et son rapport particulièrement sensible aux mots que l’on choisit, exacerbe le sentiment de perdre peu à peu l’homme qu’elle aime. D’autant que Romain passe de plus en plus de temps au bureau, sur son smartphone et le week-end, en « brunch » avec ses collègues. Il est si absent même quand il est présent que leur fillette de trois ans ne s’exprime toujours pas.. Que se passe-t-il quand l’intime se transforme en communication ? Quand on est « surbooké« , que l’on doit « gérer » un conflit amical, « maximiser »  ses vacances, vivre « healthy »  et « profiter » ? Avec, La langue de l’ennemi, Garance Meillon aborde par l’angle inédit de la fiction, la question de l’effondrement insidieux du langage. A travers ses personnages qui pourraient être pris chez n’importe quel « consultant » ou «communicant» de trente ans et plus, elle dresse le portrait d’une génération aux prises avec un discours normatif sans précédent. Le délitement de la langue devient alors le reflet d’une société ultra codifiée ou le prêt à penser et à formuler régit toutes les relations sociales et affectives. En installant suspense, interrogation et trouble à travers le regard de sa narratrice, la romancière prouve alors, avec talent, que l’amour meurt quand la langue se dégrade. Non seulement l’amour, mais la pensée et l’âme, donc l’individu tout entier ! Bel ouvrage de résistance. 

Robert Linhart : L’Etabli

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Par MAB

Claire Etcherelli vient de s’éteindre à Bordeaux à l’âge de 89 ans. Ce nom ne vous dit rien ? Et pourtant, à l’instar de Robert Linhart dont il sera question ici, cette romancière fut sans doute la première à relater sa douloureuse expérience de l’usine dans Élise ou la vraie vieun roman récompensé en 1967 par le prix Fémina. L’œuvre,  qui évoquait surtout les difficultés des travailleurs maghrébins en France pendant la guerre d’Algérie, fit grand bruit et fut adaptée au cinéma par Michel Drach  avec Marie-José Nat dans le rôle-titre. Est-ce ce combat de l’intérieur qui incita Robert Linhart à en faire autant ? Un an plus tard, en 1968, ce normalien, brillant disciple de la figure du mouvement maoïste, Louis Althusser, change, en effet, son destin tout tracé de bourgeois et prend un emploi d’ouvrier spécialisé chez Citroën, porte de Choisy à Paris. Une expérience concrète qu’il racontera dans « L’établi », un livre paru en 1978 et porté ces temps-ci à l’écran par Mathieu Gokalp (lire la critique du film). L’écrivain  y reconstituait, jour après jour, d’abord son embauche sous une fausse identité et la visite médicale qui suivit avant la découverte de la chaîne de fabrication d’une 2 CV, la pénibilité du travail, le flux infini de la production, la sécheresse des ordres, la lassitude des corps. Comme Etcherelli, il n’oubliait pas les femmes et les immigrés de la classe ouvrière. Surtout, de réunions en assemblées générales, de débrayages en sabotages du travail, il évoquait ce moment essentiel de l’histoire de la gauche prolétarienne et du mouvement syndical de la fin des années 60. Le livre  résonne étonnamment avec l’actualité sociale.

Leila et ses frères

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Par Ph.D

Le pitch

Leila (Taranee Alisdousti) a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier…

Ce qu’on en pense

Après le thriller policier et judiciaire (La Loi de Téhéran),  l’Iranien Saeed Roustaee s’attaque au film social et familial,  avec Leila et ses frères, un des favoris de Cannes 2022 pour la Palme d’or, hélas reparti bredouille. L’histoire d’une famille iranienne qui tente de se sortir de sa misérable condition. Le moteur de cette tentative est la seule fille de la famille, Leila (formidable Taranee Alisdousti) qui est, aussi, la seule à travailler. Elle pousse ses frères à lancer leur propre business en achetant une boutique. Mais pour cela,  il leur faut convaincre leur père d’investir dans l’affaire les pièces d’or qu’il réservait au mariage du fils d’un cousin éloigné. Entre la possibilité de se faire mousser et celle d’aider ses enfants à se sortir du pétrin, le patriarche ne fera, évidemment, pas le bon choix…  Malgré une durée un tantinet rédhibitoire (2h45), on ne s’ennuie pas une seconde dans cette tragicomédie superbement mise en scène et interprêtée qui brosse un beau portrait de femme battante. 

 

 

Close

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Par J.V

Le pitch

Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…

Ce qu’on en pense

Trés attendu depuis la révélation Girl (Caméra dOr à Cannes), le nouveau film du belge Lukas Dhont a décroché le Grand Prix cette année sur la Croisette. Récit intimiste déchirant sur le mal être adolescent, porté par l’interprétation d’Eden Dambrine (Leo), le film, tout en sensibilité, ne peut laisser indifférent. Du cinéma à fleur de peau, qui fait parfois songer à celui de Xavier Dolan. En plus mature.

Pacifiction

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Par Ph.D

Le pitch

Sur l’île de Tahiti, en Polynésie française, le Haut-Commissaire de la République De Roller (Benoît Magimel), représentant de l’État Français, est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d’une population locale d’où la colère peut émerger à tout moment.

Ce qu’on en pense

Geste cinématographique génial ou nanar de l’année ? La question a divisé la Croisette,  où le film était présenté au mois de mai en fin de compétition. Malgré les dithyrambes d’une critique française en pâmoison et la sympathie que nous inpire Albert Serra,  on pencherait plutôt pour la seconde hypothèse. Pendant près de trois longues heures,  Benoît Magimel promène son ennui et son air mi-ahuri mi-dégoûté sur une île du Pacifique,  ânonnant des dialogues improvisés ou dictés à l’oreillette dans des scènes filmées façon télénovella. Toute l’intrigue tient dans une rumeur : celle d’une éventuelle reprise des essais nucléaires qui pourrait provoquer une explosion sociale. On se demande pourquoi le réalisateur espagnol s’est limité à 2h45 de durée alors qu’il disposait, paraît-il, de 500 heures de rushes ?  Un film de 6 ou 8 heures aurait été un vrai défi. Là, ça joue petit bras.

Mascarade

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Par Ph.D

Le pitch

Lorsqu’un jeune gigolo (Pierre Neney) tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse (Marine Vacth) , c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma (Isabelle Adjani) et d’un riche agent immobilier (François Cluzet)?

Ce qu’on en pense

Terminé juste à temps pour faire la clôture du Festival de Cannes 2022, le quatrième film de Nicolas Bedos a été entièrement tourné sur la Côte d’Azur,  dont il exploite sans vergogne le côté « sunny place for shady people » (Somerset Maugham). Entre comédie noire et mélo flamboyant, Mascarade recycle du déjà-vu côté scénario et ne donne pas une image trés ragoûtante de la région et de ses habitants,  mais est si brillamment écrit,  joué et réalisé qu’on aurait tort de bouder son plaisir. Ne serait-ce que pour Isabelle Adjani dans un grand rôle de diva amoureuse ou Marine Vacth en belle arnaqueuse. Superbement photographié, le film offre un vrai plaisir de cinéma et mérite d’être vu en salles. C’est assez rare dans le cinéma français mainstream pour être soutenu.

Armageddon Time

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Par Ph.D

Le pitch

Dans les années 80Paul Graff (Banks Repeta), jeune garçon sensible et attiré par les arts,  grandit dans le Queens en pleine gentryfication,  au sein d’une famille juive qui croit encore au rêve américain et voudrait qu’il intègre une école privée dirigée par la famille Trump…

Ce qu’on en pense

Gros coup de coeur pour le nouveau James Gray (Little Odessa, Two Lovers, La Nuit nous appartient, Ad Astra…), qui raconte son enfance dans le Queens à New York au début des années 80. Banks Repeta, le  jeune acteur qui joue son rôle,  est tout simplement formidable,  la délicieuse Anne Hathaway incarne sa mère et Anthony Hopkins son grand-père, dans une reconstitution des 80’s aux petits oignons, superbement photographiée par Darius Kondjy. Le titre « Armageddon Time » est emprunté à Clash,  mais on entend surtout Grand Master Flash dans la BO. Sous couvert de portrait de famille auto-fictionnel, le film parle de la montée du libéralisme sauvage,  du racisme et du sentiment anti-immigrés,  dans une Amérique qui s’est pourtant construite grâce à eux. Un James Gray tout en nuances,  qui touche au coeur et frappe la raison. Trop grand public et réussi sans doute pour le jury du Festival de Cannes qui l’a totalement snobé.

Rencontre: Snoe

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Par Ph.D

Son EP instrumental « Dreamland »  (disponible sur toutes les plateformes) est notre coup de coeur de ce début d’année. Guitariste virtuose et mélodiste élégant, Noe Sebban, alias Snoe, nous parle de sa formation à Nice, de ses influences et de ses projets. En bonus, il nous a même offert un playthrough de Dreamland,  à voir en vidéo sous l’interview…

Comment as-tu commencé la musique ? 

Je suis un peu tombé dedans quand j’étais petit. Mon père jouait de la guitare et mon oncle avait un groupe parodique Les Squatteurs qui se produisait dans la région de Nice. Vers 10 ans, je suis monté sur scène avec eux au Théâtre de Verdure devant 2000 personnes. Ca a scellé ma vocation, je pense. 

Quelle a été ta formation musicale ? 

J’ai commencé la guitare en autodidacte puis pris des cours à Music 3000 avec Cyro Torres qui m’a fait découvrir la fusion, le metal, Satriani et Steve Vaï. Vers 13 ans, j’ai intégré la classe de musiques actuelles et de jazz du conservatoire de Nice. Jy suis resté jusqu’au bac et j’ai commencé la fac de droit pour faire plaisir à mes parents. Mais au bout d’un mois et demi, j’ai décroché pour revenir à la musique. Mes parents étaient d’accord,  à condition que je fasse ça sérieusement. Jai postulé pour l’American School of Music à Paris et j’ai été pris. Le niveau était trés élevé et j’ai bossé comme un dingue pour progresser. En même temps, l’été je jouais sur les plages et dans les restos pour faire un peu de thunes et j’ai même fini par donner des cours de guitare à l’école. 

Comment est né le projet Snoe ?

Au départ, c’est mon projet d’études de 3e année à L’American School of Music. On a fait les maquettes avec deux autres élèves de l’école. Après ça,  je devais partir au Berklee College of Music de Boston,  où j’avais postulé et où j’étais admis. Mais le Covid et le confinement ont  un peu chamboulé l’agenda. Faute de pouvoir partir, j’ai pris les maquettes et je suis rentré en studio pour en faire un EP. C’est comme ça que Dreamland est né. Ma copine m’a envoyé cette photo d’un manège dans la forêt à Belgrade et ça a matché tout de suite pour le visuel.

Sur quel matériel joues-tu? 

Une Music Man John Petrucci 7 cordes et un pédalier numérique Kemper. 

Comment qualifierais-tu ta musique ?

Pour moi, c’est un mélange de metal progressif et de fusion jazz,  avec une touche pop. Mon modèle absolu, c’est Steve Lukather de Toto.

 Tes projets ?

Faire du live pour montrer qu’on est fiables et signer sur un label. On a 4 titres finalisés sur l’EP et 7 nouveaux instrus dans l’ordi. Ca commence à faire une bonne base pour les concerts. On se produira en formation basse-guitare-batterie-synthés. Ca devait le faire. 

 

Barbara Carlotti: L’art et la manière

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Par MAB

Barbara Carlotti a l’art et la manière : elle est autrice-compositrice-interprète ( écoutez son album de 2012 « L’amour, l’argent, le vent » ) . Elle est aussi cinéaste à ses heures. Et comme elle ose tout, elle publie aujourd hui son premier livre de littérature . Un recueil de treize nouvelles érotiques  qui font entendre la voix de treize femmes différentes de tous horizons et de tous âges . Des personnages féminins installés dans la vie contemporaine qui cherchent juste  à comprendre un temps soit peu leurs relations à autrui lors des élans amoureux et sexuels. Les récits qu’elles déroulent sont  brefs et vifs. Sensuels ou pas. Poétiques et crus parfois.  Souvent frontaux et effrontés. Osés, certes, mais jamais scabreux pour dire ce qui se joue dans le désir et son incarnation. D’ailleurs, de monologue en monologue, la connivence avec les lectrices et lecteurs  s’élargit puisque  les pensées de ces femmes se nourrissent de références notoires au cinéma, à la chanson populaire et à la littérature.« Dans la baise, il y a l’art et la manière, les bonnes manières et les mauvais coups . La relation sexuelle, dans ses gouffres charnels, est un langage secret qui dévoile le fond de nos êtres  » déclare la première héroïne de Carlotti. Les autres vont la suivre et révéler au fil des mots toutes les heureuses surprises, les déconvenues et parfois même. les extrêmes solitudes et amertumes de leurs aventures. Une preuve parmi une multitude d’autres ouvrages que partout , dans la vraie vie et la fiction, dans la rue et dans les foyers, la parole de la femme s’est libérée. Surtout quand à l’instar de Barbara Carlotti, elle a l’art et la manière de balayer les tabous sans agressivité ni amertume.

 

Empire of Light

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Par J.V

Le Pitch

Hilary (Olivia Colman) travaille dans un cinéma d’une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen (Micheal Ward) est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe…

Ce qu’on en pense

Après Tarantino (Il était une fois… à Hollywood), James Gray (Armaggedon Time) et Steven Spielberg (The Fabelmanns), Sam Mendes rend à son tour hommage aux salles obscures et au cinéma de sa jeunesse,  avec ce film très éloigné de ses précédentes réalisations (Skyfall, 1917).    Une romance intimiste, située dans les années 1980, dans laquelle  une femme dépressive (Olivia Colman) tombe amoureuse d’un jeune black (Micheal Ward). Un duo d’acteurs impeccable pour un film qui touche par sa justesse et sa simplicité autant que par ses résonnances très actuelles.  Colin Firth, dans le rôle du patron abusif, y trouve un rôle plus sombre que de coutume.

Everything, Everywhere….

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Par Ph.D

Le pitch

Gérante d’une blanchisserie à New York, Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est au bout du rouleau : elle n’aime plus son mari, ni son travail, ne supporte plus son ado de fille, ni son père aux idées rétrogrades et elle croule sous les taxes… Alors qu’elle est, une fois de plus, convoquée par son inspectrice des impôts (Jamie Lee Curtis),  elle se retrouve soudain  plongée dans le multivers,. Il va lui falloir explorer toutes les vies qu’elle aurait pu mener dans ces univers parallèles,  pour sauver le monde de forces obscures et préserver son bien la plus précieux : sa famille…

Ce qu’on  en pense

Produit par les frères Russo (Avengers) ,   Everything everywhere all at once est un vrai-faux film indépendant déguisé en film de super héros (ou l’inverse ?).  Enorme succès aux USA,  avec plus de 100 millions de dollars de recettes, le film explore  à sa manière, totalement déjantée, la théorie des univers parallèles chère à Marvel pour parler…  du couple, de la famille et des rapports mère-fille !  Appuyée sur un scénario jubilatoire,  dans lequel le spectateur va de surprises en surprises ballotté comme dans un train fantôme, la réalisation des Daniels (Scheinert et Kwan), est un véritable feu d’artifice d’inventivité.  Michele Yeoh (Tigre et Dragon, James Bond…) est aussi à l’aise en mère de famille au bord du burn-out qu’en action-woman déchaînée du metavers. Ses duels avec Jamie Lee Curtis, dans le rôle de la méchante ou avec sa propre fille transformée en mega boss de jeu vidéo, comptent parmi les meilleurs moments du film. Malgré un humour un peu bourrin et un jeu d’acteurs trop démonstratif  (à la Jackie Chan),  On s’amuse bien. Il faudra plusieurs visionnages (ou une concentration maximale) pour repérer toutes les références cinématographiques.  Quelle dinguerie ! Grand vainqueur des Oscars 2023 (meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleurs acteurs…), le film a fait l’objet d’une re-sortie en salles. 

Lemaitre: Le silence et la colère

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Par MAB

Nul n’est censé ignorer Pierre Lemaitre: ses succès de librairie, son prix Goncourt pour « Au revoir là-haut » , les adaptations de ses œuvres vers le cinéma grand public (« Au revoir là-haut » et « Les couleurs de l’incendie » ) . Nombre de lecteurs savent donc que « Le Silence et la Colère » est le deuxième tome de sa saga familiale dite « naturaliste », entamée il y a un an avec « Le Grand Monde » (320 000 exemplaires vendus) et qu’il a pour ambition de suivre une famille durant « Les trente glorieuses ». Cette suite est comme le premier volet, construite en chapitres courts parfaitement calibrés, qui se terminent  par un suspense renvoyant au chapitre suivant. Un travail fait tout aussi habilement que le précédent pour plaire, distraire et émouvoir en empilant consciencieusement – Lemaitre a pour maître Zola – tous les sujets qu’il faut traiter en bon historien, sociologue et moraliste. Faisons court pour résumer ce puissant récit . Nous sommes en 1952. Les parents Pelletier vivent à Beyrouth et se passionnent pour les combats de boxe de Lulu, un des ouvriers de leur savonnerie. A Paris, Jean, leur fils aîné, toujours animé de pulsions meurtrières, s’apprête à ouvrir par une gestion douteuse, un grand magasin de prêt à porter. Sa femme, la tyrannique Geneviève, est enceinte de leur deuxième enfant. François, le cadet, amoureux de la mystérieuse Nine, se voit confier la direction des faits divers au « Journal du soir », quotidien dans lequel, Hélène, sa jeune sœur, entre comme photographe et devra assurer un reportage sur l’hygiène des femmes et l’immersion d’un village entier pour la construction d’un barrage… Au gré des tribulations de chacun des membres de cette famille haute en couleurs, plusieurs intrigues d’un genre différent – romance , thriller, tribune sociale – s’entremêlent. Il y est question de destins personnels mais aussi des heurs et malheurs d’une France qui entre laborieusement dans la modernité et peine à entendre les combats silencieux de femmes qui sont encore loin d’imaginer la loi Veil! C’est palpitant.

Vengeful Guardian : Moonrider

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Par Cédric Coppola

Les auteurs de Blazing Chrome reviennent avec un nouveau titre qui à n’en pas douter fera le bonheur des gamers nostalgiques de l’ère 16 bits, où la narration n’était qu’un prétexte pour livrer des jeux nerveux, au plaisir immédiat et plutôt difficile à boucler. Sans être trop corsé, ce Vengeful Guardian : Moonrider demande de sacrés réflexes pour venir à bout des huit niveaux traversés par notre soldat robotique. Dans un concept qui rappelle Shinobi voire Strider, on se retrouve face à un jeu de plateforme action en 2D peuplé d’ennemis et de boss. Heureusement, notre héros dispose d’un armement à la hauteur, peut tirer dans toutes les directions et améliorer sa puissance en récoltant des puces. Moins labyrinthique que Metroid et principalement axé sur l’action, ce titre indé à la direction artistique impeccable, bien qu’un peu court, est un véritable défouloir. A essayer ! (Jeu testé sur PS5)