Cinéma

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Les Rois de la piste

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rachel (Fanny Ardant), sorte de Ma Dalton, a élevé ses fils Sam (Mathieu Kassovitz) et Jérémie (Nicolas Duvauchelle) , et son petit-fils, Nathan (Ben Attal), dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette sympathique famille de bras cassés court toujours après le gros coup. Chance ou fatalité, lors d’un cambriolage, ils volent sans en connaitre sa valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste (Laetitia Doesch), une détective rusée et charmeuse, et Gauthier (Michel Vuillermoz), son fidèle acolyte, se lancent à leur poursuite…

Ce qu’on en pense

Plutôt versé dans le drame (Tout nous sépare, Les yeux de sa mère…), Thierry Klifa signe avec Les Rois de la piste sa première comédie avec, toujours, un gros casting : Fanny Ardant en mère maquerelle de ses deux fils, un crétin (Mathieu Kassovitz) et un inverti (Nicolas Duvauchelle) et de son petit fils (Ben Attal),  qui réalisent sans le vouloir le cambriolage du siècle. A leurs trousses, une fine équipe de détectives composée  de Laetitia Doesch et Michel Vuillermoz. Dans le genre picaresque/comédie noire à l’anglaise, le film se défend,  même s’il a des airs de déjà (beaucoup) vu. Le casting est son meilleur argument.

Heureux gagnants

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1 chance sur 19 millions. Plus de probabilité d’être frappé par une météorite que de gagner au loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar…

Ce qu’on en pense

Un film à sketches dans la veine noire et décapatante des Nouveaux sauvages sur le thème de la bonne fortune qui se transforme en cauchemar. Des djihadistes appprennent qu’ils ont gagné au loto au moment où il s’apprêtent à se faire sauter dans le métro. Audrey Lamy et Fabrice Eboué se lancent dans une course impossible à travers Marseille pour toucher le ticket gagnant qui arrive à expiration dans quelques minutes…   Maxime Govare et Romain Choay s’en donne à coeur joie pour filmer les malheurs de ces Heureux gagnants. Une réussite.  Pour une fois,  c’est le spectateur qui a le ticket gagnant !  

Blanche Houellebecq

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosie consacré à Michel Houellebecq. Michel s’y rend, mais des événements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque…

Ce qu’on  en pense

Après L’Enlèvement de Michel Houellebecq  et Thalasso (où l’écrivain prenait les eaux avec Gérard Depardieu), l’imprévisible Guillaume Nicloux livre le dernier (?) volet de sa trilogie consacrée à la figure du plus grand écrivain français vivant, transformé en comique troupier. C’est Blanche Gardin qui joue, cette fois, les faire valoir. Elle forme avec Houelllebecq un duo burlesque particulièrement dérangé, sinon dérangeant. On croise aussi Gaspar Noé et Jean Pascal Zadi dans cette réalisation volontairement foutraque, dont aucun des protagonistes ne sort indemne. Le spectateur non plus.

Scandaleusement votre

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan (Olivia Colman) commence à recevoir des lettres anonymes truffées d’injures, Rose Gooding (Jessie Buckley), sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L’officière de police Gladys Moss (Anjana Vasan), rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque…

Ce qu’on en pense

Le duo formé par les excellentes  Olivia Colman et Jessie Buckley est le meilleur argument du nouveau film de Thea Sharrock (Avant toi) dont on ne peut, hélas,  pas dire qu’il  atteigne des sommets de drôlerie. L’écriture pataude et la réalisation téléfilmesque plombent un projet dont on espérait mieux. Pour amateurs de comédies anglaises en costumes,  pas trop exigeants.

 

Il reste encore demain

Cinéma|

Le Pitch

Mariée à Ivano (Valerio Mastandrea), Delia (Paola Cortellesi), mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa (Emanuela Fanelli) avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella (Romana Maggiora Vergano). Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser

Ce qu’on en pense

Véritable phénomène en Italie avec plus de 5 millions d’entrées, le premier film de Paola Cortellesi, actrice passée à la réalisation qui tient aussi le premier rôle, devrait aussi séduire le grand public français, nostalgique du néo-réalisme et des comédies italiennes. Plus original et surprenant que ne le laisse attendre la bande annonce, le film trouve  des angles  inattendus dans le traitement d’un sujet dans l’air du temps : le combat des femmes face au patriarcat. Dommage que la fin, sujette à débats, ternisse un peu  la bonne impression générale.

La Nouvelle femme

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En 1900, Lili d’Alengy (Leïla Bekhti), célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux – sa fille Tina (Rafaëlle Sonneville-Caby), née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria Montessori (Jasmine Trinca), une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors « déficients ». Mais Maria cache, elle aussi, un secret : un enfant né hors mariage…

Ce qu’on en pense

L’origine des écoles Montessori via la relation d’une mère interprétée avec son enfant handicapé. Léa Todorov peine à choisir l’histoire à raconter et relie aux forceps deux intrigues sur la filiation et le combat des femmes, dans un scénario poussif  et une réalisation appliquée.  Pour les fans de Leila Bekhti. 

Ferrari

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch 

C’est l’été 1957. Derrière le spectacle de la Formule 1, l’ancien coureur Enzo Ferrari (Adam Driver) est en crise. La faillite menace l’usine que lui et sa femme, Laura (Penelope Cruz), ont construite à partir de rien dix ans plus tôt. Leur mariage instable a été ébranlé par la perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Ferrari mène une double vie avec Lina Lardi (Shailene Woodley) dont il a eu un autre fils. Pendant ce temps, la passion de ses pilotes pour la victoire les pousse à la limite alors qu’ils se lancent dans la périlleuse course de 1 000 miles à travers l’Italie, la Mille Miglia.

Ce qu’on en pense 

Après Ali, Ferrari. Du Commandatore,  Michael Mann ne retient que la double vie : brisé par la mort de son fils Dino, Enzo trouve le réconfort auprès de sa maitresse et de leur jeune fils, Piero. Mais il vit toujours avec sa femme Laura, qui détient 50% de Ferrari et peut à tout moment le mettre en faillite, alors que la course automobile grève considérablement les finances de l’usine.  Curieux choix pour faire le portrait d’une des personnalités les plus importantes de l’Italie contemporaine .  Et que dire du casting ? Adam Driver en Enzo Ferrari, malgré une vague ressemblance,  il fallait y penser. Penelope Cruz joue sa femme (en forçant le côté hystérique ) et Shailene Woodley sa maîtresse. Aucun des trois ne parle italien. Pas grave : tous les dialogues sont en anglais ! On voit peu de voitures (la plus présente à l’écran est la 403 Peugeot que conduit Enzo) et les scènes de course n’occupent que très peu des 2h10 que dure le film. Dommage, car  elles sont vraiment spectaculaires.  A part le rachat par Fiat,  tout le côté économique,  historique et sociétal est laissé de côté. Le film se regarde sans déplaisir, mais on est (très) loin du « Parrain de la F1″ annoncé.

 

 

Comme un fils

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Jacques Romand (Vincent Lindon) est un professeur qui a perdu sa vocation. Témoin d’une agression dans une épicerie de quartier, il permet l’arrestation de l’un des voleurs : Victor, 14 ans (Stefan Virgil Stoica). Mais en découvrant le sort de ce gamin déscolarisé que l’on force à voler pour survivre, Jacques va tout mettre en œuvre pour venir en aide à ce jeune parti sur de si mauvais rails. Quitte à affronter ceux qui l’exploitent. En luttant contre les réticences mêmes de Victor pour tenter de lui offrir un meilleur avenir, Jacques va changer son propre destin…

Ce qu’on  en pense

Un film social de plus à ajouter au palmarès de Vincent Lindon. Comme un fils vient à la suite de La Loi du marché (Stéphane Brizé)  et de Welcome (Philippe Lioret)  et pourrait former avec eux une sorte de tryptique du « Lindon movie engagé » . Ni le scénario, ni la réalisation ne sont, hélas, à la hauteur des deux films précités. L’émotion peine à poindre malgré  l’interprétation de Vincent Lindon, toujours impeccable dans ce genre de rôle.

Blue Giant

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

La vie de Dai Miyamoto change lorsqu’il découvre le jazz. Il se met alors au saxophone et s’entraîne tous les jours. Il quitte Sendai, sa ville natale, pour poursuivre sa carrière musicale à Tokyo avec l’aide de son ami Shunji. Jouant avec passion, Dai arrive un jour à convaincre le talentueux pianiste Yukinori de monter un groupe avec lui. Ils forment alors le trio JASS. Au fil des concerts, ils se rapprochent de leur but : se produire au So Blue, le club de jazz le plus célèbre du Japon…

Ce qu’on en pense

Un Manga jazz ? Pourquoi pas.  Yuzuru Tachikawa  en tire un récit initiatique dans lequel l’amitié et la solidarité sont les valeurs essentielles, façon  Olive et Tom  pour le  foot ou  Jeanne et Serge  pour  le volley. Il s’appuie pour cela sur des séquences musicales trés réussies. La BO pourrait même donner envie aux amateurs d’animation japonaise de découvrir la fameuse « Note bleue » .

La Salle des profs

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alors qu’une série de vols a lieu en salle des profs, l’enseignante Carla Nowak (Léonie Benesch) mène l’enquête au sein du collège. Très vite, tout l’établissement est ébranlé par ses découvertes…

Ce qu’on  en pense

Emule de Michael Haneke, Ilker Catak signe un thriller scolaire sous haute tension qui lui vaut de concourir pour l’Oscar du meilleur film étranger. Dans le rôle de la prof, le  film révèle  une certaine Leonie Benesch, aperçue adolescente dans Le Ruban blanc. Filmé par Ilker Catak,  le collège devient le théâtre des rapports de force qui s’exercent dans notre société. On attend la récré, mais elle ne vient pas. Intense! 

14 jours pour aller mieux

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Maxime (Maxime Gasteuil), cadre ambitieux et cartésien, ne pense qu’à sa carrière et à son futur mariage avec Nadège (Anne Serra), la fille de son patron. Au bord du burn-out, seul à ne pas s’en rendre compte, il se retrouve embarqué par son futur beau-frère Romain (Romain Lancry) au beau milieu de son pire cauchemar : un stage de bien-être encadré par Clara (Zabou Breitman) et Luc (Lionel Abelanski), un couple de « clairvoyants », avec des stagiaires plus lunaires les uns que les autres.14 jours pour aller mieux, au cours desquels ses principes et préjugés vont être soumis au régime zénitude et bienveillance !

Ce qu’on  en pense

Nouvelle sensation du stand-up, Maxime Gasteuil passe devant la caméra avec cette comédie qu’il a co-écrite avec le metteur en scène de ses spectacles, Edouard Pluvieux. L’histoire est basée sur les souvenirs d’un stage bien être qu’ils avaient fait ensemble, en désespoir de cause,  alors qu’ ils étaient tous les deux au creux de la vague. En résulte une comédie personnelle et sincère, au ton et au look très « seventies »,  dans laquelle Gasteuil ne quitte pas son rôle de bon gros macho moqueur et balance vannes sur vannes, au milieu d’une bande d’allumés attendrissants (dont l’excellente Zabou Breitman en gourou pête-sec). Une comédie bon enfant, qui rappelle les premiers films des Bronzés et des Inconnus et devrait séduire le grand public,  si l’on se fie au succès des avant-premières.

Les Carnets de Siegfried

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En 1914, le jeune Siegfried Sassoon (Jack Lowden), poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté…

Ce qu’on en pense

Prix de la critique internationale au festival de Cannes 1988 avec Distant Voices, Still Lives, son premier long métrage, Terence Davies nous a quittés en décembre. Il laisse derrière lui ce film posthume qui, comme son héros, a tendance à se chercher. Mise en scène ultra classique, longs tunnels de dialogues, choix narratifs étranges… Ces Carnets de Siegfried déroutent…

La Vie de ma mère

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Pierre (William Lebghil), 33 ans, fleuriste à succès, voit sa vie basculer lorsque sa mère, Judith (Agnès Jaoui), fantasque et excessive, débarque dans sa vie après deux ans sans se voir. Pierre n’a qu’une idée, développer sa boutique, mais rien ne se passe comme prévu. Leurs retrouvailles, aussi inattendues qu’explosives, vont transformer Pierre et Judith à jamais…

Ce qu’on  en pense

Sur un scénario de Mommy inversé  (ici c’est la mère qui est bipolaire et doit être re-internée), le film de défaut de Julien Carpentier offre de beaux rôles à  William Lebghil presque à contre emploi en fils responsable et à Agnès Jaoui qui méritera décidément un César de la meilleure mère à l’écran après sa prestation dans Le dernier des juifs. Conventionnelle dans sa partie road movie,  la réalisation prend toute sa puissance émotionnelle et touche au coeur dans le dernier acte.

Bolero

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) commande à Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie – les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert (Doria Tillier)… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son œuvre universelle, le Boléro.

Ce qu’on en pense

Plus à l’aise dans l’expression du désir contrarié que dans celle du génie à l’oeuvre, Anne Fontaine rate dans les grandes largeurs le biopic de Maurice Ravel. Elle livre un film scolaire, monocorde et poussiereux que les talents conjugués de Raphael Personnaz, Jeanne Balibar et Doria Tillier ne parviennent pas à sauver de l’ennui total. Un Bolero qui invite plus à la sieste plutôt qu’à la danse.

Madame de Sévigné

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Au milieu du XVIIᵉ siècle, la marquise de Sévigné (Karin Viard) veut faire de sa fille (Ana Girardot) une femme brillante et indépendante, à son image. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de la jeune femme, plus celle-ci se rebelle. Mère et fille expérimentent alors les tourments d’une relation fusionnelle et dévastatrice

Ce qu’on en pense

Un biopic très scolaire qui vaut surtout par son casting étoilé (Karin Viard, Ana Girardot, Noémie Lvovsky,  Robin Renucci, Cédric Kahn, tous excellents)  et par l’utilisation des fameuses « lettres » que la marquise écrivait à sa fille. A travers elles,  c’est toute l’histoire d’une relation mère-fille fusionnelle à la limite du toxique, que le film parvient à conter.