Cinéma

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Le Déserteur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Shlomi (Ido Tako), un soldat israélien de dix-huit ans, fuit le champ de bataille pour rejoindre sa petite amie à Tel Aviv. Errant dans une ville à la fois paranoïaque et insouciante, il finit par découvrir que l’armée, à sa recherche, est convaincue qu’il a été kidnappé

Ce qu’on en pense

Tourné avant les évènements du 7 octobre, cette tragicomédie signée Dani Rosenberg résonne néanmoins fortement avec l’actualité puisque les évènements se passent durant une énième intervention de Tsahal dans la bande de Gaza. L’actualité de la guerre, que fuit le jeune héros, est sur tous les écrans et sur toutes les radios dans un Tel Aviv nocturne et paranoïaque . Pourtant, le scénario manque singulièrement de fond sur la jeunesse israëlienne face à la guerre. Tout tient sur la mise en scène haletante, largement inspirée par le After Hours de Martin Scorsese,  mais qui n’en a ni le génie, ni l’humour. Malgré de bonnes scènes avec la mère ou la petite amie du fuyard, on a eu du mal à ne pas déserter avant la fin.

Notre monde

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Kosovo, 2007. Zoé (Elsa Mala) et Volta (Albina Krasniqi) quittent leur village reculé pour intégrer l’université de Pristina. À la veille de l’indépendance, entre tensions politiques et sociales, les deux jeunes femmes se confrontent au tumulte d’un pays en quête d’identité dont la jeunesse est laissée pour compte…

Ce qu’on en pense

On avait gardé de La Colline où rugissent les lionnes,  la première réalisation de l’actrice Luàna Bajrami  (Le Portrait de la jeune fille en feu , Une année difficile ),  le souvenir d’un film imparfait, mais prometteur. Sur un sujet similaire,  Notre Monde confirme le talent de la néo réalisatrice pour filmer la jeunesse et les bouleversements de son pays d’origine. Porté par deux actrices lumineuses et servi par une trés belle photographie,  le film déborde d’énergie.  Son monde est aussi le nôtre.

Première affaire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Jeune avocate fraîchement diplômée, Nora (Noée Abita) a l’impression de n’avoir rien vécu lorsqu’elle est propulsée dans sa première affaire pénale. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, Nora découvre la cruauté du monde qui l’entoure, dans sa vie intime comme professionnelle. Emportée par la frénésie de sa nouvelle vie, elle multiplie les erreurs et en vient à questionner ses choix…

Ce qu’on en pense

Découverte en skieuse de compétition dans Slalom en 2021, la formidable Noée Abita est le meilleur atout de ce mélodrame judiciaire signé Victoria Musiedlak. Fidèle à son patronyme, l’actrice « habite » littéralement la figure de cette jeune avocate qui découvre, en même temps, la vie, le sexe et le monde judiciaire.  Une initiation douloureuse, filmée de manière un peu scolaire,  mais qu’elle parvient à rendre infiniment touchante.

Challengers

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Joueurs de tennis prometteurs, Patrick (Josh O’Connor) et Art (Mike Faist), tombent amoureux de Tashi (Zendaya). À la fois amis, amants et rivaux, ils voient leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface…

Ce qu’on en pense

Depuis Call Me By Your Name et la découverte de Timothée de Chalamet sur fond de Psychedelic FursLuca Guadagnino n’a pas produit grand-chose de regardable.  Son cas ne va pas s’arranger avec cet ersatz de  Jules et Jim sur court de tennis,  qui chosifie plus qu’il ne sexifie la déesse Zendaya (Euphoria, Dune) et les sémillants Josh O’Connor (le prince Charles de The Crown) et Mike Faist ( vu dans le West Side Story de Spielberg) dans un trio amoureux hétero-gay dont les ébats se font sur surface rapide plutôt que dans un lit. Les scènes de match remplacent le sexe,avec force balles qui fusent, cassage de raquettes et ingestion de bananes suggestives, dans une mise en scène racoleuse, encore alourdie par une bande son électro à écorcher les oreilles les mieux disposées. Bref, Challengers c’est pas de la balle.

 

 

N’avoue jamais

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Après 50 ans de mariage, François Marsault (André Dussollier), général à la retraite, est encore fou amoureux d’Annie (Sabine Azéma), sa femme. Lorsqu’il découvre qu’elle l’a trompé 40 ans plus tôt, son sang ne fait qu’un tour. Afin de laver son honneur, une seule solution : la quitter et partir manu militari retrouver Boris (Thierry Lhermitte), l’ancien amant, pour lui casser la figure. Mais à son âge, l’affaire n’est pas si simple…

Ce qu’on en pense

Nostalgiques du couple Dussolier/Azema dans les  films d’Alain Resnais… Passez votre chemin ! Bien que tournée sous le soleil de Nice cette pauvre comédie du troisième âge, adaptée de sa propre pièce par Ivan Calberac (La Dégustation, Venise n’est pas en Italie…),  n’échappe pas au syndrome théâtre filmé. André Dussolier y cabotine à outrance face à une Sabine Azema peu inspirée et à un Thierry Lhermitte venu cachetonner. Tout est surjoué et surligné,  jusqu’à l’épilogue enfin touchant, qui sauve in extremis le film du naufrage intégral.

Back to Black

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Début des années 2000, passionnée de jazz, la jeune Amy Winehouse (Marisa Abela) fait ses débuts sur scène dans le nord de Londres. Rapidement et alors qu’elle vit une histoire passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell), le succès la rattrape. Une relation qui lui servira d’inspiration pour son second album,  Back to black 

Ce qu’on en pense

Amy Winehouse par le réalisateur de Cinquante nuances de Grey  : il fallait y penser !  Certes, il y avait sans doute quelques chose de masochiste dans le processus d’autodestruction  qui a conduit la chanteuse du sommet des hit parades à l’enfer de la drogue et à la mort. Mais tel n’est pas le sujet de ce biopic ultra lisse,  qui fait bien pale figure comparé au formidable documentaire d’Asif Kapadia (Amy). Reste la prestation sans faute de Marisa Abela dans le rôle de la diva destroy. Une découverte qui mérite, à elle seule, d’aller voir le film.

Stöld

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En Suède, Elsa (Elin Kristina Oskal) une jeune Sami,  dont les parents élèvent des rennes selon les traditions séculaires de son peuple,  se révolte contre la façon dont sont traités les autochtones,  alors que les disparitions se multiplient et que la police ne fait rien…

Ce qu’on en pense

Succès surprise du mois sur Netflix, ce film suédois adapté d’un roman de d’Ann-Helén Laestadius, lui-même basé sur une histoire vraie, vaut surtout pour l’immersion qu’il offre dans une communauté rurale du nord de la Suède et pour les paysages enneigés de Laponie, que les personnages traversent sur leur moto-neige. L’intrigue policière permet de soulever la question du racisme et des discriminations dont souffre le peuple Sami. L’interprétation est très convaincante, on regrette juste que le scénario ne soit pas un peu plus étoffé.

 

 

Nice: Festival In & Out

Cinéma|

Par la rédaction

In&Out Nice revient pour sa 16e édition du 18 au 29 avril. Le « festival de cinéma queer pas comme les autres » proposera cette année une trentaine de séances, de nombreux invités, un panorama d’une dizaine de films inédits, une nuit du « queer métrage » et deux grands axes thématiques qui structurent le reste de sa programmation. D’une part, la place de la radicalité dans les luttes LGBTQIA+ avec, notamment, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie et le cinéaste Léolo Victor-Pujebet qui viendront présenter Le Corps du délit, film documentaire posant des questions aussi essentielles que nécessaires sur l’articulation difficile entre l’art et la politique, l’expression et l’action, la justice et la violence. D’autre part, lhistoire des communautés militantes, intellectuelles et artistiques LGBTQIA+ californiennes, dans le cadre d’une grande exposition « Queer California » qui se tiendra au 109. Le Panorama propose de nombreux films en avant-première avec en séance d’ouverture Les Tortues du Bruxellois David Lambert, en présence du cinéaste et Langue étrangère que viendra présenter Claire Burger. 

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 LaRoy 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Quand Ray (John Magaro) découvre que sa femme (Megan Stevenson) le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé…

Ce qu’on  en pense

Grand Prix du Jury, prix du public, prix de la critique… LaRoy a tout raflé au dernier  festival du film Américain de Deauville. Une unanimité plutôt rare,  pour un film qui en rappelle un autre : Blood Simple avec lequel les frères Coen avaient fait des débuts fracassants.  Le réalisateur Sean Atkinson s’en est, semble-t-il,  largement inspiré pour ce polar matiné de comédie noire, servi par un excellent casting et aux dialogues percutants. On lui souhaite la même carrière qu’à ses ainés.

Civil War

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans une Amérique livrée à la guerre civile, un petit groupe de journalistes tente de rejoindre Washington…  

Ce qu’on en pense

Bienvenue dans l’Amérique du deuxième mandat de Donald Trump… Ou d’un de ses successeurs.  Ancien scénariste de Danny Boyle,  Alex GarlandEx Machina , Annihilation ,  Men) filme un pays en guerre… contre lui même. Avec un réalisme cru qui fait peur.  Les scènes d’affrontements armés sont spectaculaires et glaçantes.   Témoins du carnage Kristen Dunst et Cailee Spaeny (Priscilla) tracent la route sous les tirs des ennemis de la liberté d’expression. Anticipation ou dystopie ? On prie pour que ce ne soit qu’un simple cauchemar.

Borgo

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Melissa (Hafsia Herzi), 32 ans, surveillante pénitentiaire expérimentée, s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari (Moussa Mansaly). L’occasion d’un nouveau départ. Elle intègre les équipes d’un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres. Ici, on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. L’intégration de Melissa est facilitée par Saveriu (Louis Memmi), un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection. Mais une fois libéré, Saveriu reprend contact avec Melissa. Il a un service à lui demander. Une mécanique pernicieuse se met en marche…

Ce qu’on en pense

Comme dans La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier joue sur l’ambivalence de son personnage et sur la complexité des situations pour pousser le spectateur à la réflexion. Hafsia Herzi, dans un de ses meilleurs rôles, incarne à merveille cette jeune surveillante de prison, manipulée mais consciente de l’être, prise malgré elle dans une mécanique dangereuse. Le film tient en haleine en évitant les clichés sur la Corse et les poncifs du genre. Une réussite. 

La Machine à écrire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Nicolas Philibert accompagne des soignants bricoleurs au domicile de quelques patients des services psychiatriques du pole Paris Centre, soudain démunis face à un problème domestique…

Ce qu’on  en pense

Ours d’Or au festival de Berlin,  Sur l’Adamant ouvrait la trilogie de Nicolas Philibert sur la psychiatrie. Après un passage  à Averroès et Rosa Parks,  les deux établissements du pôle Paris Centre, La Machine à écrire et autres sources de tracas invite le spectateur au domicile des patients , où les soignants doivent parfois se rendre pour régler des problèmes d’intendance. Toujours à bonne distance, le réalisateur y filme le désordre,  qui fait écho à celui que les occupants ont dans la tête, la solitude,  mais aussi la constante recherche d’humanité de part et d’autre…  Une belle manière de conclure cette immersion dans la psychiatrie d’aujourd’hui.

Le Jour où…

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Lu, onze ans (Rosa Van Leeuwen), rêve de sa mère dans le lit de son foyer d’accueil. Celle-ci, dit-elle, est une célèbre cascadeuse hollywoodienne. Mais lorsqu’elle vient enfin lui rendre visite, Lu se retrouve malgré elle embarquée dans un road trip endiablé direction la Pologne. Elle se rend vite compte qu’avec Karina, sa mère (Frida Barnhard) , c’est tout ou rien. La réalité va rapidement les rattraper et les obliger à décider de ce qu’elles sont prêtes à faire pour rester ensemble…

Ce qu’on en pense

Un road movie mère-fille dans la voiture américaine décatie d’une mère bipolaire qui a laissé sa fille dans un foyer et la récupère à la sauvage pour l’embarquer dans un trip jusque chez sa grand mère dans la petite ville de Pologne où elle est née. Une réalisation inventive et un joli duo d’actrices pour un film sensible et attachant,  dans la veine du cinéma indépendant américain.

 

Riddle of Fire

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Parfois, faire un gâteau aux myrtilles, ce n’est pas de la tarte. Surtout s’il vous manque un oeuf tâcheté ! Trois gamins du Wyoming vont en faire l’expérience. Eux qui voulaient juste faire une partie de jeu vidéo vont vivre une sacrée aventure dans la vraie vie…

Ce qu’on en pense

Un film d’aventures pour enfants qu’on dirait réalisé… par un enfant ! Pas du tout formaté et rafraîchissant comme un Goonies indé-punk. Pour le spectateur aussi,  c’est une aventure : amusante mais un poil longuette quand même (1h54). Avec 30 minutes de moins, on aurait vraiment kiffé. Une découverte de la Quinzaine des cinéastes à Cannes 2023.

Hopeless

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Pour fuir une vie sans avenir et sans espoir, Yeon-Gyu (Xa-bon Hong) un jeune homme, est entraîné dans une spirale de violence qui le conduira au cœur d’une organisation criminelle menée par un leader charismatique (Joong-ki Song)

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, le coréen Chang-hoon Kim a eu les honneurs du Certain Regard  au festival de Cannes l’an dernier,  avec ce  film noir et violent, qui fait le portrait d’une jeunesse coréenne en manque de repères. A la manière de Scorsese dans Mean Streets, le réalisateur  met en scène la relation entre un jeune voyou et son mentor, légèrement plus âgé. Une amitié toxique baignée dans une atmosphère urbaine et nocturne,  qui rappelle des souvenirs de cinéma. Mais la proposition manque de personnalité et, au final, laisse le spectateur sur sa faim