Ça vient de sortir

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Beetlejuice Beetlejuice

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Par Ph.D

Le pitch

Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice (Michael Keaton), Lydia (Winona Ryder) voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid (Jenna Ortega), adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…

Ce qu’on en pense

35 ans après sa sortie, Beetlejuice fait partie de ces films cultes qui se transmettent d’une génération à l’autre et qu’on revoit avec une pointe de nostalgie. A la demande générale, Tim Burton en livre une suite, moins bricolée mais plus banale. On retrouve avec plaisir Michael Keaton et Winona Ryder dans les rôles de Lydia et de Beetlejuice et on attend avec curiosité de voir ce que le scénario leur réserve. On est prêt à aimer aussi les nouveaux personnages (dont la fille de Lydia, jouée par Jenna Ortega dans un rôle proche de celui de Mercredi  ) et  à se laisser emporter par la fantaisie débridée du maître d’oeuvre, au rythme de la BO endiablée de Danny Elfman.  Mais la magie s’est envolée. On aura beau l’invoquer par trois fois, l’âme de Beetlejuice ne reviendra pas. Comme le laisse présager son titre, Beetlejuice Beetlejuice n’est qu’une aimable redite.  Une simple comédie horrifique,  qui joue sur la nostalgie et les références au premier film sans en créer de nouvelles. L’univers poetico-morbide de Tim Burton n’a pas changé, il a juste un peu vieilli.  Comme les spectateurs de Beetlejuice 1, il a perdu son innocence.

Emilia Perez

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Par  Ph.D

Le pitch

Surqualifiée et surexploitée, Rita (Zoe Saldaña) use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas (Karla Sofía Gascón) à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être !

Ce qu’on en pense 

Sujet original (un narcotrafiquant qui veut changer de sexe),  traitement qui ne l’est pas moins (sous forme de comédie musicale avec des passages chantés et chorégraphies), casting sensationnel (Zoe Saldana et la révélation Karla Sofia Gascon en narco transgenre), mise en scène inventive (drame, polar, télénovela, action, comédie musicale, tous les genres sont fusionnés en un mash-up génial ) superbe BO  (Camille reviens, tout est pardonné !)…   Jacques Audiard aurait dû rafler une deuxième Palme d’or en mai dernier à Cannes. Le Jury présidé par Greta Gerwig en a décidé autrement. Emilia Perez est reparti auréolé d’un prix du Jury et d’un autre pour l’ensemble de la distribution féminine. C’était le moins que l’on puisse faire ! Sacré Meilleur film étranger (et meilleure comédie) aux Golden Globes Emilia Perez a récolté 7 César et 2 Oscars. Ceux qui ne l’ont pas encore vu vont enfin pouvoir le découvrir sur Canal+ également disponible en VOD/Dvd).

 

 

 

Mother Land

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Par J.V

Le pitch

Depuis la fin du monde, June (Halle Berry) protège ses fils Samuel (Anthony B. Jenkins) et Nolan (Parcy Daggs) en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher ». Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue…

Ce qu’on en pense

Fils d’Alexandre Arcady, Alexandre Aja,  a su imposer à Hollywood avec des films dhorreur comme Piranha ou La Colline a des yeux.  Il poursuit sur sa lancée avec ce Mother Land dystopique , dans lequel Halle Berry joue une mère courage prête à tout pour protéger ses enfants d’un mal qui n’existe peut-être que dans sa tête. La réalisation tient en haleine jusqu’à un final qui coupe le cordon… et le souffle !

Ma Vie, ma gueule

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Par J.V

Le pitch

Barberie Bichette (Agnès Jaoui) , qu’on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être… Aujourd’hui, c’est noir, c’est violent, c’est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C’était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme…

Ce qu’on  en pense

Monté par ses enfants,  Agathe et Adam Bonitzer, le dernier film de  Sophie Fillières  (décédée juste après le tournage) met en scène Agnès Jaoui dans le rôle d’une femme au bord de la crise de la soixantaine, perdue en elle-même et un peu exaspérante pour les autres (dont sa soeur,  jouée par Valérie Donzelli),  qui pourrait être la cousine parisienne de la Gena Rowlands d’Une femme sous influence. Un rôle en or pour l’actrice, décidément gâtée ces derniers temps. Ni gai, ni triste, Ma Vie,  ma gueule est un film testamentaire,  tout en délicatesse, d’une douce folie mélancolique. Un des plus beaux de la regrettée réalisatrice.

Les Barbares

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Par J.V

Le pitch

À Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle (Julie Delpy) – l’institutrice donneuse de leçons, Anne (Sandrine Kiberlain) – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé (Laurent Lafitte) – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny (Marc Fraize) – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil…

Ce qu’on  en pense

De retour en France, Julie Delpy  s’essaie à la comédie chorale et sociale avec ces sympathiques et bretonnants Barbares  qu’incarnent avec conviction Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, India Hair, Mathieu Demy et consorts. Le film dénonce avec humour le racisme et le populisme ambiants, mais souffre de la comparaison avec  « The Old Oak » de Ken Loach, auquel l’histoire fait irrésistiblement songer. Le doyen du cinéma anglais y faisait preuve de plus de finesse et de maîtrise.

Les Graines du figuier sauvage 

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Par Ph.D

Le Pitch

Iman (Misagh Zare) vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices, mais décide de s’y conformer. À la maison, ses deux filles, Rezvan (Mahsa Rostami) et Sana (Setareh Maleki), étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh (Soheila Golestani), tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement…

Ce qu’on en pense

Alors que l’on célèbre le deuxième anniversaire du mouvement « Femme, vie, liberté! »  le nouveau film de  Mohammad Rasoulof arrive à point nommé sur nos écrans pour raconter de l’intérieur le déchirement de la société iranienne et souffler sur les braises d’une nouvelle révolution.  Favori d’une partie de la critique pour la Palme d’or à Cannes 2024 (où il était arrivé après avoir quitté clandestinement son pays : un périple de 28 jours à pied dans les montagnes !) le réalisateur iranien en est reparti avec un  Prix Spécial à peine consolatoire.    Les Graines du figuier sauvage méritaient au minimum un Grand Prix. Ce brulôt de trois heures découpé en 3 actes virtuoses  est un pur chef d’oeuvre. A voir absolument.

L’Amour Ouf

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Par Ph.D

Le Pitch

Les années 80, dans le nord de la France. Jackie (Mallory Wanecque / Adèle Exarchopoulos) et Clotaire (Malik Frikah / François Civil) grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer, mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur…

Ce qu’on en pense

Erreur de casting de Cannes 2024 où,  présenté en compétition, le nouveau film de Gilles Lellouche a récolté la plus mauvaise note de la critique internationale (et zéro prix) , L’Amour ouf arrive sur les écrans précédé d’une promo bulldozer,  destinée à faire oublier la mauvaise impression cannoise.  Délesté de quelques scènes violentes (mais pas beaucoup moins long), le film devrait toutefois séduire le public de Monte Cristo avec son casting « de ouf » (il ne manque que Pierre Niney) et son histoire d’amour à la Roméo et Juliette du ch’Nord. Délaissant l’humour dépressif du Grand bain, Lellouche s’est attaqué à l’adaptation du roman culte de Neville Thompson avec un appêtit d’ogre et un culot monstre.  Jetés en vrac dans la bétonneuse, Trainspotting, West Side Story, Scorsese, Olivier Marshall, Ken Loach, The Cure (« A Forrest »), Deep Purple (« Child in Time« ), Billy Idol (« Eyes Without a Face« ) et Prince (« Nothing Compares 2U« )  se sédimentent  en un mélo stéroïdé et braillard de 2h40,  qui ne se pose aucune question sur la représentation de la violence ou l’héroïsation des petites frappes et fait l’effet d’un pain dans la gueule : on en sort sonné.

Silex & the City

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Par J.V

Le pitch

Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire…

Ce qu’on  en pense

Adaptation de la BD à succès de Jul, déjà déclinée en série TV, Silex and the City, le film déroule sur grand écran un scénario original  sur la notion de progrès. Hélas, les situations sont inégales et la mécanique comique , essentiellement basée sur les anachronismes,  a tendance à s’enrayer dans la seconde moitié du film, avec des scènes tournées avec de véritables acteurs qui plombent la proposition tant elles sonnent faux par rapport au reste. Heureusement,  les vannes fusent et on se régale à reconnaître les voix d’Amélie Nothomb, Frédéric Beigbeder, Guillaume Gallienne, Léa Salamé, Denis Ménochet, Stéphane Bern, Raphaël Quenard, Julie Gayet et François Hollande (!) qui doublent les personnages.

Leila Slimani : J’emporterai le feu

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Par MAB

Il y a cinq ans, il y eut d’abord « Le pays des autres« . Puis « Regardez-nous danser » en 2022. Voilà « J’emporterai le feu » troisième volet avec lequel Leila Slimani termine sa trilogie romanesque et autobiographique. Après les décennies 1940-1960, entre colonisation et lendemains d’indépendance, place à la troisième génération de la famille Belhaj. En ces années 80,  les personnages ont vieilli et changé. Medhi, par exemple, n’est plus le jeune homme tiraillé entre convictions et ambition. Il est père de famille et haut fonctionnaire, comme l’était le père de Leila. Et comme ce dernier, connaîtra des heures tragiques sous l’autoritaire  royauté marocaine.  Et puis, il y a Mia et Inès, ses deux filles. En 90, l’ainée, 18 ans, s’apprête à quitter Rabat et la douceur du cocon familial pour échapper à la rigidité des mœurs de son pays, trouver son identité sexuelle et étudier dans un Paris gris et froid ou là aussi, elle aura du mal à trouver sa place. C’est elle que l’on suit en priorité dans  cet ouvrage. Elle, à qui son père dit « pars, ne reviens pas et emporte avec toi le feu« . Leila Slimani connaît bien cette mélancolie, ce mal du pays et cette appartenance déchirée que vit son héroïne. D’ailleurs Mia deviendra écrivaine…Ce dernier tome, tout aussi réussi, sinon plus que les précédents, est celui du début de la mondialisation. Tout le monde bouge et s’échappe dans la famille. Chacun est en quête d’affranchissement et de liberté. Sauf Mathilde, la plus marocaine des Alsaciennes. Le récit est riche et puissant. Oscille entre passé et présent. Tradition et modernité. Histoire du Maroc et récit familial. Et bien sûr évolution personnelle et universelle. Habilement, Leila Slimani fait en sorte que chacun et chacune, d’ici ou de la-bas, puisse s’y reconnaître. 

Emmanuelle

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Par Ph.D

Le pitch

Emmanuelle (Noémie Merlant) est en quête d’un plaisir perdu. Elle s’envole seule à Hong Kong pour un voyage professionnel. Dans cette ville-monde sensuelle, elle multiplie les expériences et fait la rencontre de Kei (Will Sharpe), un homme qui ne cesse de lui échapper…

Ce qu’on en pense

Un demi-siècle après Just Jaekin, Audrey Diwan s’attaque à l’adaptation du roman érotique phare de la littérature française. Le plus osé,  dans ce film élégant à la mise en scène inspirée de  Wong Kar-waï, est sans doute de faire d’Emmanuelle une femme dénuée de désir , qui cherche à le retrouver . A l’exception d’une scène finale,  qui fait un peu monter la température, cette quête s’avère plutôt sage, voire carrément ennuyeuse. Longues déambulations dans les couloirs d’un palace sur fond de musique électronique et interminables bavardages conduisent à de trop rares batifolages. Dans le rôle titre,  Noémie Merlant peine à faire oublier Sylvia Kristel et son fauteuil en rotin.

 

Jean Echenoz : Bristol 

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Par MAB

Détrompez vous. « Bristol » n’a rien à voir avec une ville britannique ou un palace parisien. En fait, Bristol est juste  le nom du personnage principal. Une nouvelle fantaisie du plaisantin Jean Echenoz. Il l’a même prénommé Robert (« mais qui s’appelle Robert aujourd’hui ? » écrit-il ) et par malin plaisir en a fait un obscur réalisateur de série B ayant  bien du mal à financer son prochain long métrage. Quand s’ouvre le  récit, alors même que son voisin du dessus se défenestre sous ses yeux, notre Robert part tranquillement à un rendez-vous avec Marjorie des Marais, l’auteure de « Nos cœurs au purgatoire », un livre à succés dont il prévoit l’adaptation. L’actrice principale est choisie, mais Marjorie  n’en veut pas. Elle peut financer à condition que Robert engage Céleste… « Mais passons« , comme le répète Echenoz qui aime commenter ce qu’il est en train d’écrire,  et retrouvons tout ce petit monde en Afrique centrale (« post coloniale » précise l’auteur ) pour le tournage rocambolesque  d’un (mauvais) film d’amour et d’aventures ou mises en places, prises, scènes, péripéties et catastrophes se succèdent. Un récit plein d’humour entrecoupé de l’enquête policière tout aussi drôle sur l’homme nu qui s’est écrasé sur le trottoir parisien. Bref,  voilà Echenoz qui, comme à son habitude, garde ses distances avec le roman traditionnel. En un cocktail de roman noir et de burlesque, il distille à nouveau son goût pour les bifurcations soudaines, pour des commentaires personnels, pour des personnages passablement inadaptés et qui, parfois, lui échappent. Rien ne semble profond. Tout ressemble à un trait de crayon moqueur de Sempé. En même temps, l’écrivain s’interroge sur son texte,  établit une connivence avec le lecteur, refuse de l’émouvoir mais veut partager avec lui le sentiment que la vie est une comédie et qu’il vaut mieux en rire.   Sincèrement quel plaisir de lecture !

Le Roman de Jim

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Par J.V

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Aymeric (Karim Leklou) retrouve Florence (Laetitia Dosch), une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim naît, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe (Bertrand Belin), le père naturel de Jim, débarque… Ça pourrait être le début d’un mélo, c’est aussi le début d’une odyssée de la paternité…

Ce qu’on en pense

Cinéastes de la France des régions (ici le Haut-Jura) les frères Larrieu adaptent à leur façon Le Roman de Jim de Pierric Bailly. Un mélodrame poignant qui aborde la paternité sous un angle original : celui d’un homme privé de l’enfant qu’il a élevé sans qu’il soit le sien. Un rôle en or pour Karim Leklou associé à la toujours surprenante Laetitia Dosch,  Bertrand Belin dans le rôle du père biologique et une pétillante Sara Giraudeau. Un film sensible et juste, magnifié par la beauté des montagnes que les Larrieu filment avec autant d’amour que leurs personnages.

Le Procès du chien

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Par J.V

Le pitch

Avril (Laetitia Dosch), avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch (François Damiens), client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos (Kodi), les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien…

Ce qu’on en pense

Après avoir proposé un premier spectacle au théâtre, l’actrice Suisse Laetitia Dosch, découverte en 2017 dans Jeune Femme de Leonor Seraille, où éclatait déjà sa personnalité originale, passe derrière la caméra pour un premier film qui lui ressemble :  original, décalé, drôle et passionné. Derrière l’humour absurde , elle y pointe du doigt la place qu’ont pris les animaux de compagnie dans la société contemporaine et sa propension à faire des procès à tout propos. Autour de l’actrice-réalisatrice, qui s’est réservée un premier rôle à sa mesure, Pierre Deladonchamps, François Damiens et Jean Pascal Zadi rivalisent de drôlerie. Quant au  chien Kodi, héros malgré lui de cette fable surréaliste, il a reçu à Cannes, où le film était en sélection officielle,  une Palm Dog qui rend justice à son talent pour le cabotinage.

 

 

Camille Laurens : Ta promesse

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Par MAB

L’emprise, la jalousie et le narcissisme contemporain dans le couple. Celle qui en parle est Camille Laurens . Son roman est bâti comme un thriller  autour de ces quatre verbes : séduire, construire, réduire,  détruire. Celui qui tire les ficelles est un marionnettiste de métier. La victime, une autrice célèbre. Ils se rencontrent à la cinquantaine. Il lui fait promettre de ne jamais écrire sur lui. Or Ta promesse  est tout le contraire ! Car au fil du temps, la narratrice raconte comment elle s’est laissée entraîner dans une histoire fausse, faite de manipulations et de mensonges. Camille Laurens multiplie les voix, les scènes, les lieux. Balade le lecteur dans un jeu de piste bourré de chausse-trappes et au bout du compte compose un roman virtuose sur les mécanismes de l’amour pervers. Le rythme en est haletant.

Les Fantômes

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Par Ph.D

Le Pitch

Hamid (Adam Bessa) est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau

Ce qu’on en pense 

Découvert à Cannes 2024, en ouverture de la Semaine de la critique, ce premier long métrage de fiction signé Jonathan Millet, a été un de nos rares coups de coeur de l’édition. Un thriller d’espionnage très réaliste sur la traque de bourreaux syriens par leurs victimes à travers l’Europe, avec le Grassois Adam Bessa dans le rôle de l’infitré. Tenu de bout en bout, intelligent, réalisé au cordeau,  le film confirme le talent prometteur de son réalisateur.