Maya 2
Par J.V
Le Pitch
Maya et son papa, Michel Gondry, vivent dans deux pays différents. Pour maintenir le lien avec sa fille et continuer à lui raconter des histoires, il lui demande chaque mois « Maya, donne-moi un titre ». À partir de celui-ci, il lui fabrique un dessin animé dont elle est l’héroïne…
Ce qu’on en pense
Maya ou le cinéma de Michel Gondry expliqué aux enfants. Cette suite de Maya, donne-moi un titre , film d’animation littéralement « bricolé » avec des bouts de papiers, est aussi réjouissante que le premier film, sorti en octobre dernier, et aussi abordable pour tous les publics. On parie que même les enfants de trois ans ne s’ennuieront pas en le regardant. Pour la voix off, Pierre Niney a laissé la place à Blanche Gardin, qui réussit très bien à faire passer l’humour , la poésie et les émotions de ces nouvelles aventures de Maya.
Avignon
Par J.V
Le pitch
Comédien en perte de vitesse, Stéphane (Baptiste Lecaplain) débarque avec sa troupe au Festival d’Avignon pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny (Elisa Erka), une comédienne de renom, et tombe sous son charme. Profitant d’un quiproquo pour se rapprocher d’elle, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival…mais qui va très vite le dépasser !
Ce qu’on en pense
Quoi servent les courts métrages ? A faire des longs pardi ! Après Partir un jour d’Amélie Bonnin, voici Avignon que Johann Dionnet a lui aussi adapté de son court intitulé Je joue Rodrigue. Baptiste Lecaplain, Elisa Erka et Alison Wheeler y jouent un triangle amoureux en plein le festival d’Avignon. Couronné d’un Grand Prix au festival de l’Alpe d’Huez, le film ne se contente pas d’être une plaisante comédie romantique : il croque avec justesse l’ambiance du festival, le monde du théâtre et celui des intermittents du spectacle. Une réussite.
Enzo
Par J.V
Le Pitch
Enzo (Eloy Pohu), 16 ans, est apprenti maçon à La Ciotat. Pressé par son père (Pierfracescoi Favino) qui le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche à échapper au cadre confortable mais étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad (Maksym Slivinskyi), un collègue ukrainien, qu’Enzo va entrevoir un nouvel horizon…
Ce qu’on en pense
L’histoire autour du processus de création de « Enzo » est aussi belle que dramatique. En effet, Robin Campillo a tourné ce film coécrit avec Laurent Cantet peu de temps après le décès de ce dernier, qui devait assurer les prises de vues. D’un bout à l’autre, on sent, dans cette œuvre sensible, leur univers respectif. À savoir la façon de capter la complexité humaine de l’auteur palmé pour « Entre les murs » (2008) et le traitement des corps et de la sensualité de celui de « 120 battements par minute », qui reçut le Grand Prix du Jury en 2017. Leur alchimie transparaît et de manière subtile, le film capte le tiraillement entre le confort et la nécessité de se battre pour des valeurs qui nous sont chères, en interrogeant quel serait le bon choix. Si tant est qu’il y en ait un… L’atmosphère du Sud insuffle à ce drame – qui n’est pas une tragédie – une saveur inattendue, loin des poncifs, ce qui permet de ne pas se limiter à une simple réflexion sur l’âge ingrat et les attirances qui lui sont liées. Il s’agit davantage de faire l’état des lieux d’une jeunesse en manque de repères, car lucide de vivre dans un monde marqué par la violence et les guerres. Celle en Ukraine étant au cœur des préoccupations de Vlad, dont le personnage principal va tomber sous le charme.
The Return
Par J.V
Le pitch
De retour de la guerre de Troie après 20 ans d’absence, Ulysse (Ralph Fiennes) échoue sur les côtes d’Ithaque, son ancien royaume. Sa femme Pénélope (Juliette Binoche), restée fidèle, y vit prisonnière de sa propre demeure, repoussant tous les prétendants à la couronne. Télémaque (Charlie Plummer), leur fils, qui n’a jamais connu son père, devient lui un obstacle pour ceux qui veulent s’emparer du pouvoir…
Ce qu’on en pense
En attendant, l’an prochain, la version de Christophe Nolan avec Matt Damon dans le rôle d’Ulysse, on peut voir cette semaine ce retour à Itaques, signé de l’Italien Uberto Pasolini. Un nom prédestiné pour un drame radical… Qui, hélas (faute de moyens ?), ne débouche que sur un pensum théâtral d’un ennui abyssal. C’était bien la peine de reformer, 30 ans après, le couple star du Patient Anglais. Malgré leur talent et leur charisme, Juliette Binoche et Ralph Fiennes ne parviennent pas à sauver cet Ulysse du naufrage.
Elio
Le pitch
Elio, un garçon de 11 ans rêveur et passionné d’espace, peine à trouver sa place sur Terre. Mais sa vie bascule lorsqu’il est mystérieusement téléporté dans le Communiverse — une organisation intergalactique rassemblant des représentants de galaxies lointaines. Pris par erreur pour l’ambassadeur officiel de la Terre et se retrouve propulsé dans une mission périlleuse en compagnie de Glordon, un extraterrestre attachant…
Ce qu’on en pense
Un nouveau Pixar, c’est toujours un événement. Le studio nous a donné tellement de classiques ! Cet Elio sera-t-il à la hauteur des Toy Story , Wall-E , Vice-Versa et autres Monstres? Hélas, non autant le dire tout de suite. Le scénario est trop mince pour cela. Mais, comme toujours, le rendu technique est excellent et le film constitue un bon divertissement familial, calibré pour les séances de vacances d’été. C’est déjà pas mal !
28 ans plus tard
Par J.V
Le pitch
Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Pour initier son fils Spike (Alfie Williams), pré adolescent et au combat des infectés, Jamie (Aaron Taylor Johnson) décide de l’emmener faire une petite virée à l’extérieur. Et ce malgré les réticences de son épouse Isla, atteinte d’un cancer en phase terminale…
Ce qu’on en pense
Sorti en 2003, 28 jours plus tard a (re)lancé la mode des films de zombies. Après 28 semaines plus tard (2007), voici donc 28 ans plus tard, qui ne clôt pas vraiment la trilogie puisqu’il en ouvre une autre. D’où l’absence du héros originel, Jim, incarné par Cillian Murphy, dont Danny Boyle promet qu’il réapparaîtra à la fin du prochain épisode. On reste quand même en terrain connu et la maestria du duo Danny Boyle (réalisateur) Alex Garland (scénariste ) est intacte : pas une seconde d’ennui. Le film se révèle pourtant plus noir et profond qu’attendu.
Dragons
Par J.V
Le pitch
Sur l’île escarpée de Beurk, où depuis des générations Vikings et dragons s’affrontent sans merci, Harold (Mason Thames) fait figure d’exception. Effacé, écrasé par la stature de son père, Stoik (Gérard Butler) le chef de la tribu. C’est alors que Harold fait la connaissance de Krokmou, un dragon et se lie d’amitié avec lui. Leur lien improbable va révéler la vraie nature des dragons et remettre en question les fondements mêmes de la société viking. Le jeune homme va alors devoir s’imposer dans un monde déchiré par la peur et l’incompréhension.
Ce qu’on en pense
Il fallait s’y attendre : suivant l’exemple des studios Disney, Universal se lance à son tour dans l’adaptation de ses films d’animation en prises de vues réelles. Dean DeBlois, qui était déjà aux commandes de Dragons met en scène le remake, sans modifier l’intrigue, mais en travaillant un peu plus ses personnages. Les fans de l’anime auront donc plaisir à (re)vivre les aventures d’Harold et de Krokmou. La représentation des dragons est réussie et les scènes de vol et de combats sont spectaculaires. On regrette juste que le film ne se démarque pas un peu plus de l’anime.
A Normal Family
Par J.V
Le pitch
Deux frères, un avocat matérialiste (Sul Kyung-gu) et un chirurgien idéaliste (Jang Dong-gun), se retrouvent régulièrement avec leurs épouses pour dîner dans un restaurant chic de Séoul. Lorsqu’une affaire criminelle qui les implique explose sur la scène médiatique, leur sens de la morale va être mis à l’épreuve….
Ce qu’on en pense
A la manière très stylisée des drames familiaux coréens, Jin-Ho Hur propose avec « A Normal Family » une critique de la société capitaliste et des dérives adolescentes dans le virtuel. Le scénario est assez invraisemblable mais les dialogues ne manquent pas de piquant et la prestation des acteurs principaux est remarquable.
The Life of Chuck
Par J.V
Le pitch
La vie extraordinaire d’un homme ordinaire, Charles Krantz dit Chuck (Tom Hiddleston / Jacob Tremblay), de sa mort à 39 ans des suites d’une tumeur au cerveau jusqu’à sa jeunesse, dans une maison soi-disant hantée…
Ce qu’on en pense
Déjà remarqué pour ses adaptations de romans de Stephen King (Jessie, Doctor Sleep) et show runner de la série tirée de La Tour sombre, Mike Flanagan signe avec The Life of Chuck une nouvelle adaptation impressionnante du maître du roman fantastique. Raconté en trois parties et à rebours, ce drame existentiel brouille les temporalités et les frontières entre la vie et la mort. On y retrouve avec plaisir Mark -Skywalker- Hamill dans un rôle trés éloigné de la saga Star Wars. Complexe et surprenant, le film reste en tête longtemps après le mot fin.
Indomptables
Par J.V
Le pitch
À Yaoundé, le commissaire Billong (Thomas Ngijol) enquête sur le meurtre d’un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture….
Ce qu’on en pense
Belle surprise que ce premier long métrage signé de l’humoriste Thomas Ngijol, qui délaisse la comédie le temps d’ un polar naturaliste dans la veine sombre de Bad Lieutenant ou Le Caire confidentiel. Le néo réalisateur, qui tient aussi le premier rôle, parvient à trouver la bonne distance pour dépeindre la société camerounaise, sans tomber dans les clichés, le moralisme, ni la caricature. A voir !
09Différente
Par J.V
Le Pitch
Katia (Jehnny Beth) est une brillante documentaliste de 35 ans qui fait preuve de singularité dans sa manière de vivre ses relations, toutes plus ou moins chaotiques. Sa participation à un nouveau reportage l’amène enfin à mettre un mot sur sa différence. Cette révélation va chambouler une vie déjà bien compliquée…
Ce qu’on en pense
Après Le Voyage de Fanny , sur les mésaventures d’une enfant juive dans la France occupée lors de la Seconde Guerre mondiale, Lola Doillon met en scène le combat d’une jeune femme autiste pour accepter son handicap et le faire accepter aux autres. Jehnny Beth est formidable dans le rôle mais la proposition reste trop scolaire et didactique pour convaincre. La forme documentaire aurait été plus indiquée sur le sujet.
Vacances forcées
Par J.V
Le pitch
Suite à une erreur de réservation, deux familles que tout oppose, ainsi qu’un éditeur un peu snob et l’influenceuse qu’il souhaite publier, sont contraints de partager une sublime maison de vacances. Le choc des cultures est immédiat, entre habitudes incompatibles et personnalités bien affirmées. Pourtant, malgré les tensions et les quiproquos, ces vacances forcées prennent une tournure inattendue et se révèlent une aventure pleine de surprises et d’éclats de rire.
Ce qu’on en pense
Clovis Cornillac et Aure Atika en couple de prolos, Laurent Stocker, en éditeur à la ramasse qui cherche à publier une jeune influenceuse à succès pour se refaire, Bertrand Usclat et Frédérique Bel en bobos de service… Tous réunis, par hasard, dans une location de vacances. Le film de François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinar brasse des situations convenues avec des personnages stéréotypés. Pas de quoi révolutionner la comédie de vacances à la française… Jusqu’à un final trés inattendu qui va probablement diviser les spectateurs. Audacieux ou hors sujet ?
Balle perdue 1,2,3
Par Ph. D
Le Pitch
Petit génie de la mécanique, Lino (Alban Lenoir) est réputé pour ses voitures-bélier. Jusqu’au jour où il se fait arrêter pour un braquage qui tourne mal. Repéré par le chef d’une unité de flics de choc, il se voit proposer un marché pour éviter la prison. 9 mois plus tard, Lino a largement fait ses preuves. Mais soudain accusé à tort de meurtre, il n’a d’autre choix que de retrouver l’unique preuve de son innocence : la balle du crime, coincée dans une voiture disparue…
Ce qu’on en pense
Fast & Furious frenchie, Balle perdue connaît un succès international depuis son lancement en 2020 sur Netflix. Le premier film permettait de faire connaissance avec Lino, l’as du volant et de la castagne incarné par Alban Lenoir (loin des Crevettes Pailletées) et d’assister à son intégration dans une brigade d’intervention motorisée de la police, avant qu’il soit accusé du meurtre de son mentor. Pour la suite, on prend les mêmes et on recommence : Pascale Arbillot et Stefi Celma (échappée du standard de Dix pour cent) voient leur rôle s’étoffer, idem pour Gérard Lanvin en Boss final, tandis que Nicolas Duvauchelle, méchant du premier film, ne fait qu’une courte apparition (en attendant son grand retour dans le numéro 3). Rescapé du premier opus, Lino-Lenoir apprend qu’on lui a caché des choses et se fâche tout rouge. S’en suivent une série de bastons et de courses poursuites toujours aussi spectaculaires sur les routes de l’Hérault, jusqu’à la frontière espagnole. Balle perdue 3 offre un final en feu d’artifice, avec tous les protagonistes encore vivants à nouveau réunis. La guerre des polices qui justifie cette vendetta n’est pas crédible pour un rond, mais c’est tellement fun et bien filmé (bravo Guillaume Pierret !) qu’on s’en fiche. Pour les amateurs de baston et de poursuites, cette trilogie c’est vraiment de la balle !
Bono: Stories of…
Par Ph.D
Suivant l’exemple de Bruce Springsteen, le chanteur de U2 a fait suivre la publication de son autobiographie (Surrender 2022) d’une série de représentations intimistes au Beacon Theatre de New York (Stories of Surrender : An Evening of Words, Music and Some Mischief), dans lesquelles il récitait des passages du livre et reprenait des chansons de U2 accompagné d’une violoncelliste, d’une harpiste-clavieriste et d’un percussionniste. Le réalisateur américain Andrew Dominik (Mindhunter, Blonde) a filmé le spectacle , scénographié comme une pièce de théâtre, et en livre un montage en noir et blanc lyrique et immersif qui a eu les honneurs du Festival de Cannes. Bono s’y confie, avec sincérité et passion sur sa famille, sa carrière, sa foi et ses engagements, entrecoupant les scènes de prestations chantées de titres de U2 réarrangés, dans lesquels sa voix est particulièrement bien mise en valeur. Disponible en streaming sur AppleTV+, le film ravira les fans de U2… et continuera probablement d’énerver les détracteurs du chanteur qui lui reprochent son égocentrisme forcené (Ce à quoi il répond en substance : qu’importe les raisons pour lesquelles on fait les choses si la cause est bonne). Formellement, en tout cas, le film est superbe et mérite d’être vu au delà du cercle de fans de U2.
Cloud
Par J.V
Le pitch
Ryosuke (Masaki Suda) plaque tout pour vivre de la revente en ligne. Mais bientôt, certains clients menaçants resserrent l’étau autour de lui sans qu’il en comprenne les raisons. Son rêve d’indépendance vole en éclats. Dans un Japon hyperconnecté, fuir est impossible. Surtout quand on ignore les règles du jeu…
Ce qu’on en pense
Le prolifique Kiyoshi Kurosawa (Lion d’or à Venise pour son film précédent Les Amants sacrifiés) est de retour après une courte éclipse de sorties. Des trois films tournés dans l’intervalle (dont un en français avec Damien Bonnard et Mathieu Amalric), Cloud se présente comme un mélange de film social et de thriller, avec un héros qui se lance dans la vente spéculative en ligne et doit faire face à la vengeance de clients s’estimant lésés. Très ancré dans la culture nippone, Cloud risque de dérouter le public francophone, avec des personnages à la psychologie sommaire et des enjeux qui nous échappent parfois. La fin ouverte suggère pourtant qu’il pourrait y avoir une suite à ce nébuleux « nuage ».