Batlik à Nice
Par la rédaction
Invité par AnimaNice à ouvrir la saison 2023-2024 de spectacles à la salle Grappelli, Batlik y a donné un beau concert, à la fois intimiste et transcendant, dans le cadre de ce qui pourrait bien être sa dernière tournée. Le chanteur et compositeur d’Aubervilliers a, en effet annoncé que son nouvel album , Numéro 13, sera le dernier. Avec ce treizième et donc ultime opus, cet artiste singulier et prolifique signe la fin de deux décennies d’enregistrements et de tournées. Un investissement musical, hélas, assez peu payé de retour. Le succès n’a jamais souri à ce « Peter Falk en chemise à fleurs, une guitare à la main » (comme il aime à se présenter), malgré un talent poétique évident et une originalité musicale qui en font une exception dans le paysage formaté de la chanson française. « L’échec est mathématique » chante-t-il dans ce qui aurait dû être son tube, mais qui a défaut reste une de ses meilleures chansons ( « L’Art de la défaite« ). Pourtant, c’est sur une victoire qu’on le quitte, puisqu’il a conquis la salle avec son groupe épatant (batterie, claviers , saxo), ses chansons en accords ouverts et son humour à froid. Bye-bye Batik, reviens quand tu veux !
Sauvons le Pointu !
(Photo Gaelle Berri)
Emanation directe des mémorables Voix du Gaou, le Pointu Festival s’est affirmé ces dernières années comme l’un des meilleurs festivals de rock indé de l’hexagone, avec une programmation digne de son nom (pointue, donc) et un public grandissant, malgré le passage au payant l’an dernier. 18 000 spectateurs s’y sont éclatés les 7, 8 et 9 juillet derniers avec la plus belle affiche rock de l’été: The Brian Jonestown Massacre, Kurt Vile & the Violators, Frankie & The Witch Fingers (7 juillet) Viagra Boys, Kevin Morby, Meatbodies, Billy Nomates (8 juillet) Idles, Loyle Carner, A Place to Bury Strangers, The Bobby Lees (9 juillet)… Le Pointu Festival, c’est « Coachella sur Gaou », l’évènement rock de l’été azuréen.
Hélas, ce festival cher au coeur des rockers pourrait ne plus avoir lieu. Ou être contraint de changer de site dans une version réduite, dès 2024. Le maire de Six Fours, Jean-Sébastien Vialatte, l’a confirmé à nos confrères de Var Matin dans l’édition du 21 septembre du quotidien départemental. En cause : la protection du site du Gaou et l’organisation des jeux olympiques, qui risque de mobiliser les forces de l’ordre. « Rien n’est acté » promet cependant le maire. Mais la Ville a tout de même lancé un sondage « sur l’avenir de l’île » . Pour que le seul festival rock de la Côte d’Azur soit maintenu sur le site fabuleux du Gaou, il faut absolument y répondre en votant « Oui » à la première question et « Non » à la seconde. Inout s’engage à soutenir toutes les initiatives sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SavePointu. Le Pointu, c’est pas foutu !
86e Bol d’Or
Par la rédaction
Le Bol d’or, légendaire course d’endurance, qui a connu ses plus belles heures dans le Var de 1978 à 1999, a retrouvé le Circuit Paul Ricard depuis quelques années, pour le plus grand bonheur de tous les passionnés de motos. Une cinquantaine d’équipages étaient cette année encore au départ de la course, le 16 septembre à 15h00. Au terme d’une épreuve marquée par les intempéries, de nombreuses chutes et casses mécaniques, c’est le team Suzuki Yoshimura-SERT (Black-Guintoli-Masson) qui l’a emporté, tandis que la Yamaha YART de Canepa-Fritz-Hanika, 4e à l’arrivée, s’adjugeait le titre mondial de la catégorie. Malgré la météo incertaine, 67 000 spectateurs avaient pris place dans les tribunes et ont animé durant trois jours les allées du village moto.
MotoGP : Saint Marin
Par Phil Inout
Rien ne va plus pour les pilotes français en MotoGP. Johann Zarco est sorti du Top 5, Fabio Quartararo du Top 10. Sur le circuit de Saint Marin, où ils ont tous les deux brillé jadis, les deux azuréens ont évolué entre la 10e et la 16e place tout le week-end. Pas une surprise pour Fabio Quartararo qui doit désormais se résigner à évoluer en fin de peloton. Pour Johann Zarco, par contre, le week-end a viré au cauchemar : incapable de rester aux avant-postes alors que son co équipier Jorge Martin réussissait le grand chelem : pole, sprint et course. Dans un dernier sursaut, Johann a tout de même réussi à arracher la 10e place du Grand Prix. Fabio, lui, a dû se contenter de la 13e. Le week-end a été marqué par le retour de Francesco Bagnaia : quelques jours à peine après sa blessure en Catalogne, le leader du championnat, qui étrennait pour l’occasion une superbe livrée jaune, a réussi à se qualifier en première ligne et à terminer deux fois 3e au sprint et en course. Un exploit, alors que sa jambe était encore douloureuse. Mais Jorge Martin s’affirme de GP en GP comme son plus sérieux concurrent dans la course au titre. Le champion du monde n’a plus que 36 points d’avance sur son poursuivant, alors qu’il reste encore huit Grands Prix à courir. La campagne d’Asie s’annonce particulièrement passionnante à suivre. Le MotoGP circus a rendez-vous le 22 septembre en Inde.
Monet en lumière à Monaco
Par la rédaction
La grande exposition d’été du Grimaldi Forum Monaco était consacrée cette année à l’œuvre de Claude Monet. Intitulée « Monet en pleine lumière« , elle s’inscrivaitt dans le cadre de la célébration du 140ème anniversaire de la première escale de Claude Monet à Monaco et sur la Riviera, où le chef de file de l’impressionnisme a découvert, alors qu’il était à mi-chemin de sa longue vie, des paysages et une lumière qui constitueront un point tournant dans son œuvre et dans sa carrière. Identifiée par le bleu azur des murs, toute une section de l’exposition était consacrée aux peintures créées pendant ses séjours sur la Riviera, au travers de vingt et un prêts d’œuvres exceptionnelles exposées pour la première fois à proximité même des sites encore préservés où elles ont été peintes. Dans les deux autres salles, l’œuvre du maître se parcourait, de sa jeunesse havraise aux derniers tableaux de Giverny. L’accrochage a réuni au total une centaine de toiles, dont près de la moitié accordées grace au soutien du musée Marmottan Monet. Les autres, célèbres, moins connues ou rares (l’une d’elle n’a jamais été exposée auparavant) étaient issues de collections particulières, incluant le Palais Princier de Monaco et de grandes institutions internationales. La scénographie de l’exposition fut une nouvelle réussite à mettre au crédit du Grimaldi Forum. Jamais on n’avait vu les toiles de Monet d’aussi près, dans des volumes aussi vastes et lumineux. La déambulation dans les trois espaces d’exposition était un vrai régal, avec dans la dernière partie, une évocation très contemporaine du fameux jardin de Giverny, où les oiseaux chantent en boucle et où l’on croirait entendre l’eau des étangs s’écouler des toiles… L’exposition a attiré au Grimaldi Forum 120 000 visiteurs. Un record !
MotoGP : Faites-nous rêver
Par Phil Inout
Après une saison 2022 qui a vu le Niçois Fabio Quartararo céder son tire à l’Italien Francesco Bagnaia (Ducati), le championnat du monde MotoGP 2023 s’annonce passionnant à suivre. Les Ducati vont-elles continuer à dominer la discipline ? Quartararo pourra-t-il compter sur un surplus de puissance promis par Yamaha ? Marc Marquez reviendra-t-il à son meilleur niveau avec une Honda plus fiable ? Les Aprilia continueront-elles leur remarquable progression vers le sommet de la hiérarchie? Quel sera l’impact des nouvelles courses Sprint du samedi ? Le Cannois Johann Zarco (Ducati Pramac) accrochera-t-il enfin une victoire à son palmarès et pourra-t-il lutter pour le titre ? L’équipe varoise Tech3/KTM d’Hervé Poncharal réussira-t-elle sa métamorphose en GasGas ? A la pause d’été, Fabio Quartararo, avec une Yamaha toujours surclassée par toute la concurrence européenne a quasiment perdu tout espoir pour le titre. L’arrivée annoncée d’un nouveau prototype piloté par Cal Crutchlow au Japon, fin septembre, ne changera pas grand chose au classement, mais peut redonner espoir au Niçois pour la saison 2024. Johann Zarco, lui, n’a toujours pas gagné un Grand Prix mais s’accroche au Top 5. Et Francesco Bagnaïa est bien parti pour accrocher un deuxième titre mondial à son palmarès. Prochain rendez-vous du 22 au 24 septembre en Inde pour le premier GP disputé dans ce pays.
MotoGP : Catalogne
Par Phil Inout
Triplé d’Aprilia (sprint + 2 premières places de la course), chute de Bagnaia en course, Quartararo toujours dans le dur, Zarco toujours dans le Top 5: le Grand Prix de Catalogne a été particulièrement mouvementé. Né à quelques kilomètres du circuit de Barcelone Aleix Espargaro (Aprilia) était apparamment imbattable sur ce tracé. Apparemment, car Bagnaia qui s’était incliné samedi au sprint n’a pas pu lui disputer la victoire en course : victime d’un impressionnant high-side dans le deuxième virage, le leader du championnat du monde a été évacué sur une civière après avoir été percuté par la moto de Brad Binder qui n’a pu éviter de lui rouler sur les jambes. Ce sera un miracle s’il s’en sort sans fracture. Vinales (Aprilia) a été le seul a pouvoir tenir tête à son coéquipier auquel il a dû concéder la première place. Pris dans un strike de Bastianini au premier virage, Johann Zarco a heureusement pu bénéficier du drapeau rouge consécutif à la chute du leader. Il signe une belle 4e place derrière son coéquipier Jorge Martin. 17e aux qualifs et au sprint, Fabio Quartararo s’attendait sans doute à boire le calice jusqu’à la lie sur ce circuit, où il a remporté l’an dernier une de ses dernières victoires. Etonnamment, sa Yamaha a semblé avoir retrouvé la pêche pour la course. Il finit 7e après avoir encore réalisé une superbe remontée. De quoi lui mettre un peu de baume au coeur (mais pas plus) au champion Niçois avant une campagne asiatique qui promet d’être longue et difficile.
Cannes : Régates Royales
Par la rédaction
Les 45èmes Régates Royales de Cannes s’annoncent sous les meilleurs auspices. La plus importante régate de voiliers classiques au monde va encore se jouer à guichets fermés dans les eaux cannoises du 24 au 30 septembre. Véritable championnat du monde du yachting classique où se croisent Classics, Métriques, Tofinou, Dragon, Star et One Ton, les Régates Royale offrent une semaine de régate au large des îles de Lérins pour une flotte répartie en huit catégories selon la taille, l’âge, le gréement des voiliers. Un rassemblement exceptionnel puisque les plus grands et les plus célèbres yachts du siècle dernier et d’avant viennent en découdre. Le Yacht Club de Cannes est aussi l’un des plus anciens de France puisque c’est au printemps 1859 que Messieurs Béchard, Tripet Skrypitzone, de Colquhoum et Bucquet créèrent la Société des Régates avec comme premier rendez-vous, une course en baie de La Napoule.
Les Voiles de Saint Tropez
(Photo Gilles Martin-Raget)
Cannes: Yachting Festival
Par la rédaction
Premier salon de la saison nautique, le Yachting Festival se tient à Cannes du 12 au 17 septembre. Les acteurs mondiaux de la plaisance (constructeurs, équipementiers, importateurs, sociétés de service…) y présentent leurs nouveautés dans un environnement luxueux et élégant. Plus grand salon à flot d’Europe, le Cannes Yachting Festival permet chaque année aux passionnés de nautisme de découvrir en avant-première mondiale les dernières nouveautés des constructeurs français et internationaux qui sont exposées dans le Vieux Port et dans le port Pierre Canto. Plus de 700 bateaux , 600 exposants, 600 journalistes et 54 000 visiteurs sont attendus cette année encore.
MotoGP : Autriche
Par Phil Inout
Encore un week-end difficile pour les pilotes français sur le circuit de Spielberg (Red Bull Ring) pour le Grand Prix d’Autriche. Johann Zarco dont on a appris le passage chez Honda en 2024 a raté les essais, s’est fait renverser en début de course sprint et n’a jamais été dans le rythme en course qu’il termine en P13. Mieux qualifié (P9), Fabio Quartararo a été lui aussi déséquilibré au départ du sprint qu’il a tout de même pu terminer en P15 après un long lap de pénalité. Bien parti pour la course, il s’est hissé un moment dans le groupe de poursuite des hommes de tête mais s’est fait bousculer et a finalement dû batailler pour terminer en P8. L’homme du jour a encore été Francesco Bagnaia. Impérial sur ce circuit avec sa Ducati, il signe un nouveau triplé Pole, Sprint, Course. Jamais inquiété, il termine le Grand Prix avec 5 secondes d’avance sur Brad Binder (KTM) et Marco Bezzecchi (Ducati). Pénalisé d’un long lap pour son comportement en sprint, Jorge Martin (Ducati Pramac) n’a pas pu participer à la course en tête mais l’a animée avec une remontée fantastique (P7). Il conserve la deuxième place au championnat du monde, mais avec désormais 62 points de retard sur Bagnaia.
MotoGP : Angleterre
Par Phil Inout
Pour la reprise après la longue pause estivale, Fabio Quartararo a connu un de ses pires week ends de MotoGP à Silverstone (Angleterre). Qualifié en dernière position, l’ex-champion du monde n’a rien pu faire au sprint disputé sous une pluie battante. Avec le sec retrouvé dimanche, le Niçois effectuait une superbe remontée de la 22e à la 7e place lorsqu’un contact un peu trop appuyé avec Luca Marini l’a contraint à changer de moto, le carénage de la sienne ayant été complètement arraché. P15 à l’arrivée. Pour Johann Zarco, le week-end a été plus positif : 9e en qualif, 4e au Sprint et 9e en course. Le Grand Prix d’Angleterre a été remporté au finish par Aleix Esparagaro (Aprilia) devant Francesco Bagnaia qui avait mené toute la course dans des conditions météo changeantes (sec, mouillé, sec). Des conditions qui ont coûté cher à Marco Bezzecchi, grand animateur du week-end (Pole Position, P2 au Sprint), hélas victime d’une chute alors qu’il marquait Bagnaia à la culotte.
Mylène Farmer à Nice
Par Philippe Dupuy
Fidèle à Nice, où elle était venue rôder un de ses derniers spectacles, Mylène Farmer a donné le dernier concert de la tournée Nevermore, le 29 juillet 2023 sur la scène du stade Allianz Riviera où 30 000 spectateurs se pressaient. Certains arrivés une dizaine de jours à l’avance et campant devant le stade pour être sûrs d’avoir les meilleures places. Le spectacle valait le déplacement ! Pour sa huitième et peut-être dernière grande tournée, Mylène a fait les choses en grand, voire en gigantesque. Une scène de 60 mètres de long, barrant toute la largeur de la pelouse, une avancée en croix allant jusqu’à la moitié du stade prolongée d’un bras articulé avec une nacelle lui permettant de chanter au dessus de la foule, des décors monumentaux (d’inspiration religieuse ou morbide, on ne se refait pas), des écrans leds d’une hauteur et d’une définition jamais vues et un lightshow qui couvrait tout le stade. Sur scène, la chanteuse rousse danse un peu moins, mais met à profit les parties instrumentales pour changer régulièrement de tenues. Sa voix est toujours aussi haut perchée et fiable, sa silhouette irréprochable et elle pleure toujours au bon moment. La musique est trés forte, à dominante techno avec une partie unplugged assurée au centre du catwalk, en duo piano-voix avec Yvan Cassar. En dehors d’un autre duo avec le chanteur d’Aaron, les temps forts du spectacle sont toujours les mêmes : « Libertine » en début de show, « Une belle journée« , « Rêver » repris en choeur par le public, « Sans contrefaçon » (hystérie générale), « XXL » avec un duo de guitaristes hard rock et « Désenchantée » que les spectateurs chantaient encore en choeur à la sortie du stade. Dans cette configuration XXL, on a évidemment l’impression d’assister à un grand spectacle géant, type ouverture des Jeux Olympiques, plutôt qu’à un concert. Mais les moments d’émotion et la complicité de Mylène avec son public contrebalancent l’effet barnum. En plus d’être fidèle, mélangé et sympa, le public de Mylène Farmer est formidable. Il fait partie intégrante du show et contribue à lui donner une dimension humaine qui lui manquerait autrement. Le concert de Nice était le dernier de la tournée 2023 et l’émotion était palpable. Même s’il y aura encore 3 dates au stade de France l’an prochain (deux reportées et une supplémentaire), la question se pose évidemment de savoir si Nevermore sera ou non la dernière ? C’est ce que suggère son titre (Jamais plus), mais avec Mylène allez savoir ? Elle seule en France peut se permettre de tels spectacles et la tournée a fait le plein partout. La chanteuse ne donne, elle-même, aucun signe de lassitude ou de fatigue. Le Nevermore Show est encore plus phénoménal et grandiose que ses prédécesseurs. Les fans en veulent encore et Mylène ne sait rien leur refuser. Alors stop ou encore? C’était en tout cas, « Une belle tournée« .
The Weeknd à Nice
Par Ph.D
On croyait avoir tout vu en matière de mega shows, mais avec le After Hours Till Dawn Tour d’Abel Tesfaye, alias The Weekend, un pallier de plus a été passé dans le gigantisme et la pyrotechnie. La scène n’occupe pas seulement un côté de l’enceinte, mais TOUTE la longueur de la pelouse de l’Allianz Riviera. D’un côté, une représentation quasi grandeur nature de New York/Metropolis. De l’autre, la Lune (ou Mars ou Jupiter?). Entre les deux, une immense passerelle sur laquelle gravitent une trentaine de danseurs déguisés en pénitents blancs et le chanteur masqué (puis démasqué) qui fait de constants allers-retours d’un bout à l’autre. Les défenseurs du Gym font moins de kilomètres dans un match de championnat ! Au milieu, une statue géante qu’on a d’abord pris pour celle du Silver Surfer, mais qui est, en fait, une sorte de plongeuse olympique. La symbolique de ce modeste décor (et des costumes de scène d’inspiration religieuse qui vont avec) nous échappe. Et c’est peut-être aussi bien… Le public (34 000 spectateurs le premier soir), de toute façon, n’en a cure : jeune et majoritairement féminin, équipé de bracelets lumineux télécommandés, il est là pour en prendre plein les yeux et les oreilles. Et il est servi ! Le son est atroce (bouchons d’oreilles conseillés), mais on reconnaît quand même les tubes, qui défilent sous des salves de feux d’artifice et de lasers. Côté musiciens, c’est le minimum syndical : un DJ-guitariste et un batteur sont seuls visibles sous les buildings du décor. Le falsetto du chanteur, par contre, n’est pas un mythe : Michael Jackson peut reposer en paix, la succession est assurée. Au final, on a l’impression d’avoir assisté à un show de mi-temps de Superbowl, étiré sur deux heures. Il y a des amateurs : les deux dates de Nice ont été complètes en quelques heures et à la sortie, le public était en extase.
Nice Jazz Festival 2023
Par Ph. D
Le Nice Jazz Festival 2023 s’est déroulé du 18 au 21 juillet avec ses deux scènes (Massena et Théâtre de Verdure) en simultané et une programmation digne de son rang . A l’affiche de cette édition : -M- Juliette Armanet, Herbie Hancock, Hyphen Hyphen, Tom Jones, Tower of Power et beaucoup de découvertes. A raison de 6 sets par soirées, il y en avait pour tous les goûts. Résultat : 37 000 spectateurs en cumulé sur les 4 soirées.
Mardi 18 juillet : En ouverture, difficile de faire plus fun, généreux, sympa et tubesque que Juliette Armanet dont le show est devenu XXL. On l’a vue fendre la foule et passer de bras en bras pour rejoindre à la régie son un petit piano électrique, sur lequel elle a joué 2 titres avant de retrouver la grande scène pour un final grandiose. Avant cela les soulmen de Gabriels avaient fait un bel hommage à Tina Turner pendant que la Japonaise Hiromi martyrisait son piano au théâtre de verdure. Les vrais jazzeux sont restés pour le set de Dave Holland.
Mercredi 19 juillet : Retour des enfants prodiges d’Hyphen Hyphen qui sont passés du lycée Massena à la scène Massena. Soutien du NJF au parcours sans faute des trois jeunes Niçois Santa, Line et Adam qui ont enflammé la place déjà bien surchauffée par la canicule. Leur show s’est étoffé avec un chouette décor de vieux téléviseurs. Ils ont trouvé un bon batteur, espérons qu’ils le garderont ! Au Théâtre de Verdure, Yuri Buenaventura et Roberto Fonseca avaient fait le plein. C’était tellement bien qu’on espère les revoir très vite dans des conditions moins caniculaires. L’inoxydable Tom Jones a clôt la soirée avec ses tubes et sa grosse voix. Séquence nostalgie pour les plus anciens, découverte pour les jeunes fans d’Hyphen Hyphen qui sont restés. Spectacle impeccable d’un grand showman dont les années n’altèrent ni le talent, ni la générosité.
Jeudi 20 juillet : au programme du jour : Génération Django, Kurt Elling & Charlie Hunter,Gogo Penguin, Jalen Ngonda, Ezra Collective et Herbie Hancock, pour lequel un spectateur de qualité s’est déplacé : Elton John. A peine sa tournée d’adieux terminée, Sir Elton a rejoint ses pénates du Mont Boron pour l’été. Sa première sortie officielle (mais néanmoins discrète) aura été pour le Nice Jazz Festival !
Vendredi 21 juillet : La billetterie affichait complet pour la dernière soirée grâce à la locomotive -M- qui a rempli à ras bord l’espace Massena avec son show Revalité. Toujours généreux sur scène, le chanteur a rendu hommage à Jane Birkin et à David Bowie via une chouette reprise de « Life on Mars » chantée par la bassiste qui a accompagné la star anglaise pendant 20 ans, Gail Ann Dorsey. Avant cela les Tower of Power avaient mis le feu avec leur funk élégant et Diane Reeves avait charmé le théâtre de verdure avec sa voix soul et ses chansons jazzy.