Cinéma

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Eternal Daughter

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Julie (Tilda Swinton), accompagnée de sa mère âgée (Tilda Swinton), vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse. Très vite, Julie est saisie par l’étrange atmosphère des lieux : les couloirs sont déserts, la standardiste a un comportement hostile, et son chien n’a de cesse de s’échapper. La nuit tombée, les circonstances poussent Julie à explorer le domaine. Elle est alors gagnée par l’impression tenace qu’un indicible secret hante ces murs…

Ce qu’on  en pense

Produit par Martin Scorsese, le nouveau film de la britannique Joanna Hogg (The Souvenir) délaisse le mélo pour le film de genre. Tilda Swinton incarne les deux rôles principaux avec sa maestria habituelle: celui de la mère et de la fille, une à la recherche du passé, l’autre de l’inspiration dans le huis clos d’un hôtel désert à la The Shining. La cinéaste convoque les fantômes pour évoquer le deuil et le processus de création,  dans un film fait  d’ombres et de lumières qui installe une atmosphère envoutante dès les premiers plans. On regrette juste un final décevant, au  suspens éventé par un twist trop prévisible. 

Le Bleu du caftan

Cinéma|

Par Marie-Aimée Bonnefoy

Le Pitch

Halim (Saleh Bakri) est marié depuis longtemps à Mina (Lubna Azabal), avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina et l’arrivée d’un jeune apprenti (Ayoub Missioui) vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, chacun va aider l’autre à affronter ses peurs…

Ce qu’on en pense

Audace magnifique,  dans un pays où l homosexualité est passible de prison, Le Bleu du caftan  met en scène trois belles personnes qui opèrent un travail tout en délicatesse et volupté,  pour s’accepter, accepter l’autre et vivre à trois en harmonie. Tout se passe en huis clos dans l’atelier d’Halim. Et tout se joue dans le calme, la lenteur, le silence et les regards. La confection du caftan, superbe en soi, devenant ainsi non seulement la métaphore d’une libération qui se déploie , mais aussi le procédé tout en finesse choisi par Maryam Touzani pour tisser un beau film soyeux, tendre  et pudique sur le courage d’aimerLors du dernier festival d’Angoulême, où il était en compétition,  le film a remporté le Valois de la mise en scène et celui du meilleur acteur pour Saleh Bakri.

John Wick 4

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

John Wick (Keanu Reeves) découvre un moyen de vaincre l’organisation criminelle connue sous le nom de La Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, Il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis…

Ce qu’on  en pense

L’affiche ne ment pas :  John Wick 4 est le meilleur épisode de la saga portée par Keanu Reeves. C’est aussi l’un des meilleurs films d’action qu’on ait pu voir depuis des lustres. Amis de la baston à grand spectacle, réjouissez-vous. Chad Stahelski va vous en mettre plein la vue dans un esprit BD parfaitement assué. L’esthétique du film s’inspire aussi bien de la BD que du jeu vidéo ou des classiques Hong-Kongais du films de combats pour un résultat ébouriffant. Les séquences parisiennes valent le billet d’avion et,  malgré sa longueur rédhibitoire (près de 3 heures), la réalisation ne laisse jamais au spectateur le temps de souffler. Cette fois, c’est sûr : le roi (du film d’action) est Keanu

De Grandes espérances

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Madeleine (Rebecca Marder), brillante et idéaliste jeune femme issue d’un milieu modeste, prépare l’oral de l’ENA dans la maison de vacances d’Antoine (Benjamin Lavernhe), en Corse. Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame. Lorsqu’ils intègrent les hautes sphères du pouvoir, le secret qui les lie menace d’être révélé. Et tous les coups deviennent permis…

Ce qu’on en pense

Après un détour du côté des cuisinistes (Vendeur) et des municipales ( La Campagne de France),   Sylvain Desclous s’attaque au thriller politique avec ces Grandes espérances qui portent bien leur titre dans une première partie réussie,  pour mieux décevoir, hélas, dans la deuxième, avec un changement d’attitude difficilement crédible du personnage interprété par Benjamin Lavernhe. Le charme de l’impeccable Rebecca Marder fait heureusement oublier ce twist raté.   

Dalva

Cinéma|

Par J.V


Le pitch

Dalva (Zelda Samson) a 12 ans mais s’habille, se maquille et vit comme une femme. Un soir, elle est brusquement retirée du domicile paternel. D’abord révoltée et dans l’incompréhension totale, elle va faire la connaissance de Jayden (Alexis Manenti), un éducateur, et de Samia (Fanta Guirassy), une adolescente au fort caractère. Une nouvelle vie semble alors s’offrir à Dalva, celle d’une jeune fille de son âge…

Ce qu’on en pense

Découvert à la Semaine de la Critique à Cannes 2022, ce premier long métrage signé Emmanuelle Nicot traite de la reconstruction d’une pré-adolescente victime d’inceste. Un rôle qui a permis à la jeune Zelda Samson de décrocher le prix d’interprétation pour sa performance à fleur de peau. Malgré une mise en scène un peu maniérée, le film parvient à ses fins (intéresser et émouvoir),  sans avoir besoin de forcer la note. Plutôt prometteur, donc. 

 

 

Sur les chemins noirs

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un soir d’ivresse, Pierre (Jean Dujardin), écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, mais le corps en miettes,  il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l’hyper-ruralité et de lui-même…

Ce qu’on  en pense

Inspiré du récit autobiographique éponyme de Sylvain Tesson, l’écrivain voyageur grièvement blessé lors d’une chute de dix mètres en état d’ivresse, le nouveau film de Denis Imbert (Vicky, Mystère) offre à Jean Dujardin un rôle de voyageur solitaire épris de nature, en phase avec son image et ses engagements actuels. Entrecoupé de flashbacks explicatifs et de fortes pensées philosophico-sociologiques énoncées en voix off, le film adapte trop littéralement le bouquin pour trouver sa propre voie/voix. Malgré la beauté des paysages traversés (dont ceux du Mercantour),  on reste au bord du chemin. 

Printemps du cinéma

Cinéma|

Par Ph.D

On ne le répétera jamais assez: le cinéma c’est mieux au cinéma. Lâchez vos portables et profitez du Printemps du cinéma. Les 19, 20 et 21 mars toutes les séances sont à 5 euros : l’occasion de faire le plein de nouveautés à moindre coût. Voici les 5 films à voir en priorité (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce) 

Everything, Everywhere all at Once

Michele Yeoh (Tigre et Dragon, James Bond…) en action-woman déchaînée du metavers dans un blockbuster délirant qui a tout raflé aux Oscars (meilleur film, meilleur scénario, meilleure réalisation,  meilleurs acteurs…). Passé étonnament inaperçu en France, le film bénéficie d’une re-sortie

La Nuit du 12

Grand vainqueur des César, le polar de Dominik Moll sur un féminicide non résolu a également fait l’objet d’une re-sortie en salles.

Mon Crime 

Dans la lignée de Huit femmes et Potiche, le  François Ozon nouveau est un excellent cru. Adapté d’une pièce de théâtre des années 30,  Mon Crime  navigue avec grâce entre théâtre et  cinéma, avec des dialogues brillants, une mise en scène enlevée et un casting épatant

Empire of Light

Sam Mendes rend hommage à la magie des salles de cinéma de quartier dans un mélo romantique trés réussi. Avec Olivia Coleman et Colin Firth.  

Teno Suenos Electricos 

Multiprimé en festival,  ce premier film Costaricain signé Valentina Maurel est notre plus belle découverte de ce début d’année.  Sous couvert de souvenirs d’adolescence, il dénonce la violence endémique aux sociétés sud américaines dont les femmes sont les premières victimes.

Toute la beauté…

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, Nan Goldin est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États-Unis et dans le monde. Toute la beauté et le sang versé nous mène au cœur de ses combats artistiques et politiques, mus par l’amitié, l’humanisme et l’émotion…

Ce qu’on en pense

Lion d’or à la Mostra de Venise, ce documentaire de l’américaine Laura Poitras dresse le portrait de la photographe et activiste Nan Goldin. Une vie et une oeuvre si riche que le film aurait pu (dû?) être décliné en deux parties distinctes. Une pour la biographie de l’artiste, homosexuelle et éprise de liberté, et une autre consacrée à son combat acharné contre la famille Sackler, dont les médicaments anti-douleurs sont responsables de la crise des opiacée qui a fait un demi-million de morts dans le monde.  Un engagement d’autant plus courageux que les laboratoires Sackler étaient de grands mécènes, dont les donations figurent encore aux catalogues des plus grands musées. D’où une réflexion bienvenue sur le pouvoir corrupteur de l’argent dans l’art et le combat politique. 

Sage-Homme

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Après avoir raté le concours d’entrée en médecine, Léopold (Melvin boomer) intègre par défaut l’école des sage-femmes en cachant la vérité à son entourage. Alors qu’il s’engage sans conviction dans ce milieu exclusivement féminin, sa rencontre avec Nathalie (Karin Viard), sage-femme d’expérience au caractère passionné, va changer son regard sur cet univers…

Ce qu’on en pense

Un film médical à la Thomas Lilti (Première année, Hippocrate, Médecin de famille), bien documenté et plein d’empathie pour ses « héros du quotidien ».  Jennifer Devoldere rend hommage à une profession sous-côtée et la relation entre Melvin Boomer, dans le rôle du chien fou dans un jeu de quilles qui va finir par y trouver sa place, et  Karin Viard, dans celui de la collègue expérimentée qui va le prendre sous son aile pour lui apprendre les ficelles du métier, réserve de beaux moments d’émotion. Dommage que le scénario soit aussi prévisible et la réalisation aussi quelconque. 

La Chambre des merveilles

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

La vie toute tracée de Thelma (Alexandra Lamy) prend un détour tragique lorsqu’un accident plonge son fils Louis, 12 ans, dans le coma. Déterminée à le réveiller par tous les moyens, elle va faire le pari fou d’accomplir une par une les « 10 choses à faire avant la fin du monde » qu’il avait inscrites dans son journal intime, pour lui montrer tout ce que la vie a de magnifique à lui offrir. Mais ce voyage dans les rêves de son adolescent l’emmènera bien plus loin que ce qu’elle imaginait… jusqu’à raviver son propre goût à la vie.

Ce qu’on en pense

Pur mélo, le nouveau film de Lisa Azuelos (LOL, Mon bébé) met en scène Alexandra Lamy en mère-courage prête à tout pour ramener son fils à la vie et retrouver goût à la sienne. Comme toujours, la réalisatrice a tendance à surligner toutes les émotions par des dialogues superflus, une musique omniprésente ou un ralenti maladroit. Alexandra Lamy ne renouvelle pas vraiment son jeu non plus. On est très loin de La Chambre du fils, le film de Nanni Moretti sur le deuil d’un enfant, auquel le titre et le sujet renvoient inévitablement.

Emily

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Aussi énigmatique que provocatrice, Emily Brontë (Emma Mackey) demeure l’une des écrivains les plus célèbres au monde. Le parcours initiatique de cette jeune femme rebelle et marginale, qui la mènera à écrire son chef-d’œuvre Les Hauts de Hurlevent

Ce qu’on  en pense

Pour sa première réalisation, l’actrice Frances O’Connor signe un biopic viscéral de l’auteure des Hauts de Hurlevent, dans une esthétique inspirée du roman lui-même.  Un parti pris payant pour souligner  le lien entre l’œuvre et sa créatrice. Interprétée avec conviction par Emma Mackey, révélation de la série Sex-Education, Emily Brontë devient à son tour une héroïne moderne,  qui cherche à se libérer de sa famille, composée d’un père autoritaire et d’un frère trop aimant. Le destin, hélas, ne lui laissera pas le temps d’accomplir ses rêves d’émancipation… 

Crazy Bear

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Un groupe mal assorti de flics, de criminels, de touristes et d’adolescents convergent tous au cœur d’une forêt du fin fond de la Georgie vers l’endroit même où rode, enragé et assoiffé de sang, un ours brun de plus de 200 kilos, rendu complètement fou par l’ingestion d’une dose faramineuse de cocaïne….

Ce qu’on en pense

Hommage aux séries B horrifiques des années 80, le nouveau film d’Elizabeth Banks ( Pitch Perfect 2, Charlie’s Angels)  entraine une bande de bras cassés sur les traces d’un ours serial killer, shooté  à la cocaïne. Un pitch qui donne très envie de voir Crazy Bear mais, qui, hélas, ne donne pas la farce noire et sanglante espérée. Réalisation trop sage et manque cruel d’humour conduisent à la déception. On est quand même content d’avoir revu le regretté Ray Liotta dans un de ses derniers rôles. 

Houria

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alger. Houria (Lyna Khoudri) est une jeune et talentueuse danseuse. Femme de ménage le jour, elle participe à des paris clandestins la nuit. Mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée par Ali et se retrouve à l’hôpital. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie…

Ce qu’on en pense

Le pitch évoque un En Corps en Algérie. Les similitudes avec le dernier film à succès de Cédric Klaipisch sont évidentes.  Découverte avec Papicha , où elle dirigeait déjà Lyna Khoudri, Mounia Meddour livre avec Houria un film plus mature et ambitieux qui bénéficie de scènes de danse remarquablement filmées et d’une esthétique soignée. Lyna Khoudri est parfaite dans le rôle. Dommage que l’écriture soit aussi balisée et que les autres personnages peinent à exister. 

Luther

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Hanté par un meurtre non résolu, John Luther (Idris Elba), brillant policier londonien en disgrâce, s’évade de prison pour traquer un sinistre tueur en série (Andy Serkis) qui utilise le darknet pour traquer ses victimes…

Ce qu’on en pense 

Après avoir fait les beaux soirs des amateurs de séries sur la BBC, Luther s’attaque au cinéma avec ce film signé Jamie Peyne et scénarisé par le créateur de la série, Neil Cross, qui pourrait avoir une ou plusieurs suites si le succès est au rendez-vous sur Netflix,  où il est disponible depuis le 10 mars. Bien plus opulent que la série ce Luther promet du grand spectacle aux fans et n’hésite pas à faire sortir son héros de Londres (après l’avoir tiré de prison) pour l’emmener jusqu’à un final enneigé en Norvège. On retrouve l’irremplaçable Idris Elba dans la peau du détective tourmenté, mais il a cette fois plus souvent l’occasion de faire appel à ses muscles qu’à ses neurones de mentaliste. Si, comme le veut l’adage, un bon thriller se juge à la qualité de son méchant, celui incarné par Andy Serkis (le Gollum du Seigneur des Anneaux) est un modèle du genre, qui n’est pas sans rappeler celui que jouait le regretté Philip Seymour Hoffman dans Mission Impossible 3. Et si vous voulez alerter vos enfants sur les dangers d’internet le film pourra faire plus que de longs discours. Bref,  Luther : Soleil déchu est un solide film d’action qui devrait ravir les amateurs du genre.

Oscars 2023 : Où voir les films

Cinéma|

Par Ph.D

La 95e cérémonie des Oscars s’est tenue le 12 mars au Théâtre Dolby de Los Angeles (USA).  La comédie fantastique Everything Everywhere All At Once a raflé les principales récompenses (meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice…) ne laissant que des miettes à ses concurrents. Neuf fois nommé, A l’Ouest, rien de nouveau remporte l’Oscar du meilleur film étranger,  tandis que les favoris pour les prix d’interprétation Austin Butler (Elvis) et Cate Blanchett (Tar) cèdent leur place aux outsiders Michele Yeoh (EEAAO) et Brendan Fraser (The Whale). Netfix remporte cette année l’Oscar du meilleur film étranger pour A l’Ouest rien de nouveau et celui du meilleur film d’animation pour le Pinocchio de Guillermo del Toro (Netflix). Cliquez sur le titre des films pour lire la critique et savoir où ils sont visibles.