Le Continental
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans les années 1970, Winston Scott (Colin Woodell), qui a réussi dans l’immobilier à Londres, est enlevé et ramené à New York pour retrouver son frère Franckie (Ben Robson). Vétéran du Vietnam, qui officiait comme homme de main de Cormac (Mel Gibson), le redoutable patron du Continental, Franckie l’a trahi et a volé un objet précieux pour son organisation. C’est le début d’une saga de vengeance mortelle, dont le célèbre hôtel sera à la fois le théâtre et l’ultime enjeu…
Ce qu’on en pense
En trois épisodes de 90 minutes, cette mini-série de choc est censée remonter aux origines de l’hôtel Continental, décor central de la saga John Wick. Exit donc Keanu Reeves, et bonjour Colin Woodel (The Flight Attendant) qui endosse avec une élégance british le rôle du héros revanchard. Vengeance, bastons et belles bagnoles sont au menu de ce spin off de John Wick qui ne fait pas dans la dentelle côté gun-fights, mais substitue une esthétique polar et un esprit BD à l’univers d’un modernisme glacé des films, avec une BO seventies aux petits oignons. Les fans de John Wick peuvent réserver leur suite au Continental : ils en auront pour leur argent.
Yellowstone
Par Phil Inout
Le pitch
De nos jours, dans le Montana, John Dutton (Kevin Costner) possède Yellowstone, le plus grand ranch des Etats-Unis. Avec ses trois fils et sa fille Beth (Kelly Reilly) , le patriarche fait tout pour protéger ses terres et son mode de vie ancestral. Mais les promoteurs immobiliers sont à l’affut et les indiens de la réserve toute proche voudraient récupérer les terres volées à leurs ancêtres. De quoi aviver les tensions dans une région où les conflits territoriaux se sont toujours réglés à coups de fusil…
Ce qu’on en pense
On peut dire que Kevin Costner a réussi son come-back avec cette série western, écrite et réalisée par Taylor Sheridan (Comancheria, Wind River). Yellowstone en est à sa cinquième saison et plusieurs spin-off sont prévus. Les cinq saisons sont désormais disponibles sur Paramount + après l’avoir été sur Salto. Malgré une intrigue de départ peu originale et une mise en place un peu laborieuse, la série gagne en ampleur et en intérêt au fil des épisodes et des saisons. Dans un Montana magnifiquement filmé, où tous les conflits se règlent encore à la Winchester et à la dynamite (et où on pêche la truite à cheval), menaces, coups de mains, trahisons et vengeances se succèdent à un rythme soutenu, avec des personnages hauts en couleurs, qui, eux aussi, gagnent en épaisseur à chaque saison (mention spéciale à celui de Beth, la cowgirl/executive woman badass interprétée par Kelly Reilly). Un pur régal pour les amateurs de westerns modernes.
Tapie
Par Phil Inout
Le pitch
De chanteur à businessman, de ministre à prisonnier, Bernard Tapie (Laurent Lafitte) a tout connu. À travers ses réussites comme ses échecs, le destin romanesque d’une personnalité publique hors du commun…
Ce qu’on en pense
Découverte à CanneSéries, la série biopic de Bernard Tapie débarque sur Netflix deux ans à peine après le décès de celui qui l’a inspirée. L’histoire d’un margoulin de banlieue, qui n’avait que sa belle gueule, son bagout, une ambition démesurée et un culot monstre pour réussir (entendre : devenir riche) et qui y est parvenu (c’est le mot) au delà de toute espérance, a chuté et s’est relevé avant de tout reperdre… Sauf la femme de sa vie, Dominique (Joséphine Japy), à laquelle les scénaristes attribuent une bonne partie de ses succès. Une « success story » à la française, à laquelle Laurent Lafitte prête son talent et une étonnante ressemblance physique pour incarner, successivement, le chanteur, l’homme d’affaire, l’homme politique, l’acteur et l’animateur TV, des années 70 aux années 2000, en 7 épisodes de 50 minutes. C’est beaucoup, mais la série se regarde avec curiosité, pour sa reconstitution de la France des 50 dernières années, pour son casting haut de gamme (Fabrice Lucchini, Camille Chamoux, Antoine Reinartz, Ophelia Kolb…), pour la performance de Laurent Lafitte (moumoute et prothèses de machoires comprise) et pour des personnages féminins bien campé et attachants. Au match des biopics franchouillards, Tapie l’emporte largement sur Bardot.
Who is Erin Carter ?
Par Phil Inout
Le Pitch
Erin Carter (Evin Ahmad) a quitté l’Angleterre avec sa fille pour échapper à on ne sait quelle menace. Elle a refait sa vie en Espagne dans une banlieue résidentielle, s’est mariée et enseigne l’anglais dans un lycée privé. Jusqu’au jour, où, pour protéger sa fille, elle tue un braqueur de supermarché qui avait semblé la reconnaître. Devenue, malgré elle, la star du quartier, Erin va devoir protéger sa famille des secrets d’un passé qu’elle croyait avoir laissé derrière elle…
Ce qu’on en pense
Une petite série d’action anglaise qui déménage, avec une héroïne de 40 kilos toute mouillée (Evin Ahmad, au faux air d’Eva Longoria) qui se frite des mafieux balèzes à la douzaine à chaque épisode et rentre chez elle à peine décoiffée (mais couverte d’ecchymoses que personne ne semble remarquer). Les invraissemblances du scénario sont compensées par le rythme de la réalisation, l’humour british et l’abattage d’un casting qui parle aléatoirement anglais ou espagnol. On s’amuse bien et les épisodes défilent sans qu’on ait envie d’appuyer sur la touche stop. Carton inattendu (mais mérité) de la pré-rentrée sur Netflix.
Un Conte parfait
Par Phil Inout
Le pitch
Margot (Anna Castillo) et David (Alvaro Mel) ne viennent pas du même monde. Elle est héritière d’un empire hôtelier. Il jongle avec trois boulots pour s’en sortir. Mais lorsque leurs chemins se croisent, ils pensent qu’ils sont les seuls à pouvoir s’aider à reconquérir l’amour de leur vie…
Ce qu’on en pense
Une série espagnole sucrée comme un churos pour l’été : porque no? Avec son côté « Emily in Barcelona » cette romance post ado s’avale comme un pot de Nutella. Les deux jeunes acteurs sont jolis à regarder, le soleil brille et on sait que ça finira bien. Ou pas ? Les scénaristes ont prévu deux fins pour le prix d’une. Ainsi chacun peut choisir entre celle qui finit bien et celle qui finit très bien. Perfecto !
Les Fleurs sauvages
Par Phil Inout
Le Pitch
Après un tragique et mystérieux incendie au cours duquel elle perd ses parents, la jeune Alice Hart (Alicia Debnam-Carey), alors âgée de neuf ans, part vivre avec sa grand-mère, June (Sigourney Weaver), dans une ferme de fleurs. Elle y apprend que sa famille cache bien des secrets…
Ce qu’on en pense
Attention : découverte ! Dans ce drame familial australien adapté du roman éponyme d’Holly Ringland, Sigourney Weaver incarne June, une matriarche de western qui recueille sa petite fille Alice après que ses parents, avec lesquels elle avait rompu tout lien, ont trouvé la mort dans l’incendie de leur maison. L’action se situe de nos jours dans une ferme à fleurs que June a hérité de sa mère et qui sert aussi de refuge pour femmes battues. Or, il se trouve qu’Alice était elle aussi une enfant battue et qu’elle a tout à apprendre de sa famille dysfonctionnelle et marquée par différents drames. Un mélo familial en 7 épisodes d’une heure inscrit dans des décors naturels superbement filmés qui offre à Sigourney Weaver un nouveau rôle de femme puissante et qui révèle la jeune actrice Alyla Browne dans le rôle d’Alice enfant. Le sujet et le traitement haut de gamme de ces Fleurs Sauvages auraient mérité une sortie plus médiatisée car c’est de loin la meilleure mini-série que vous pourrez voir sur les plateformes de streaming en cette fin d’été 2023.
Slow Horses
Par Ph.D
Le Pitch
Dans un quartier pauvre de Londres, la » Slough House » (débarras) accueille les « slow horses », agents secrets britanniques qui ont failli et ne sont plus dignes de figurer à l’effectif du MI5. Sous la direction de l'(im) pitoyable Jackson Lamb (Gary Oldman), ils s’affairent à des taches subalternes. Jusqu’au jour où l’agent Cartwright (Jack Lowden), fraichement débarqué dans le service après avoir échoué aux examens qualificatifs du MI5, tombe par hasard sur une info touchant un groupe terroriste d’extrême droite qui projette d’exécuter un jeune pakistanais…
Ce qu’on en pense
Johnny English n’a qu’à bien se tenir : les Slow Horses sont encore plus nuls que lui. Un ramassis de losers, inaptes à la moindre mission autre que compter les trombones. C’est du moins ce qu’affecte de croire la redoutable patronne du MI5 Diana Taverner (Kristin Scott Thomas, parfaite pour le rôle). Bien contente d’y avoir casé son meilleur ennemi, Jackson Lamb (Gary Oldman, génialissime) ancien cador du service tombé en disgrace puis dans l’alcool. Aigri, colérique et revenu de tout, il mène une vie infernale aux malheureux agents qui sont affectés dans son service punitif. Des « veaux », qui vont pourtant voler la vedette aux « dogues » du MI5 dans la résolution d’un enlèvement terroriste lors de la première saison de cette nouvelle série d’espionnage parodique trés british… Et trés réussie ! Humour au second degré, dialogues hilarants, gaffes à gogo… Un vrai bonheur. En août 2023, Canal+ entame la diffusion de cette série Apple, dont la saison 2 est déjà disponible sur Apple TV+
The Bear
Par Phil Inout
Le pitch
Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.
Ce qu’on en pense
Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Diner » de quartier à Chicago, où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial) prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine ! L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré), les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) . Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des meilleures séries du moment. Deux saisons sont en ligne sur Disney +
Invasion
Par Phil Inout
Le Pitch
Des aliens envahissent la Terre. A New York, Manchester, au Japon et en Afghanistan, les survivants sidérés par la violence de cette attaque essaient de s’organiser pour survivre…
Ce qu’on en pense
La Guerre des mondes continue d’inspirer les créateurs de séries. Après l’excellente adaptation franco Belge réalisée pour Canal + , voici celle d’Apple TV+ qui lui ressemble un peu pour son parti-pris réaliste et anti-spectaculaire, mais bénéficie quand même d’un budget de blockbuster. Cela permet de suivre des groupes de survivants sur plusieurs continents et de débaucher quelques stars pour les incarner, dont Golshifteh Farahani et Sam Neil. Après les premières attaques extra-terrestres qui ont paralysé le monde, on suit donc les efforts de survie d’une famille aux Etats-Unis, d’un soldat américain en Afghanistan, d’un groupe de collégiens en Angleterre et d’une japonaise employée à la JASA, équivalent local de la NASA. Les communications ayant été coupées d’un coup, personne ne sait réellement ce qui se passe et on découvre en même temps qu’eux l’étendue des dégâts. La réalisation prend tout son temps pour installer les personnages et faire monter le suspens. Il faut attendre cinq épisodes pour savoir à quoi ressemblent les asssaillants ! C’est long, mais cela vaut la peine de s’accrocher car la série se bonifie d’épisodes en épisodes. A voir cet été sur Canal +.
1985
Par Phil Inout
Le pitch
En Belgique, trois amis -d’enfance, Vicky (Mona Mina Leon) , son frère Franky (Aimé Claeys) et son meilleur ami Marc (Tijmen Govaerts) emménagent à Bruxelles. Les deux garçons ont été embauchés dans la gendarmerie, tandis que Vicky poursuit ses études à l’université et anime une radio libre. Le trio va vite perdre son innocence et ses illusions lorsqu’il se retrouve au milieu des terribles événements liés aux tueries du Barbant qui ont choqué une génération et marqué le pays tout entier.
Ce qu’on en pense
Découverte à CanneSéries, cette série flamande immerge le spectateur dans la Belgique du début des années 80, sur les pas de trois jeunes provinciaux montés à la capitale qui vont en découvrir les dessous peu reluisants. Une superbe reconstitution d’époque, avec en toile de fond les tueries du Brabant, la corruption policière et politique, les groupuscules néo nazis et les scandales sexuels qui ont défrayé la chronique locale dans ces années-là. Bien écrite et documentée, la série créée par Willem Wallyn et mise en scène par Wouter Bouvijn bénéficie d’un excellent casting et se densifie au fil des épisodes, après un démarrage un peu lent. C’est noir (très), mais qu’est-ce que c’est bien !
The Full Monty
Par Phil Inout
Le Pitch
25 ans après les événements décrits dans le film (The Full Monty) , nos héros s’efforcent de survivre à Sheffield face à une économie en berne dans tous les secteurs et comment, par leurs efforts collectifs et leur profonde humanité, ils vont trouver des solutions aussi absurdes qu’inventives pour triompher de l’adversité.
Ce qu’on en pense
En 1997, le film de Peter Cattaneo a connu un beau succès en salles et on ne s’attendait pas à retrouver les personnages 25 ans plus tard, à peu près dans le même état (pitoyable) sur une plateforme de streaming (Disney, qui plus est). La série les réinstalle dans leur environnement misérable et leur adjoint quelques nouveaux venus (enfants, petits enfants, voisins, réfugiés…). Le résultat est plus que convainquant : sur le fond comme sur la forme, la série est meilleure que le film ! Et nul besoin d’avoir vu l’un pour apprécier l’autre : les 8 épisodes fonctionnent indépendamment du film et même les uns des autres. De sorte qu’on peut les regarder chacun comme un film d’une heure consacré à l’un des personnages en particulier. Les acteurs sont géniaux et, côté réalisation et atmosphère, on dirait du Ken Loach dans sa veine la plus légère (Looking for Eric, La Part des anges). C’est formidable de tendresse, d’empathie et de drôlerie. Par contre, interdit de regarder en VF : les accents et les expressions argotiques ajoutent grandement au plaisir qu’on y prend.
Gangs of London
Par Phil Inout
Le Pitch
Depuis 20 ans, Finn Wallace (Colm Meaney) est le chef le plus puissant du crime organisé, faisant transiter des milliards de livres chaque année. Lorsqu’il est assassiné, son fils Sean Wallace (Joe Cole) est tout désigné pour prendre la relève, avec le soutien du clan Dumani. Ce passage de relais a d’importantes répercussions à l’échelle internationale. Entouré de nombreux rivaux, le jeune leader impulsif trouvera-t-il un précieux allié en la personne d’Elliot Finch (Sope Dirisu), lequel porte un intérêt tout particulier à la famille Wallace ? Porté par sa destinée, Sean découvre les rouages internes de la plus grande organisation criminelle de Londres…
Ce qu’on en pense
Après The Raid et Banshee, Gareth Evans revient avec cette série ultra-violente et ultra-sanglante qui ferait passer Casino et Le Parrain pour d’aimables bluettes. La mise en scène à couper le souffle et le jeu des acteurs, parfait comme dans la plupart des séries anglaises, font oublier un scénario de succession et de guerre des gangs sans grande originalité. Malgré la violence et la noirceur générale, on s’attache aux personnages et on reste scotché à l’écran. La série est toutefois à déconseiller aux âmes sensibles.
Jeune & Golri
Par Phil Inout
Le Pitch
Prune (Agnès Hurstel), stand-uppeuse débutante de 25 ans, tombe amoureuse de Francis (Jonathan Lambert), qui a 46 ans et une petite fille de 6 ans (Jehanne Pasquet). La jeune femme devient belle-mère, alors que ses copines sont encore en descente de MDMA, et qu’elle a le même âge mental que la petite. C’est l’histoire d’une maternité non choisie mais golri. L’histoire de Prune quoi.
Ce qu’on en pense
Très inspirée de Fleabag, l’hilarante série anglaise de Phoebe Waller Bridge, Jeune & Golri est l’oeuvre de l’humoriste Agnes Hurstel, qui se met en scène dans un rôle de trentenaire paumée, stand uppeuse débutante et amoureuse catastrophique. Elle rencontre un homme plus âgé qu’elle (Jonathan Lambert) et en tombe amoureuse, malgré la présence dissuasive de la fille d’icelui, Alma (Jehanne Pasquet), qui pourrait être la fille de Margareth Thatcher et de Staline à 6 ans. En épisodes de 26 minutes, on suit la jeune femme dans ses efforts pour 1) percer dans le stand up 2) maintenir une relation de plus d’une semaine 3) apprivoiser la gamine 4) cacher à son mec qu’elle se moque de leur vie sexuelle et sentimentale tous les soirs sur scène. C’est drôle, enlevé , bien écrit et emballé dans un format trés pop avec plein d’incrustations de dessins dans le cadre. Agnès Hurstel est charmante dans un rôle qui lui ressemble forcément beaucoup. La comparaison avec Fleabag se fait forcément au détriment de la série française (plus gentilllette), mais on s’amuse bien. Deux saisons sont disponibles sur OCS.
Abysses
Par Phil Inout
Le Pitch
A cause de la pollution, du dérèglement climatique et de la surexploitation des océans, une force mystérieuse venue des profondeurs utilise des créatures marines pour déclarer une guerre contre l’humanité. Alors que la société s’effondre, une équipe de scientifiques doit découvrir la vraie nature des attaques et de la créature énigmatique qui les initie avant qu’il ne soit trop tard…
Ce qu’on en pense
Adaptée d’un best-seller d’anticipation allemand de Franck Schätzing, cette ambitieuse coproduction européènne s’attaque à un genre dominé, au cinéma, par les Etats-Unis : le thriller d’anticipation. Elle réussit à captiver au-delà des espérances en y ajoutant une note écolo. On suit sur plusieurs continents les efforts d’équipes scientifiques pour essayer d’abord de comprendre ce qui se passe (les accidents mortels se multiplient sur toutes les côtes), puis de mettre au pont une stratégie pour juguler le danger. Outre la qualité de la réalisation et un casting international, la grande réussite d’Abysses est de ne pas se contenter de séquences spectaculaires d’attaques de baleines, d’orques, de vers géants ou de homards empoisonnés, mais d’examiner leurs conséquences à grande échelle aussi bien sur les plans politiques, qu’économiques ou sociaux. L’aspect humain n’est, évidemment, pas oublié et chaque personnage est porteur d’une histoire personnelle qui justifie son implication dans l’enquête en cours. Excellente pioche pour France.tv qui a mis les 8 épisodes de la série en ligne et pour France 2 qui la diffuse ce mois-ci.
Silo
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans un futur où la Terre est dévastée et l’air devenu toxique, les survivants vivent dans un silo géant souterrain de 144 étages. Au sein de cette communauté, les individus doivent se plier à toute une série de règles très strictes destinées les protéger. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo, condamnés à y trouver la mort au contact d’une atmosphère irrespirable. Pourtant, peu à peu, l’idée que les dirigeants mentent sur ce qu’il se passe à l’extérieur fait son chemin…
Ce qu’on en pense
Adaptée du best-seller éponyme d’Hugh Howey, Silo rejoint Foundation, Severance et For All Mankind au rang des blockbusters SF de la plateforme AppleTV+. Une réussite qui tient autant à son scénario solide qu’à sa réalisation soignée et à son casting impeccable. L’histoire mélange des ingrédients de 1984, de Blade Runner , de Bienvenue à Gattaca et de Snowpiercer (entre autres) pour créer une nouvelle dystopie passionnante. Rebecca Ferguson, qui joue la mère de Paul Atreides dans Dune, y incarne une héroïne dure à cuire à la Ripley (Alien), qui va accepter le poste de sherif du Silo pour mieux en percer les secrets aprement défendus par ses dirigeants occultes. Chaque épisode nous en apprend un peu plus sur le mode de fonctionnement de cette société post-apocalyptique, sur ses origines et ses mystères. Les amateurs de SF dystopique seront comblés. Les abonnés de Canal + aussi, puisque les séries d’Apple y sont désormais diffusés sans supplément.