Villefranche : Les Marinières
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Par la rédaction
C’est l’unique plage privée de Villefranche-sur-Mer. Reprise depuis quelques années par le sérial entrepreneur Jérémy Barge (ex-Deli-Bo, La Dinette, Cantine Amore…), elle a été rebaptisée Les Marinières et entièrement rénovée en 2024, avec une dominante de bois clair et de jaune. Toujours aussi conviviale et gourmande, on s’y régale de produits de la mer et du marché, préparés avec beaucoup d’inventivité par le chef Jeremy Brun. Au dessert, ne zappez pas la mousse au chocolat relevée d’une pointe d’huile d’olive, ni les remarquables pâtisseries fines qui sont, un peu, la signature de la maison. Attention, il est prudent de réserver, même en semaine : l’endroit est régulièrement pris d’assaut par la clientèle locale comme par celle de passage.
Nice : Cantine Amore
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Par la rédaction
Face à la mairie, c’est comme son nom l’indique: une « cantine d’amour » pimpante, où l’on petit déjeune, déjeune et brunche (le dimanche) dans une ambiance joyeuse et conviviale. Ouverte début 2024, l’adresse a vite conquis la clientèle du Vieux Nice et au delà, avec une carte variée, inventive et fréquemment renouvelée, d’inspiration fusion food. On la doit au chef Jéremy Brun, qui a renoncé aux adresses prestigieuses pour monter avec quelques associés, dont l’expérimenté Jéremy Barge (ex-Deli Bo, La Dinette, Les Marinières à Villefranche…), ce resto de copains où tout, de la déco colorée aux gargantuesques desserts exposés sur le comptoir, donne envie de s’attabler et partager un excellent moment, que l’on soit en solo, en duo, en famille ou entre amis. Le brunch dominical servi par Luigi est vite devenu un must. Un seul point noir : c’est fermé le soir. Du coup, on se rattrape au petit déjeuner !
Nice : Davia
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
La maison a été créée en 1953. Tenue par la grand’mère (Davia), puis par Alda, la mère de Pierre Altobelli. Après un parcours extérieur étoilé (Bruno de Lorgues, Christian Morisset, Yannick Alleno, les frères Pourcel, Alain Ducasse, Jacques Maximin, Michel Troisgros…), Pierre a repris l’affaire familiale et s’est mis aux fourneaux. Dans la salle, mobilier bistrot, nappes à carreaux, somptueux lustre de Murano, table d’hôtes et banquette… ambiance bouchon Nissart. Chaque plat célèbre la tradition : barbajuans, farcis de bourrache, blette et ricotta, févettes, anchois frais marinés, artichaut au jus de palourde… tous témoignent d’un choix expert et d’une façon qui transcende le dogme nissart. Le service est efficace et l’accueil toujours cordial. Pensez à réserver : l’adresse est célèbre et ne désemplit jamais.
Antibes: L’Arazur
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
Avant d’ouvrir leur restaurant du Vieil Antibes, Lucas Marini et Jeanne Martin ont vu du pays. Le Meurice avec Yannick Alleno, Le Grand Véfour de Guy Martin, Ledoyen avec Christian Le Squer, Le Mirazur de Mauro Colagreco pour Lucas. L’Institut Paul Bocuse, Le Bristol avec Eric Fréchon, L’Astrance de Pascal Barbot, Jean Georges Vongerichten à New York et Mauro Colagreco à Menton pour Jeanne. Deux ans après son ouverture, L’Arazur est l’une des meilleures tables d’Antibes. De sa cuisine ouverte sortent des plats limpides: carpaccio de loup, pickles de légumes et vinaigrette au kiwi. Asperges vertes rôties, sauce parmesan, condiment ail noir et jaune d’oeuf. Homard-chanterelles. Ris de veau, petits pois à la sarriette, sauce soja et ciboulette. Fruits exotiques, crémeux mascarpone, crumble café et sorbet fruit de la passion… L’influence de Christian Le Squer pour les fondamentaux et de Mauro Colagreco pour la créativité se fait sentir. Salle claire, décor de bistrot-gastro, cave éclectique, cette jeune adresse à la trentaine de couverts avec terrasse sur la rue, a compris qu’il ne suffisait pas d’être doué pour rafler la mise : accueil en douceur et addition en harmonie sont les gages d’un succès durable.
(Photos JG)
Nice : Onaka
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
Ouvert en juillet 2022 par Alexis Luong et Alex Couvidat, dans le discret passage Masséna, Onaka a fêté ses 1 an avec une salle comble, comme à tous les services ou presque. Il faut dire que sur le créneau des sushis haut de gamme, l’endroit n’a pas beaucoup de concurrence à Nice. Avec sa terrasse tranquille et son intérieur boisé chic, son service soigné, ses sushis signatures divins et ses tarifs raisonnables, l’endroit a vite fidélisé une clientèle active, jeune et gourmande. Passé par le Nobu à Monaco, celui de Londres et le Matsuhisa de l’hôtel Royal Monceau à Paris, Alexis Luong travaille les sushis avec la maestria d’un champion (qu’il est). Son associé Alex Couvidat a pas mal bourlingué de Londres en Floride, à Melbourne et au Cambodge et a une formation de sommelier de saké reconnue au Japon, qui lui permet de proposer une carte de sakés chauds et froids sans équivalent sur la place. Même si on n’est pas spécialement fan de sushis, Onaka mérite d’être testé pour ce qu’il est : un des meilleurs restaurants du centre ville, tous genres confondus.
Nice : Chabrol
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
Niché rue Bavastro, Chabrol est l’un des derniers nés de la bistronomie niçoise. Déco sans fioritures et petite terrasse : l’endroit joue la carte jeune, modern’sobre . C’est d’ailleurs une affaire de copains: Thibault Barbaza, ancien de l’Institut Paul Bocuse, en salle et Thomas Lemaire formé par Christian Morisset (Le Figuier de Saint-Esprit) en cuisine. On aime particulièrement le bourguignon de cochon pommes de terre-carottes, la truite de mer, daikon et racine de capucine, le pigeonneau (servi en entrée), ail noir et tarama, la selle d’agneau avec purée de chou-fleur et curry, les desserts comme la pomme, gingembre confit, vanille et meringue ou le chic délice d’agrumes, sorbet orange sanguine. Le tout mitonné à l’ancienne comme chez un autre Chabrol : Claude, le cinéaste, grand amateur de bonne chère devant l’Eternel… Mais ici c’est sans cinéma !
(Photos J.G)
Saint Paul : La Table de Pierre
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Par Ph.D
Fermé pour travaux juste avant le premier confinement, Le Mas de Pierre à Saint Paul de Vence a réouvert en juin, juste après le dernier. Bien joué ! Entre temps, le resort est passé de 5 à 8 hectares, avec deux bastides d’architecte et 22 chambres supplémentaires, un spa pharaonique de 2000 M2 , un lagon de sable blanc digne des Seychelles , un terrain de sport, un kid park équipé de roulottes de cirque et d’un terrain d’aventures, un théatre de verdure, une serre à orchidées et un jardin potager, où viennent se servir les chefs. La rénovation, qui a renforcé l’esprit luxueux et intimiste de l’hôtel Relais et Châteaux, a également transformé la réception, la conciergerie et les deux restaurants de l’hôtel : le bistrot Lis Orto et La Table de Pierre, où le chef exécutif Emmanuel Lehrer dispose désormais d’une spectaculaire cuisine centrale ouverte de 25 mètres carrés. Le restaurant gastronomique de l’hôtel a été doté d’une verrière largement ouverte sur la terrasse, à la décoration acidulée et pop, où l’on pourra profiter des dernières belles soirées d’été pour découvrir les créations de Maxime Leconte, jeune chef passé par le Royal Riviera à Saint-Jean–Cap-Ferrat, dont les voyages en Amérique du Sud et notamment au Pérou ont inspiré les plats des deux menus que nous avons découvert cet été.
Délicate Raviole de pomme Granny, concombre mariné, condiment miel & huile d’olives, pollen de fleurs, succulent Céviche de poisson fumé en feuille de maïs, jus fermenté de jora, fabuleuse Langoustine mousse de riz acquerello, poupeton de fleurs de courgettes, bouillon de têtes aux feuilles d’agrumes, Magret de canard maturé aux baies de timut, chutney de betterave et framboise, ultra fondante Selle d’agneau marinée, condiment Chimichurri (attention ça pique !) , panisse et moutarde maison à la graine de roucou. En bouche, c’était le Pérou ! Côté desserts, le chef-pâtissier Dorian Lutzelschwab nous avait concocté une délicieuse glace pistache hibiscus framboise du jardin et un divin mascarpone meringue coulis de framboise. Le tout accompagné de bourgogne blanc et rouge, sancerre et bordeaux Cheval noir conseillés par le sommelier. Un pur régal des yeux et des papilles (sans parler du service : parfait) et sans aucun doute l’un des meilleurs rapports qualité-originalité-cadre-prix de la Côte d’Azur pour un restaurant de cette catégorie. Qu’attendent les guides pour l’étoiler ? Mystère. A tester cet hiver (nouvelle carte en octobre) puisque le resort restera ouvert pour la toute première fois depuis sa reprise en 2005 par le groupe Elancia d’Henri Chambon. Emmanuel Lehrer nous a parlé de « jeudis découverte » qu’on à hâte de… découvrir!
Nice : Peixes
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Recommandé par Jacques Gantié (Table libre)
A l’orée du Vieux Nice, la rue Jacques Médecin (ex-rue de l’Opéra) est un trait d’union entre la place Masséna et le Quai des Etats-Unis. Sur ce petit arpent, il y a Peixes, poissons en portugais. Mais ce n’est pas un restaurant de cuisine portugaise. Plutôt de la famille des cevicherias. Avec le quinoa, le ceviche est au cœur de la culture latino-américaine (Pérou). A Nice, voila encore une bonne idée d’Armand Crespo, qui réussit tout ce qu’il ouvre : Bistrot d’Antoine, Comptoir du marché, Bar des oiseaux. Et de quatre avec cette enseigne qui renouvelle l’offre niçoise, complète la sienne et, surtout, s’extrait de la file interminable de la bistronomie. Si cuisine de la mer il y a, elle est en mode libre. Associé ici avec Loïs Guenzatti, chef et patron de Comptoir du Marché, Armand semble branché en permanence sur l’air du temps. Peixes, sa dernière transfusion, parti sur les chapeaux de roues et baies grand’ouvertes sur la ville, n’impose ni concept, ni formule. On passe, on prend un plat, puis deux ou trois car affinité avec sa cuisine légère et parfumée. Ceviches et tartares (13 à 14 €) mènent le bal. Un ceviche de calamars, crevette et maquereau, purée de haricots blancs et le tartare de chinchard – très prisé au Portugal – purée de chou-fleur et citron confit, résument l’esprit maison, qui autorise une incursion en haut-pays – David Bonnet, à Roquebillière- avec une truite bio, douce et fumée à la plancha et légumes de saison. C’est bon, Peixes ! D’entrée, avec soupe de betterave, huître, tapioca et aneth, jusqu’aux desserts, avec un petit financier, miel et espuma de yaourt à la grecque. C’est aussi clair et sympa, comptoir de marbre blanc en demi-lune pour sept à huit couverts, un œil sur la cuisine, mur carrelé, sol aux grès multicolores, terrasse bordée d’oliviers. C’est plein de charme, Peixes ! Fanny et ses jeunes serveuses l’ensoleillent et l’addition, autour de 30 €, accueil adorable compris, ne contrarie personne. Ce n’est pas le Pérou, c’est mieux, c’est Nice.
Nice : Peixes 2
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(Photo Marion Butet)
Par Ph.D
Rue Bonaparte à Nice, une enseigne emblématique chasse l’autre. Fermé en juillet, Le Déli Bo est devenu Peixes en octobre. Peixes 2, puisque l’enseigne originale reste ouverte rue Jacques-Médecin (ex-rue de l’Opéra). Au menu : poisson cru et cuit, en ceviche, carpaccio et tartare, dans une ambiance brasserie-écailler chic. Aux murs, du blanc et du bleu. Au plafond, un poulpe géant, oeuvre du carnavalier Cédric Pignataro. La déco intérieure, grand bar retro-éclairé compris, est signée Julia Condro de Maison Maju. Pour cette ouverture le patron de Peixes, Loïs Guenzati, s’est associé à son chef, Pierre Lorenzo et à l’incontournable Philippe Canatella. Un trio forcément gagnant. Ouvert fin octobre, Peixes 2 a repris la formule de Peixes 1 : la cuisine fonctionne en continu tous les jours (sauf le dimanche), de midi à 22 heures. Sans réservation: premier arrivé, premier placé et premier servi ! Succès oblige, il faut parfois patienter plus d’une demi-heure pour obtenir une table en salle ou en terrasse, mais cela vaut la peine d’attendre. L’accueil est souriant et chaleureux, le service trés pro et la cuisine digne d’un gastro au tarif brasserie. Un festival de saveurs marines, dans le cru comme dans le cuit. La nouvelle adresse incontournable du port de Nice.
Nice: Le Millésime
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A l’écart des adresses bistronomiques, dans un quartier où il joue presque en solo, Aurélien Nourry anime Le Millésime avec un cœur gros comme ça. Ce chef breton, naturalisé méditerranéen depuis ses passages au Méridien Nice, au Bistrot de la Marine de Jacques Maximin ou au Vistamar de Joël Garault, accueille en tenue noire et or dans une salle chaleureuse d’une vingtaine de couverts, avec parquet ciré et pendule murale. La cuisine est traditionnelle et magnifie le terroir, avec une prédilection pour la truffe : Risotto crémeux à la Truffe fraîche de Saison, Filet de Cerf, Potimarron à la truffe de Saison, Poire pochée au Vin Rouge, Girolles Rôties et Jus de Gibier, Pêche du Jour, Petit Épeautre à l’orange, Tagliatelles Carottes aux Pistou de Mélisse… Cuisson, service, accueil : tout est juste. Maison sérieuse et soignée, encore presque confidentielle, Le Millésime se prépare un avenir étoilé.
Golfe Juan: Le Bistrot du Port
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
Ancien de chez Tétou, temple de la bouillabaisse, Mathieu Allinei « travaille la mer » depuis 2005 au Bistrot du Port de Golfe Juan qu’il a remis au goût du jour (comptoir, salle vitrée, terrasse dominant les bateaux…). Si vous cherchiez où manger du bon poisson de pêche locale, vous êtes à bon port. Le poulpe cuit à l’étouffée, en raviolis et bouillon de boeuf, est une gourmandise. Le dos de maigre en vapeur d’algues, courgettes-fleurs et jus corsé à l’anémone de mer est de même régal. Chapons, pagres, sars, daurades, saint-pierre ramenés par les artisans pêcheurs de Golfe-Juan, Cannes, Mandelieu et Fréjus frétillent à la carte. A midi, en semaine, ils vous seront facturés moins de 30 € dans l’assiette. Rapport qualité-prix imbattable. Mathieu affine aussi ses jambons, fume le saumon, réalise lui-même sauce soja, nuoc-mâm d’anchois, de sardines, poutine et rouget.Le sucre d’algue de ses brioches accompagne un «foie gras» de baudroie et ses bouillons donnent un pain iodé délicieux… Amateurs de poisson, jetez l’ancre au Bistrot du port !
(Photos J.G)
Nice: Lou Pantail
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
A deux pas de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dite la meringue, se tient un des bastions de la cuisine niçoise: Lou Pantail. Une affaire de famille tenue par Céline et Jean-Paul Nespolo, ex joueur de foot amateur à l’OGC Nice et ancien de la grande époque de la brasserie Félix Faure. Socca et pissaladière y accueillent l’amateur de Nissartitude. La suite est une histoire de terroirs croisés, à l’italo-niçoise : épatante daube-raviolis « de la nonna », gnocchis à la sorrentina, tagliolini aux courgettes et tomates, tartare de veau aux artichauts violets et parmesan, savoureuse escalope milanaise, pâtes carbonara collector … Les pizzas bien sûr – Margo, Pantail, Burrata… – les petits farcis, le capoun, le pan bagnat du dimanche, la tourta de blea ou une délicieuse pavlova. Et chaque premier vendredi du mois c’est stockfisch (prononcer Stauqueu-ficheu). Dans cette « salle à manger du niçois », au clair décor de pierres apparentes, savoir-faire, qualité des produits, esprit d’équipe et accord prix-plaisir font bon ménage. Qu’on vienne en voisin du quartier ou de très loin, l’accueil est toujours chaleureux et le service efficace. Une adresse ultra sûre.
(Photos J.G)
Nice : Le Panier
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Recommandé par Jacques Gantié (Table Libre)
A deux pas du Cours Saleya, Le Panier d’Aurélien Martin et Marie Lacoue est une affaire qui tourne. Avec sa mezzanine, ses boiseries claires et sa terrasse à même la rue, l’adresse est accueillante. Secondé par Magali Restelli, Aurélien Martin y réussit une cuisine tout en vivacité et maîtrise. On aime le ceviche de thon, «leche de tigre» péruvien, figue, mûres et lait fermenté; le tzatziki, concombre, millet et cardamome; le rouget, curry vert, spaghettis de légumes et soba , coulis passion; la selle et ris d’agneau, aubergines confites, barbecue d’aubergines, gel de prunes fermenté, risotto d’épeautre et prunes snackées. Les desserts de Malik Seydi Sow sont légers, garantis sans excès de sucre. Le Panier est à la fois une valeur sûre et montante du Vieux Nice gastronomique.
(photos JG)
Antibes : Don Juan
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(Photos Sebastien Botella)
Par Franck Leclerc
À l’orée du Vieil-Antibes, « gastro » et bistrot se font face. Bienvenue au Don Juan. Chez Florent ou chez Julien, tout est question de budget et d’envie. Mais pas d’appétit. Car les plats, généreux, sortent de la même cuisine, celle de Florent Corsini. Cet ancien du Charlot 1er à Cagnes-sur-Mer, y a appris à cuisiner le poisson avec attention et respect. C’est-à-dire sans gâchis, avec un nombre de gestes réduit et une cuisson parfaitement maîtrisée. L’intervention du chef est aussi ténue que possible : ici, la parole est vraiment au produit. L’affluence en dit long sur la pertinence de l’esprit. Renouvelé chaque jour par Jean-Jacques Manzo, le décor est littéralement à croquer : caisses et cagettes de légumes d’exception se bousculent où, pendant le service, la brigade vient piocher. Zéro passage en frigo, presque tout a mûri à point chez le cousin Patrick Massi, à Cagnes-sur-Mer, dans la plaine du Var et sur les collines niçoises. Le reste est sélectionné avec soin sur les bancs du Marché d’intérêt national de Nice, aux premières heures de la journée…
Bandol: Les Oliviers
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(Photo Franz Chavaroche)
En posant son CV aux Oliviers, le restaurant gastronomique de l’hôtel de L’île rousse à Bandol, Jérémy Czaplicki, venu du Château de Berne à Lorgues (auparavant second de Jean-François Rouquette au Park Hyatt-Vendôme à Paris), a apporté une autre inspiration à ce restaurant lumineux, qui a obtenu sa première étoile Michelin en 2019. La gastronomie, méticuleuse et lisible, est à l’image de ce chef à la calme attitude. Le risotto de petit épeautre, bouillon de coquillages, beurre de coques et poutargue est une délicieuse entrée terre-mer. Les gambero rosso en version actualisée d’un « petits pois carottes » au rosé de Bandol et lard croustillant sont de plein sud. Le saint-pierre, ce délicat qui écume toutes les cartes, souvent traité avec mièvrerie, est proposé en vessie de calamar, pistou d’algues, artichauts épineux et miso (de riz « rouge »). Rien de tel que ce condiment pour mettre de l’animation sur une mer calme. Jérémy Czaplicki le réussit, comme le ris de veau de lait et brocolis, aïoli et moelle de brocolis, plat de douceur et palette de couleurs. Enfin, une variation sudiste invite l’olive noire, fuseaux croustillants, confit d’olive aux gousses de vanille, crème au citron et sorbet à l’aneth. La bonne idée : le menu « Au fil de l’eau » avec l’ami saint-pierre en trois services dont un « pot-au-feu » de fenouil et bouillon de tomates vertes au basilic… Servie par un personnel qui en partage l’esprit, cette cuisine méditerranéenne fait les beaux jours de L’Île Rousse en toute saison. Elle a aussi son revers quand le dressage frôle l’art pour l’art et une certaine évanescence.