Séries

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Samuel

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Samuel a 10 ans. Il tient un journal et il a un problème. Son problème c’est que Basile a dit à la grande Julie que Samuel l’aimait. C’est faux, il s’en fiche de Julie. C’est juste qu’elle a rigolé à l’une de ses blagues et qu’il a trouvé ça sympa de sa part. Bon, en fait Samuel aime Julie mais personne ne doit savoir. Même pas Corentin, son meilleur ami qui mâche sa langue et sait faire la chandelle. Surtout pas Dimitri, que Samuel déteste, et dont toutes les filles sont amoureuses car il court très vite, a de bonnes notes et un humour subtil. Ni Bérénice que toute la classe appelle « La Folle » car elle est colérique et parfois même agressive. Et ni la maîtresse, ni ses parents, ni le monde entier…

Ce qu’on en pense

Encore une pépite à visionner d’urgence (et gratos) sur le site d’Arte. Une série de 21 pastilles de 4 minutes,  façon comic strips,   dans lesquelles un gamin de 10 ans raconte son quotidien scolaire et son amour (forcément déçu) pour la plus jolie fille de sa classe. Le graphisme est minimaliste mais l’animation est trés réussie, constamment inventive et séduisante. C’est aussi frais que Le Petit Nicolas, mais beaucoup plus moderne, avec un ton et un rythme très personnels. On en redemande ! 

The Signal

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

De retour d’une mission dans l’ISS, au cours de laquelle elle pense avoir intercepté un message d’origine extra-terrestre,  Paula (Peri Baumeister) disparaît dans le crash de l’avion qui la ramenait à la maison. Son mari Sven (Florian David Fitz)  et leur  fille Charlie (Yuna Benett) essaient de comprendre ce qui s’est passé… 

Ce qu’on en pense

Un mini série allemande de SF au scénario un peu embrouillé,  mais qui accroche pas la qualité du casting (La jeune actrice, Yuna Benett, est une vraie découverte) et la psychologie des personnages. L’intrigue rappelle un peu celle de Constellation et la comparaison entre les deux séries se fera forcément au détriment de l’Allemande. D’autant qu’il y a un épisode de trop et que la fin est baclée.

Fallout

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Une terrible catastrophe nucléaire contraint les survivants « privilégiés » à se réfugier dans des Vaults, des bunkers anti-atomiques construits pour préserver l’humanité en cas d’apocalypse. 200 ans plus tard, une jeune femme quitte l’Abri 33 et s’aventure à la surface, à la recherche de son père, dans un monde dévasté et violent.

Ce qu’on en pense

Probablement la meilleure adaptation d’un jeu vidéo en live action à ce jour. Et pas besoin d’y avoir joué pour apprécier l’univers post apocalyptique dans lequel évoluent les personnages. La production est hollywoodienne, les décors assez incroyables et le casting excellent. A commencer par Ella Purnell, découverte dans Churchill et qui incarne ici l’une des héroïnes : une oie blanche élevée dans le confort douillet des abris anti atomiques, qui va se retrouver jetée dans l’enfer d’un pays ravagé par les radiations où rodent toutes sortes d’animaux mutants et d’humains transformés en zombies. La BO rétro et l’humour gore achèvent de rendre la série totalement originale et addictive. Une des meilleures séries de SF du moment, avec Silo et The Last of Us  . Vivement la saison 2 !

Anthracite

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

En 1994, le suicide collectif d’une secte installée dans un petit village des Alpes défraye la chronique… 30 ans plus tard, l’assassinat d’une femme  selon les rituels de l’étrange communauté met à feu et à sang l’équilibre précaire retrouvé par les habitants. Bouc émissaire idéal, Jaro Gatsi (Hatik), un jeune délinquant venu à la montagne pour remettre sa vie sur les rails, se retrouve rapidement accusé du meurtre. Déterminé à prouver son innocence, il reçoit l’aide inattendue d’Ida (Noemie Schmidt) , une geek excentrique et ultra-connectée qui est à la recherche de son père disparu (Jean-Marc Barr). Ils vont rapidement comprendre que leur implication dans cette affaire ne doit rien au hasard, et que les réponses qu’ils cherchent prennent racine dans les secrets de leur propre passé…

Ce qu’on en pense

Un peu de Dark, un zeste de HPI, un soupçon de Stranger Things, beaucoup de n’importe quoi… Anthracite ressemble à une série de TF1 échouée sur Netflix. L’intrigue est charbonneuse et on a l’impression d’aller à la mine en lançant un nouvel épisode. Les acteurs principaux (Hatik, Noemie Schmidt, Camille Lou) jouent mal des personnages insupportables et les guest-stars (JM Barr, Kad Merad) ne servent à rien. Attention au coup de grisou !

Terminal

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Embarquement immédiat chez Flywingz, une des compagnies aériennes les plus… surprenantes. Dans un marché aérien toujours plus concurrentiel, la plus low des compagnies low cost doit se démarquer pour ne pas se crasher. Et tant pis si les méthodes adoptées ne respectent pas toujours les procédures de sécurité. Bon vol !

Ce qu’on en pense

Découvert en ouverture de CanneSéries 7, cette  nouvelle série AZ pour Canal +,  avec Jamel Debbouze aux commandes , applique les recettes de H à l’univers aérien sans décoller vraiment. On sourit à peine aux pitreries de Ramzy en commandant de bord incapable et de Jamel en chef d’escale maniaque du tazer. Les bonnes surprises viennent plutôt des seconds rôles comme Camille Chamoux en hôtesse de l’air adepte des narcotiques pour calmer les passagers, Tristan Lopin en stewart homo  ou Bérangère McNeese en copilote sosie d’Anémone. Mais dans l’ensemble, ça ne vole pas haut… 

Ourika

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

2005, dans une cité de la banlieue parisienne en proie aux émeutes, la famille Jebli règne en maître sur le trafic de cannabis. Alors que les quartiers s’embrasent, un grand coup de filet des Stups fait exploser le clan. Driss (Adam Bessa), le plus jeune fils est contraint de reprendre l’affaire familiale alors qu’il se destinait à une carrière dans la finance. Face à lui, William (Noham Edje) , un flic de quartier débutant et ambitieux, est déterminé à le faire tomber…

Ce qu’on en pense

Une « série de cité » qui ne brille pas par l’originalité de son scénario, ni par le regard porté sur les quartiers,  le trafic de drogues et la police. On a déjà vu tout ça cent fois au cinéma et sur les plateformes. La mise en scène est plus dans la ligne Olivier Marshall que Ladj Li,  et les dialogues sont souvent forcés. Le seul véritable intérêt est dans le casting des rôles principaux, avec la découverte de deux nouveaux talents : le ténébreux Adam Bessa et Noham Edje, au jeu bien fiévreux. Le rappeur Booba, qui coproduit la série, s’est donné un rôle dans lequel il n’a pas besoin de forcer beaucoup son naturel…

Ripley

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Par Phil Inout

Le pitch

Tom Ripley (Andrew Scott), un escroc new-yorkais qui tire le diable par la queue au début des années 60, est engagé par un homme richissime qui l’envoie en Italie pour tenter de convaincre Dickie (Johnny Flynn) son fils bohème de rentrer à la maison. En acceptant cette mission, Tom met le doigt dans un engrenage complexe qui va le mener au mensonge, à la fraude et au meurtre…

Ce qu’on en pense

Après deux adaptations mémorables au cinéma (Plein Soleil et Le Talentueux Mr Ripley) , le roman de Patricia Highsmith est décliné en série,  avec un choix payant d’époque (les années 60) et de format (superbe noir et blanc). Le casting est également épatant avec un Andrew Scott particulièrement visqueux dans le rôle titre,  où il avait pourtant le redoutable honneur de succéder à Alain Delon et Matt Damon. Johnny Flynn est également trés bien dans le rôle de Dickie avec de faux airs du jeune Robert Redford. Dakota Fanning complète idéalemernt le casting,  dans le rôle de la soupçonneuse fiancée de Dickie. Le noir et blanc donne aux épisodes situés sur la côte Amalfitaine une patine « italienne » qui leur sied à merveille et, bien qu’on en connaisse déjà les ressorts,  l’intrigue est toujours aussi prenante.  Avec la volonté de ne jamais chercher à rendre séduisant ni « aimable » le sinistre héros de cette histoire,  Ripley est certainement l’adaptation la plus fidèle au roman. Une réussite. 

CanneSéries : Saison 7

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Par Ph.D

Il y a sept ans, lors de son lancement, CannesSeries faisait figure de pari audacieux. Sept ans après, c’est un pari gagné. Le festival est devenu synonyme d’une programmation exigeante, internationale, pointue mais aussi populaire, joyeuse et inclusive. Le public s’est emparé de CANNESERIES et de son « pink carpet » devenu iconique pour tous ceux qui l’ont foulé un jour. Pour les professionnels de l’industrie et le public, CANNESERIES est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable.  Pour sa saison 7, CANNESERIES  était encore une fois l’occasion de découvrir de quoi le futur de la fiction télé sera fait et aussi de rendre hommage aux séries cultes et à leurs héros. Une quarantaine de séries inédites ont été présentées,  en présence de Kyle MacLachlan, Michael Douglas, Pierre Niney, François Civil, Jamel Debbouze, Ramzy Bedia, Daniel Brühl, Nolwenn Leroy, Jason Priestley, Leonie Benesch, Ella Purnell, Alex Lutz, Géraldine Nakache, Emmanuel Moire, Vanessa Demouy, Pedro Winter, Boombass et bien d’autres qui ont animé les montées des marches sur le tapis rose. Bertrand Usclat assurait les fonctions de maitre de cérémonie en ouverture et en clôture pour la remise des Prix. Ont été récompensés :  The Sweiflers (Meilleure série, meilleure musique Allemagne) , Dumbsday (Meilleur scénario Norvège) Opération Sabre (Prix special d’interprétation Serbie) , This is not Sweden (meilleure interprétation Suède), Rather Burn (Meilleure série courte  Argentine) DJ Mehdi (Meilleure série documentaire France) et Deter (Prix du public). On surveillera leur arrivée sur les chaines ou les plateformes.

 

Machine

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Par Phil Inout

Le pitch

Une ancienne des commandos Hubert (Margot Brancillon en total look punk à chien) se cache chez sa grand-mère décédée, dans sa ville natale de l’Est de la France (Saint Dizier).  Un gendarme du GIGN en mission vengeresse et un officier de la DRSD (Direction du Renseignement et de la sécurité de la Défense) sont à ses trousses. Embauchée en interim dans une usine d’électroménager, elle hérite du surnom de « Machine » de la part de son contremaitre (JoeyStarr),  bourru mais sympa. Hélas,  la menace de délocalisation de l’usine entraine une grève et une couverture médiatique dont « Machine » se serait bien passée. Du combat solitaire au combat solidaire, Machine, qui sait déjà se battre, va apprendre à lutter…

Ce qu’on en pense

Avertissement : ne surtout pas prendre au premier degré cette série  d’action à la française qui mélange Nikita et Kill Bill, Tarantino et les frères Dardenne !  Entre série sociale, espionnage et kung fu Thomas Bidegain (Les Cowboys, Soudain seuls) et son acolyte Fred Grivois (Trauma, Piste noire) ont décidé de ne pas choisir. Au gré des épisodes le curseur pousse plus sur l’action (la baston de l’héroïne avec le garde du corps des repreneur dans le bureau de la compta méritera de rester dans les annales des séries françaises), l’humour noir (la scène d’ouverture)  ou le social  avec un JoeyStarr contremaitre qui cite Karl Marx à tout propos,  voire l’onirique avec des flashbacks vaporeux sur les années de service de l’héroïne. Sans oublier l’intervention des gilets jaunes et d’un influenceur-vlogueur en gyropode  Bref, c’est un peu du grand n’importe quoi,  mais on ne s’ennuie pas.  Disponible sur Arte.tv avant diffusion sur la chaîne les 11 et 20 avril. 

The Bear

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Par Phil Inout

Le pitch 

Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.

Ce qu’on en pense

Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Diner » de quartier à Chicago,  où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial)  prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine !  L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré),  les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) .  Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des meilleures séries du moment. Deux saisons sont en ligne sur Disney + 

Le Problème à 3 corps

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Par Phil Inout

Le pitch

Une décision prise par une jeune femme en Chine dans les années 60 a des répercussions spatio-temporelles jusque dans le présent. Lorsque les lois de la nature se délitent inexplicablement sous les yeux d’un groupe soudé de brillants scientifiques, ils unissent leurs forces à celles d’un inspecteur inflexible pour affronter la plus grande menace de toute l’histoire de l’humanité.

Ce qu’on en pense

Remake d’une série asiatique, elle-même adaptée d’une série de romans de Science-Fiction,  cette ambitieuse série de SF produite par une partie de l’équipe de Game of Thrones, est  l’évènement du début d’année  sur Netflix. On y suit l’enquête d’un inspecteur des services spéciaux sur une série de décès inexpliqués de scientifiques de haut niveau : suicides, meurtres, espionnage, complot ? Un groupe d’amis, qui travaillent dans diverses branches liées aux technologies de pointe sont, eux-mêmes, victimes de phénomènes étranges. Leurs travaux donnent soudain des résultats aberrants, certains ont des hallucinations, d’autres expérimentent un casque de réalité virtuelle de provenance inconnue qui les plonge dans un jeu vidéo hyper sophistiqué… Un thriller de SF puissant et addictif, qui brasse des thèmes trés actuels  ( extinction de masse, réalités virtuelles, vie extra terrestre, transhumanité…) sous une forme spectaculaire. Les amateurs de SF vont se régaler à tenter de résoudre Le problème à 3 corps.

Trom

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Par Ph.D

Le Pitch

Le journaliste Hannis Martinsson (Ulrich Thomsen) reçoit inopinément un message de Sonja, une jeune femme qui prétend être sa fille et dont la vie est en danger. Rentrant à contrecoeur aux îles Féroé pour enquêter, Hannis découvre le corps de Sonja dans les eaux sanglantes d’une chasse à la baleine. Sa quête de réponses l’amène bientôt à entrer en conflit avec l’inspectrice en chef locale, Karla Mohr (Maria Rich) et avec un riche armateur (Olaf Johannessen)  alors qu’il découvre un réseau de secrets au sein de la communauté îlienne…

Ce qu’on en pense

Primée au festival TV de Monte Carlo et disponible sur le site d’Arte depuis belle lurette avant d’être enfin diffusée à l’antenne,  cette série policière Danoise a surtout l’intérêt de se passer aux îles Féroé qui lui fournissent un décor idéalement inquiétant et dépaysant. Sinon, l’intrigue est tout sauf originale et avance à un train derrickien jusqu’à un dénouement téléphoné. Ulrich  Thomsen, dans le rôle du journaliste fouille-merde, a toujours l’air de se réveiller d’une cuite carabinée,  la cheffe flic (Maria Rich) est aussi moche que ses pulls et le méchant (Olaf Johannessen) aussi visqueux que les poissons des pêcheries qu’il dirige. Le final annonce une saison 2 qu’on espère plus palpitante.

Tokyo Vice

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Par Phil Inout

Le Pitch

À Tokyo, le reporter américain Jake Adelstein (Ansel Elgort), âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du « Yomiuri Shimbun », le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia. Il devient un interlocuteur des yakusas tout en continuant d’être un informateur de la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger

Ce qu’on en pense

Adaptée du récit éponyme de Jake Adelstein, premier occidental à avoir intégré la rédaction du quotidien japonais Meicho Shinbun (12 millions d’exemplaires/jour), Tokyo Vice déboule sur Canal + avec pour caution le nom de Michael Mann, qui a réalisé le premier épisode et coproduit la série. La patte nerveuse du réalisateur de Heat et de Miami Vice reste sensible pour les 7 autres épisodes de la saison 1 (la 2e est déjà en production),  confiés à d’autres réalisateurs américains et japonais. Malgré cela, la série prend son temps pour installer son intrigue et ses personnages : c’est de bonne guerre et c’est tant mieux. On découvre peu à peu la personnalité du jeune héros, incarné par Ansel Elgort (l’acteur de Baby Driver  a le vent en poupe depuis sa participation au  West Side Story de Spielberg) et celles d’un dizaine d’autres personnages principaux:  flics, yakusas et prostituées que Jake fréquente avec assiduité  (il a été versé à la rubrique Police du Meicho Shinbun). L’intrigue est linéaire (Jake bataille dur pour s’imposer dans son boulot, composer avec  les nombreux codes de la société japonaise  et  infiltrer la police et la mafia tokyoïte),  mais la qualité de la réalisation, le jeu des acteurs (tous trés bons) et la parfaite immersion dans le Tokyo des médias, de la police et des bas fonds qu’offre la série font qu’on ne s’ennuie pas. Deux saisons disponibles sur MyCanal. 

La Fièvre

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Comme à chaque fin de saison, la grande famille du foot français fête ses héros : sourires, selfies, récompenses – c’est la soirée des Trophées UNFP. Tout bascule quand devant les caméras, Fodé Thiam (Alassane Diong), la star du Racing, assène un violent coup de tête à son entraineur (Pascal Vannson) et le traite de « sale toubab ». « Toubab », cela signifie « blanc » en wolof. Sidération : la tempête médiatique peut commencer… 

Ce qu’on en pense

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, La Fièvre n’est pas un nouveau biopic de NTM. Ca rappelle d’ailleurs plutôt une chanson d’Orelsan  (« L’odeur de l’essence« ) : le rappeur y décrivait une société qu’un rien peut embraser. C’est le cas ici : un  bad buzz dans un club de foot qui dégénère en quasi guerre civile,  sur fond de racisme, de montée des extrêmes et de prédominance des réseaux sociaux. Une bonne idée d’Eric Benzekri (Baron Noir), hélas gâchée par un trop plein de discours sociologique et un trop peu de personnage sympathiques. A la fin du premier épisode,  on a l’impression d’avoir assisté à un cours accéléré de sociologie des médias. La suite ne corrige, hélas,  pas vraiment le tir. Zéro humour, zéro second degré, zéro empathie.  On a plutôt hâte de quitter ce monde de stars du foot immatures, de dirigeants prêts à tout pour conserver leur poste à quatre ou cinq zéros de salaire mensuel et de communiquants en folie. La Fièvre ? Un suppo et au lit !

Citoyens clandestins

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Dans la France de l’après 11 septembre, la  course contre la montre d’un homme pour déjouer un attentat en France. Qui est-il, pour qui travaille-t-il, jusqu’où ira-t-il ? Autour de lui, les services secrets, les terroristes, deux journalistes, un infiltré…

Ce qu’on en pense

Laetitia Masson (A Vendre, La Repentie, Coupable, Petite, Chevrotine…) adapte le roman éponyme de DOA sur la traque terroriste tous azimuts de l’après 11 septembre, pour cette mini série en 4 épisodes au casting luxueux (Raphael Quenard, Pierre Arditi, Nailia Harzoune, Gringe, Nicolas Duvauchelle, Frederic Pierrot, Laurent Stocker…).   Hélas, on est loin de l’emblématique Bureau des légendes qui a visiblement servi de modèle et on s’ennuie ferme dans les trois premiers épisodes,  entièrement consacrés à installer une multitude  de personnages et dénouer les liens qui les relient, autour d’une enquête internationale pour déjouer un attentat terroriste à Paris. Aucun n’échappe à la caricature – l’infiltré mal dans sa peau (Gringe), le tueur à gages séduisant (Raphael Quenard), le journaliste-vedette imbu de sa personne (Arditi), la stagiaire sexy (Nailia Harzoune), les chefs espions taiseux (Duvauchelle, Pierrot…)- et l’action se réduit à une série de filatures, de coups de fils nocturnes, de rapports d’enquête et de considérations ineptes sur la politique et le terrorisme. Censé être central, le personnage de Raphael Quenard est noyé dans la masse et le suspense entretenu autour de sa fonction de tueur est éventé dès le premier épisode par son phrasé,  reconnaissable entre mille. Un beau ratage.