Venom: The Last Dance
Par J.V
Le pitch
Eddie (Tom Hardy) et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l’étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion de leur aventure…
Ce qu’on en pense
Le succès de la franchise Venom a sans doute relancé la carrière de Tom Hardy, mais il l’a probablement privé du rôle qui lui était promis : celui de James Bond. On le regrette d’autant plus lorsqu’au détour d’une scène de ce nouvel opus, Hardy enfile un smocking et entre dans un casino… C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de Venom 3 , dont on espère que le titre (The Last Dance) ne ment pas. Il est temps, en effet, que cela se termine ! Le film déroule une intrigue au rabais, avec des effets speciaux médiocres et une réalisation poussive. Seuls quelques traits d’humour allègent ce pudding indigeste.
Canary Black
Par Ph.D
Le pitch
Avery Graves (Kate Beckinsale), un agent de haut niveau de la CIA, est victime de chantage de la part de terroristes qui l’obligent à trahir son propre pays pour sauver son mari kidnappé. Coupée de son équipe, elle se tourne vers ses contacts dans la pègre pour survivre et aider à localiser les renseignements convoités par les kidnappeurs. Trahie à chaque tournant, elle doit compter sur sa formation de pointe et ses compétences de combat dans une course mortelle pour livrer aux ravisseurs un mystérieux document qui pourrait déclencher une crise mondiale…
Ce qu’on en pense
Ex-directeur de la photo de Luc Besson (Taxi 2, Le Transporteur), reconverti avec succès dans la réalisation de films d’action (Taken, From Paris with Love, Gunman) Pierre Morel recycle son savoir-faire dans cette série B d’espionnage et d’action au féminin où Kate Beckinsale joue les Jane Bond adepte du combat au couteau. Rien de trés original dans la scénario- sur fond de chantage à la cyber guerre -, mais la réalisation tient la route et on ne s’ennuie pas. Le genre de film qui pourra vous sauver un dimanche après-midi pluvieux.
The Killer
Par J.V
Le Pitch
Lors de l’exécution d’un contrat, une tueuse à gage (Nathalie Emanuel) épargne une jeune chanteuse atteinte de cessité (Diana Silvers), provoquant la foudre de ses employeurs…
Ce qu’on en pense
Toujours à la recherche d’un nouveau souffle, le pape du cinéma d’action hong-kongais John Woo a eu l’étrange idée de remaker son hit culte The Killer, daté de 1989 en situant l’action à Paris avec une femme (Nathalie Emmanuel, révélée dans Game of Thrones et récemment à l’affiche de Megalopolis de Francis Ford Coppola) dans le rôle du tueur à gages et quelques acteurs français en vue dans les seconds rôles (Omar Sy en flic , Eric Cantona en méchant). Le résultat ne fait que faire regretter l’original et souligne combien le cinéma de Woo a vieilli, comparé aux normes actuelles, imposées par la saga John Wick de Chad Stahelski .
Carla et moi
Par J.V
Le Pitch
Ben (Jason Schwartzman) a perdu sa foi et sa voix suite à la disparition de sa femme, ennuyeux pour un chanteur de synagogue. Sa vie est désormais rythmée par la préparation des enfants à leurs bar-mitzvah et les rendez-vous galants organisés par sa mère. Un soir, il retrouve l’excentrique Carla (Carol Kane) – son ancienne professeure de musique – qui le sollicite pour l’aider à préparer sa communion tardive. Petit à petit, Ben et Carla vont se rapprocher pour, enfin, trouver leurs voies…
Ce qu’on en pense
Cela faisait un bout de temps que le cinéma indé US ne nous avait pas régalé d’une bonne comédie juive faussement romantique et vraiment névrosée. Tourné en pellicule 16 mm, avec le grain d’image qu’il faut pour paraitre vintage, Carla et moi est une réussite digne d’A Serious Man des frères Coen. Jason Schwartzman et Carol Kane y forment un couple de cinéma irrésistible. Merci à Nathan Silver de les avoir réunis.
Monsieur Aznavour
Par Ph.D
Le Pitch
Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Le parcours exceptionnel et intemporel de Monsieur Aznavour…
Ce qu’on en pense
Après un film sur l’hôpital (Patients) et un sur l’école (La Vie scolaire), le duo Grand Corps Malade/ Mehdi Idir s’attaque au biopic avec Monsieur Aznavour qui retrace les débuts de carrière difficiles du chanteur, avec une déférence annoncée par le titre. Une biographie autorisée, purement illustrative et presque totalement hagiographique (seule critique : ce fut un père absent), qui offre surtout à Tahar Rahim l’occasion d’une performance transformiste dans le rôle-titre… et de grandes chances pour le César ! Duement postiché, l’acteur est même allé jusqu’à imiter la voix de son modèle dans les scènes de concert… Dans le genre, Marie Julie Baup en fait aussi des caisses en Edith Piaf. La partie la plus intéressante est, sans doute, celle consacrée au duo – aujourd’hui oublié-, qu’ Aznavour formait avec Pierre Roche (joué par Bastien Bouillon) et à leur amitié sacrifiée sur l’autel de sa carrière solo. Mais, comme le reste, cette thématique est seulement survolée. Restent les chansons, que le film clippe assez joliment…
Smile 2
Par J.V
Le pitch
À l’aube d’une nouvelle tournée mondiale, la star de la pop Skye Riley (Naomi Scott) se met à vivre des événements aussi terrifiants qu’inexplicables. Submergée par la pression de la célébrité et devant un quotidien qui bascule de plus en plus dans l’horreur, Skye est forcée de se confronter à son passé obscur pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie avant qu’il ne soit trop tard…
Ce qu’on en pense
Succès surprise du box office 2022 avec plus de 200 millions de dollars de recettes (pour un budget dix fois moindre), Smile a propulsé le réalisateur américain Parker Finn au firmament des jeunes auteurs à suivre. Sans prendre de risques inconsidérés Smile 2 lui permet de capitaliser sur ses acquis de « nouveau Brian de Palma » et de montrer d’autres facettes de sa virtuosité, avec de nouveaux personnages et un univers différent. Incarné par une épatante Naomi Scott, le personnage de Skye Riley est une trouvaille : difficile de ne pas penser à certaines stars de la pop comme Taylor Swift qui, derrière une apparence lisse et consensuelle, pourraient bien cacher quelques démons.
Miséricorde
Par Ph.D
Le Pitch
Jérémie (Félix Kysyl) revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine (Catherine Frot), sa veuve. Mais, entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé (Jacques Develay) aux intentions troubles, son court séjour au village prend une tournure inattendue…
Ce qu’on en pense
Comme Pierre Deladonchamps dans L’Inconnu du Lac, le nouveau film d’Alain Guiraudie révèle Félix Kysyl, acteur jusqu’ici cantonné aux seconds rôles et qui tient ici le premier rôle. Celui d’un séduisant trentenaire qui, à la manière du héros de Theoreme , s’incruste dans une petite communauté rurale et la fait exploser. Délaissant la crudité queer habituelle de son cinéma, Guiraudie tisse avec lui (et un chouette casting où s’encanaille Catherine Frot), une comédie psychologique piquante qui, tour à tour, amuse, captive et étonne. Une réussite !
Sauvages
Par J.V
Le pitch
À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment, Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières…
Ce qu’on en pense
Découvert à Cannes en 2016, Ma vie de courgette avait enchanté les amateurs d’animation en stop-motion. Un procédé que reprend Claude Barras pour ce nouveau long métrage, dans lequel il ajoute à la peinture de l’enfance un propos écologique. Le message éducatif ne prend pourtant jamais le pas sur l’émotion et la direction artistique est toujours aussi soignée, poétique et pertinente. Comme son prédecesseur, le film s’adresse à tous les publics et ravira petits et grands.
Lee Miller
Par J.V
Le pitch
L’incroyable vie de Lee Miller (Kate Winslett) ex-modèle pour Vogue et muse de Man Ray devenue l’une des premières femmes photographes de guerre. Partie sur le front et prête à tout pour témoigner des horreurs de la Seconde Guerre, elle a, par son courage et son refus des conventions, changé la façon de voir le monde.
Ce qu’on en pense
Un biopic ultra-classique aux images léchées et au contenu bien lisse, qui semble avoir été conçu autant pour rendre hommage à la figure héroïque de la photographe de guerre américaine Lee Miller, célèbre pour son engagement, que pour fournir un nouveau « rôle à Oscar » à Kate Winslet. On assiste sans s’émouvoir à la prestation au forceps de l’actrice, à côté de laquelle Marion Cotillard et Camille Cottin font pâle figure dans des rôles anecdotiques.
Niki
Par Ph.D
Le pitch
Paris 1952, Niki de Saint Phalle (Charlotte Le Bon) s’est installée en France avec son mari et sa fille, loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer.
Ce qu’on en pense
Présenté au Certain Regard à Cannes 2024, le premier film de Celine Salette en tant que réalisatrice séduit par la relative rudesse de sa forme naturaliste, autant que par la performance de Charlotte Le Bon dans le rôle-titre. De tous les plans, l’actrice canadiennes n’a pas eu beaucoup de mal à se couler dans le personnage : elle a été mannequin comme elle avant de devenir actrice, elle a une double nationalité, elle lui ressemble étonnament et elle peint aussi. L’ ex- miss météo de Canal + apporte au personnage quelque chose d’enfantin qui colle parfaitement à la vision qu’en a la réalisatrice : victime d’inceste dans sa prime jeunesse, Niki a refoulé le trauma et se reconstruit à travers sa peinture. Le film est centré sur ses années d’apprentissage, au cours desquelles Niki s’installe un temps sur la Côte d’Azur avec son mari et sa fille, avant d’être internée et de tout abandonner pour s’immerger totalement dans son art. N’ayant pas obtenu les droits pour l’utilisation des oeuvres de Niki de Saint Phalle, Celine Salette filme l’artiste au travail sans jamais les montrer. Comme si l’oeuvre en cours de création regardait la peintre pour la défier !
L’Histoire de Souleymane
Par J.V
Le pitch
Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane (Abou Sangare) répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt…
Ce qu’on en pense
Récompensé à Cannes 2024 (prix du jury Un Certain Regard et prix du meilleur acteur), ce « film de migrant » signé Boris Lojkine (Hope, Camille) suit les pas d’un « sans papiers » Guinéen, immergé dans un Paris hostile et uberisé, qui livre une course infernale et absurde contre le temps, la pauvreté et l’arbitraire administratif. D’un réalisme effrayant, L’Histoire de Souleymane happe le spectateur pour l’entraîner vers une dernière séquence sous haute tension qui ne le laissera pas indemne. Un film choc.
The Apprentice
Par Ph.D
Le pitch
Véritable plongée dans les arcanes de l’empire américain, The Apprentice retrace l’ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump (Sebastian Stan) grâce à un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn (Jeremy Strong).
Ce qu’on en pense
Repéré en 2019 avec un chouette film fantastique (Border), le réalisateur irano-suédois Ali Abbasi a eu les honneurs de la compétition à Cannes 2024 avec ce biopic du jeune Donald Trump, dans lequel on ne retrouve pas grand-chose de ce qui faisait le charme de son premier film. Sauf à considérer, peut-être, qu’Abbasi fait de Trump une sorte de monstre mythologique, dévorant tout sur son passage, à commencer par son mentor l’avocat Roy Cohn ( joué par la star de la série Succession, Jeremy Strong) qu’il abandonnera en bout de route, après l’avoir essoré. Hélas, le film, qui conte l’ascension immobilière de Trump (Sebastian Stan assez ressemblant), ne développe, hélas, pas suffisamment cette thèse et se contente de n’être, au bout du compte, qu’un trop sage biopic.
Le Robot Sauvage
Par J.V
Le Pitch
L’incroyable épopée d’un robot féminin – l’unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s’adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l’île…
Ce qu’on en pense
Un Wall-E au féminin ? Dreamworks et Chris Sanders (auquel on doit déjà Aladdin, Le Roi Lion, Mulan , Lilo et Stitch, Dragons et Croods, excusez du peu) ont réussi l’impossible en adaptant la nouvelle éponyme de Peter Brown : refaire un chef d’oeuvre à partir des mêmes éléments, en y ajoutant une touche féminine. Riche en émotion et d’une beauté éclatante, notamment dans la représentation des paysages et des saisons, le film multiplie les morceaux de bravoure et laisse le spectateur pantois devant autant d’intelligence, de douceur et de beauté. A voir absolument.
Wolfs
Par Ph.D
Le pitch
Un professionnel (George Clooney) est chargé de nettoyer une scène de crime lorsqu’un second professionnel (Brad Pitt) débarque sur les lieux. Les deux loups solitaires se trouvent contraints de faire équipe et embarquent pour une nuit infernale où rien ne se passe comme prévu.
Ce qu’on en pense
Réunis pour la première fois depuis la saga Ocean’s 11, 12 13, Brad Pitt et George Clooney reprennent leur numéro de duettistes, jouant avec un évident plaisir les « nettoyeurs » vieillissants devant la caméra de Jon Watts (Spider-Man). Mais plus qu’aux films de Steven Soderbergh, c’est à ceux des frères Coen (Fargo) et de Quentin Tarantino (Pulp Fiction) que Wolfs se réfère. Le titre et la fonction des deux héros sont d’ailleurs une référence directe à Winston Wolfe, le « nettoyeur » joué par Harvey Keitel dans le film palmedorisé de Tarantino. On aura compris que le second degré est roi dans cette comédie d’action au ralenti, dans laquelle Clooney et Pitt rivalisent de réparties et de grimaces pour se moquer de leur grand âge, face à un troisième larron joué par une des juvéniles stars d’Euphoria, Austin Abrams. A voir sur AppleTV+ ou MyCanal.
CinéRoman : Le palmarès
Par la rédaction