Ça vient de sortir

/Ça vient de sortir

Un Hiver à Yanji

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le Pitch

C’est l’hiver à Yanji, une ville au nord de la Chine, à la frontière de la Corée. Venu de Shanghai pour un mariage, Haofeng (Liu Haoran) s’y sent un peu perdu. Par hasard, il rencontre Nana (Zhou Dongyu), une jeune guide touristique qui le fascine. Elle lui présente Xiao (Chuxiao Qu), un ami cuisinier. Les trois se lient rapidement après une première soirée festive. Cette rencontre intense se poursuit, et les confronte à leur histoire et à leurs secrets. Leurs désirs endormis dégèlent alors lentement, comme les paysages et forêts enneigées du Mont Changbai…

Ce qu’on en pense

Découvert au Certain Regard à Cannes  (où Anthony Chen avait reçu la Caméra d’or en 2013 pour son premier film  Ilo Ilo),  Un Hiver à Yanji  est une romance qui assume ses influences :  Jules & Jim de François Truffaut et le cinéma de Wong Kar Wai. On se laisse entrainer dans les paysages enneigés de la frontière sino-coréenne superbement photographiés et dans les jeux de l’amour et du hasard que pratiquent, sans avoir l’air d’y toucher,  les trois protagonistes. Leur marivaudage fonctionne comme une allégorie des  relations entre la Chine et la Corée.

Mes nuits sans Bardot 

ça vient de sortir|

Par MAB

C’est souvent cruel d’être un monstre sacré. Il suffit de se pencher sur « Mes nuits sans Bardot », la biographie romancée que nous propose Simonetta Greggio pour s’en convaincre. La narratrice, en effet, s’est installée dans une maison de Saint-Tropez à côté de « La Madrague », ou la star déchue – 90 ans en septembre prochain – vit recluse entourée de ses chiens. Elle lui écrit chaque jour de longues lettres qu’elle dépose ensuite sous un caillou sans espoir de retour. Le procédé est simple. L’auteure, aidée par l’autobiographie de BB, peut tout se permettre. Et c’est, d’ailleurs, ce qu’elle fait. Imaginant les pensées mortifères de la désormais vieille dame et établissant des correspondances entre la célebrissime actrice des années soixante-dix et sa propre vie de femme libre versée dans « la dolce vita ». Et l’on entend d’ici les réticences des lecteurs. Que peut-on apprendre de plus de BB que l’on ne sache déjà? Cette époque est révolue. Tous ses amants ont disparu. Les nouvelles générations ne la connaissent pas. Rares sont ceux qui continuent à voir les films dans lesquels elle a tourné ( La Vérité, Vie Privée, Le Mépris,  Viva Maria...) Et puis, l’on sait les causes qu’elle a défendues ( Ridiculisée à l’époque, elle était pourtant à l’avant garde pour les bébés phoques !). Mais aussi ses partis pris extrémistes. Ce fils qu’elle n’a pas voulu élever. Les engagements politiques de son dernier mari dont d’ailleurs Simonetta ne parle pas… Oui, tout cela est vrai. Et pourtant revisiter la vie de cette étoile filante et replonger dans cette époque de folie créatrice est passionnant. Notre regard change sur cette rebelle, farouchement indépendante et autonome qui a payé souvent très cher sa beauté, sa célébrité et surtout sa stupéfiante modernité. Cette amoureuse au franc parler qui quittait dès qu’elle s’ennuyait. Celle qui après « Et Dieu créa la femme » fut autant insultée qu’idolâtrée. Qui dut vivre sa grossesse et son accouchement en enfer…Celle surtout qui, dégoutée par le milieu, quitta le cinéma à 38 ans. Bref,  on ne sait trop comment Simonetta s’y est prise,  mais elle a réussi à nous rendre cette insolente Brigitte aussi drôle et attachante pour ce qu’elle a été dans le passé, qu’inspirante pour les femmes d’aujourd hui.

Coup de chance

ça vient de sortir|

Par J.V

Le Pitch

Fanny (Lou de Laâge) et Jean (Melvil Poupaud) ont tout du couple idéal : épanouis dans leur vie professionnelle, ils habitent un magnifique appartement dans les beaux quartiers de Paris et semblent amoureux comme au premier jour. Mais lorsque Fanny croise, par hasard, Alain (Niels Schneider), ancien camarade de lycée, elle est aussitôt chavirée. Ils se revoient très vite et se rapprochent de plus en plus…

Ce qu’on en pense

Troisième film français pour Woody Allen, désormais tricard à Hollywood, qui décline avec Coup de chance  le sempiternel triangle amoureux comme on s’acquitte d’une dette. L’oeuvre d’un cinéaste fatigué, en panne d’imagination et de punchlines, qui n’a fait qu’un passage discret par la Mostra de Venise et sort tout aussi discrètement dans les salles françaises.  Lou de Laâge et Valérie Lemercier parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu, contrairement à leurs partenaires masculins, Melvil Poupaud et Niels Schneider, empêtrés dans des rôles d’hommes forcément toxiques. Le film justifie son titre par sa brièveté. 

 

 

DogMan

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Elevé dans une cage avec des chiens par un père alcoolique et violent, Douglas (Caleb Landry Jones) a appris à leur parler et à s’en faire des alliés. Adulte, il se sert d’eux pour voler et le servir mais, déçu par les hommes, il sombre peu à peu dans une folie meurtrière…

Ce qu’on en pense

Même au fond du trou, ruiné et accusé d’agression sexuelle,  Luc Besson refuse de s’avouer vaincu et continue à croire qu’il peut se mesurer à n’importe quel réalisateur d’Hollywood. Une ambition louable mais qui, hélas, a trouvé ses limites avec les échecs de Valerian et de ses plus récentes productions. En ligne de mire, cette fois, Todd Phillips et son Joker, dont DogMan (titre emprunté à Matteo Garrone) pourrait être la version « dog friendly » suédée.  Primé à Cannes pour Nitram, Caleb Landry Jones livre une prestation habitée « à la Joaquin Phoenix », sans convaincre plus que son réalisateur. Il n’y a rien ici qu’on n’ait déjà vu en mieux ailleurs (notamment dans la série The Crowded Room à laquelle est emprunté le procédé qui consiste à raconter l’histoire en flashback à partir de l’ interrogatoire du héros par une psy de la police). bref,  on aurait aimé pouvoir écrire que DogMan avait du chien, mais non : c’est juste du cabotinage. 

Milady

ça vient de sortir|

Par J.V

Le Pitch

Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France…

Ce qu’on en pense

Avec 3 millions de spectateurs, le premier volet des Trois mousquetaires version Martin Bourboulon, sorti au printemps,  a connu à peu près le succès escompté. Voici donc la suite, tournée dans la foulée et plus particulièrement consacrée au personnage de Milady. Comme dans le premier film,  hélas, le réalisateur a le plus grand mal à gérer la multiplicité des personnages et des péripéties. S’en suit un montage haché,  qui multiplie les elipses au détriment de la bonne compréhension de l’intrigue et des motivations des personnages. Un comble pour une saga de déjà quatre heures. Les combats et les chevauchées sont toujours spectaculaires,  mais l’émotion reste hors champs, même lors des retrouvailles attendues entre D’Artagnan et Constance lestées de force violons. En attendant un toujours hypothétique troisième épisode  et malgré un casting pléthorique, Eva Green en Milady reste la meilleure (voire l’unique) raison d’aller voir cette suite.

Bâtiment 5

ça vient de sortir|

Par J.V

Le pitch

Haby (Anta Diaw), jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Mené en catimini par Pierre Forges (Alexis Manenti), un jeune pédiatre propulsé maire, il prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.

Ce qu’on en pense

Après le choc des Misérables (Grand Prix de Cannes 2019), Ladj Ly calme le jeu avec ce drame social au sujet et au traitement moins polémiques,  dans lequel les affrontements sont purement verbaux. Le film dénonce la spéculation immobilière et le mal logement dans les banlieues en faisant se confronter les points de vues de différents protagonistes,  parmi lesquels le nouveau maire de Montvilliers (double fictif de Montfermeil) joué par l’excellent Alexis Manenti et une fille de la cité devenue militante incarnée par Anta Diaw, découverte dans  Le Jeune Imam de Kim Chapiron. Intéressant mais sans plus, Bâtiment 5  souffre de quelques facilités scénaristiques,  mais surtout de la comparaison avec Les Promesses, de Thomas Kruithof,  où s’illustraient Isabelle Huppert et Rda Kateb sur un sujet trés similaire.

 

How To Have Sex

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Afin de célébrer la fin du lycée, Tara (Mia McKenna-Bruce), Skye (Lara Peake) et Em (Enva Lewis) s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne festive. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de compatriotes anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ?

Ce qu’on en pense

Le Consentement, version Springbreakers. Prix Un Certain Regard à Cannes, le film de Molly Manning Walker pose à son tour la question et y répond : certes,  un non n’est pas un oui,  mais un oui n’est pas forcément un vrai oui, non plus. Question d’âge, de circonstances, d’histoire personnelle, de timing, de personnalité… Surtout la première fois.  Tara (Mia McKenna Bruce, excellente )  l’apprendra à ses dépends,  au cours de vacances gâchées en Crête. Entamé comme un énième Very Bad Trip ado et féminin (hurlements suraigus, beuveries, musique de club à donf, confidences sexy…) , HTHS vire au drame intime et passe du holyday movie au film d’auteur sans qu’on l’ait vu venir. Tou(te)s les ados devraient le voir. Les amateurs de bon cinéma aussi, qui retiendront le nom de la réalisatrice anglaise.

 

Le Temps d’aimer

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

1947. Sur une plage, Madeleine (Anaïs Demoustier), serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François (Vincent Lacoste), étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…

Ce qu’on en pense

Lauréat du festival d’Angoulème (lire ici), le nouveau film de Katell Quillévéré ( Suzanne, Réparer Les Vivants) déçoit pourtant dans son incapacité à rendre crédible les personnages, les situations et les bons sentiments qui l’animent. Un pur mélo  à l’ancienne,  dans lequel Vincent Lacoste et Anaïs Demoustiers déroulent la partition sans convaincre. Les rares audaces du scénario ( une tentative de triolisme avec un GI noir racisé et la relation dangereuse de François avec un étudiant mineur) ne mènent à pas grand chose et semblent avoir été rajoutés pour corser la sauce. En vain.

Testament

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le Pitch

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel (Rémy Girard), un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne (Sophie Lorain), la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post-pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie… et celle des autres.

Ce qu’on en pense

A 82 ans, le Québecquois Denys Arcand, réalisateur des Invasions barbares (Prix du scénario à pour Le Déclin de l’empire américain)  livre son « testament » cinématographique sous la forme d’un pamphlet contre la cancel culture et l’esprit woke. Le monde d’aujourd’hui vu par un septuagénaire, archiviste célibataire un peu bougon, qui s’habille toujours en costumes trois pièces et refuse le smartphone.  Un brin réac et lourdingue,  ce Testament se consulte sans déplaisir,  mais ne vaut pas celui de Nanni Moretti (Vers un avenir radieux), nettement plus fin,  piquant et drôle.

 

L’été dernier

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Anne (Lea Drucker), avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre (Olivier Rabourdin) et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo (Samuel Kircher), 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie…

Ce qu’on en pense

Sacré « Pire film  de  Cannes 2023« ,  où il était présenté en compétition,  le nouveau (trop) long métrage de Catherine Breillat raconte l’histoire d’amour « underage » entre une avocate (Lea Drucker toujours pimpante en bourgeoise sexy) et son beau-fils de 17 ans (Samuel Kircher, en éphèbe tête à claques). A 72 ans, il faut croire que ça émoustille encore la réalisatrice des déjà redoutables Abus de faiblesse et Une vieille maîtresse.  On n’y croit, évidemment,  à aucun moment et on a de la peine pour la malheureuse Lea Drucker, contrainte à des scènes d’amour gênantes…

La Tresse

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le Pitch

De nos jours en Inde, Smita (Mia Maelzer) est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école. En Italie,  Giulia (Fotini Peluso) travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée. Au Canada,  Sarah (Kim Raver), avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est malade. Si elles ne se connaissent pas, Smita, Giulia et Sarah sont liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier…

Ce qu’on en pense

Présentée à CinéRoman 5 à Nice, cette adaptation très littérale de son propre best seller (vendu à cinq millions d’exemplaires dans le monde) par Laetitia Colombani a séduit le public,  sans convaincre la critique : réalisation scolaire,  montage alterné simpliste, scénario à l’eau de rose, bons sentiments, personnages caricaturaux… Tirée par les cheveux, l’intrigue défrise.

 

Soudain seuls

ça vient de sortir|

Par J.V

Le pitch

En couple depuis 5 ans, Ben (Gilles Lellouche) et Laura (Mélanie Thierry) ont décidé de faire le tour du monde en bateau. Avant d’atteindre l’Amérique du Sud, ils font un détour vers une île sauvage, près des côtes antarctiques. En pleine exploration, une tempête s’abat sur eux et leur bateau disparaît. Éloignés du monde, soudain seuls face au danger et à l’hiver qui approche, ils vont devoir lutter pour leur survie et celle de leur couple.

Ce qu’on en pense

Passé avec brio à la réalisation en 2015 avec l’excellent  Les Cowboys, dans lequel François Damiens jouait un père prêt à tout pour retrouver sa fille radicalisée,  le scénariste de Jacques Audiard Thomas Bidegain remet le couvert avec ce survival maritime adaptaté du roman éponyme d’Isabelle Autissier. Mélanie Thierry et Gilles Lellouche embarquent donc pour une aventure en duo au bout du monde. Sans livrer une prestation inoubliable, le couple fait le job et constitue la meilleure raison d’aller voir le film,  car la réalisation hésite un peu entre les genre (romance, survival, contemplatif…) et, au final, déçoit.

Les doigts coupés

ça vient de sortir|

Par MAB

Tout commence de nos jours en Dordogne sur un chantier destiné à une piscine privative. Pas de bol pour la propriétaire des lieux: les premiers coups de pelleteuse mettent à jour une grotte et à l’intérieur de celle-ci des os sans âge, illico envoyés à l’analyse. Une sépulture datant du paléolithique refait alors surface. Puis une autre. «  Une scène de crime «  déclare aussitôt une paléontologue quand elle découvre sur les parois de la grotte des empreintes de mains aux doigts coupés. Elle mène alors l’enquête et la romancière Hannelore Cayre  avec elle. Nous entraînant grâce à une double narration dans une folle aventure préhistorique vers la liberté féminine. En effet, « Les doigts coupés » suit le quotidien d’une tribu isolée d’il y a 35 000  ans. La division du travail est simple: Les hommes partent à la chasse et les femmes se chargent de la reproduction de l’espèce, tout en s’occupant du foyer. Au hommes , les meilleurs morceaux de viande. Aux femmes, le reste. C est ainsi que cela doit demeurer, sinon le monde s’écroulerait et gare aux récalcitrantes et à celles qui refusent les assauts masculins! Mais ce système vacille quand la guerrière Oli décide de passer outre les interdits et découvre d’autres us et coutumes…Avec une écriture très visuelle  et des réparties acérées (les personnages s’expriment comme vous et moi ), la romancière à succès de  « La Daronne » (adaptée à l’écran avec Isabelle Huppert dans le rôle titre ) ,  choisit une nouvelle fois un personnage féminin puissant et déterminé, pour explorer des thématiques toujours actuellesLes Doigts coupés  est documenté. Il s’appuie sur les travaux de l’anthropologue italienne Paola Tabet. Or, c’est  bien un polar avec un crime qui se lit d’une traite, sourire aux lèvres. 

Schlesser : Les Yeux de Mona

ça vient de sortir|

Par MAB

Au début tout est roman. Tout est écrit d’une façon très sentimentale: Mona, 10 ans, est atteinte d’une maladie qui risque de lui faire perdre la vue. Avant que cela n’arrive, son grand-père, veuf inconsolable,  lui prodigue une thérapie plutôt singulière : il l’emmène tous les mercredi, dans les trois grands musées parisiens – d’abord le Louvre, puis Orsay et enfin Beaubourg – pour qu’elle observe longuement de ses propres yeux 52 chefs- d’œuvre, peinture, sculpture et photographie , depuis le 16 eme siècle jusqu’à aujourd’hui. Les dialogues, entre eux, sont un peu artificiels. Le ton de l’aïeul est très didactique.  Mais petit à petit, le récit initiatique choisi par l’historien d’art Thomas Schlesser, fonctionne.  On regarde les œuvres avec la fillette (elles sont d’ailleurs en couleurs à l’intérieur d’une  jaquette qui se déplie  ), on observe chaque détail à travers son regard et l’on écoute les commentaires éclairés qu’en fait son érudit et pédagogue de  grand-père. Trois grandes parties, donc. Et autant de chapitres que d œuvres scrutées. Boticelli en ouverture et Soulages en final.  :« Je souhaitais qu’il y ait une bonne alternance entre des artistes très iconiques comme Léonard de Vinci, Le Carravage, Courbet, Frida Kahlo ou Jean-Michel Basquiat et d’autres beaucoup moins connus comme Julia Margaret Cameron,extraordinaire photographe du 19 eme siècle ou la plasticienne Hannah Hoch »  précise Schlesser. Le résultat est franchement épatant. Comme un conte esthétique et philosophique  qui fait du bien . Donnant avec simplicité et humilité une leçon de savoir voir les beautés du monde et donc de savoir vivre. À mettre entre toutes les mains et à lire et relire dans l’ordre et le désordre avant d’aller redécouvrir toutes ces œuvres.

Little Girl Blue

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter par le cinéma en rejouant sa vie…

Ce qu’on en pense

Comme Kaouther Ben Hania dans Les Filles d’Olfa, Mona Achache mélange fiction et documentaire dans ce film également présenté à Cannes. Ainsi Marion Cotillard, prend-t-elle devant la caméra, les traits et l’apparence de la mère de Mona, photographe et écrivaine à la vie tourmentée, dont le suicide est resté pour ses proches un mystère. En remontant le fil de sa vie et en reconstituant une époque, pourtant pas si lointaine,  où les femmes n’avaient pas la voix au chapitre, sa fille – qui apparait également à l’écran-,  cherche à comprendre son  geste,  mais n’oublie pas de s’interroger, en abime, sur le pouvoir du cinéma et sur le mêtier d’acteur.  Le résultat est encore plus vertigineux que dans Les Filles d’Olfa, avec une Marion Cotillard au sommet de son art transformiste.