Cinéma

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Sweet Girl

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Pour venger sa femme, morte d’un cancer qui aurait pu être soigné si un laboratoire pharmaceutique n’avait pas bloqué la commercialisation d’un nouveau médicament pour faire grimper les prix, Ray Cooper (Jason Momoa)  part en guerre sans se douter qu’il a en face de lui des adversaires qui ne reculent devant rien. Et qui n’hésiteront pas à s’en prendre à sa fille Rachel (Isabela Merced) qui est tout ce qui lui reste…

Ce qu’on  en pense

Au vu du pitch et du casting (Jason Momoa, nouveau gros bras de service) , on s’attend à un revenge movie bien bourrin. Il y a de ça,  mais pas que. Directeur de la photographie avant d’être réalisateur Brian Andrew Mendoza soigne son cadre et son image – c’est la moindre des choses- mais aussi son intrigue. Sur le papier, elle a l’air particulièrement tirée par les cehveux, pourtant on y croit. Et quand on croit être installé sur des rails vers un final de pure castagne, le scénario s’autorise un virage qu’on avait pas vu venir. Un des plus gros twists  de l’histoire du twist. Tellement énorme qu’on y croit aussi (plus c’est gros…). Au final, on en redemanderait presque. 

Finch

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rare survivant d’un phénomène solaire cataclysmique qui a transformé le monde en désert invivable, Finch (Tom Hanks) vit dans un bunker souterrain depuis des années, où il a construit son propre monde, qu’il partage avec son chien Goodyear. Malade, il créé un robot pour veiller sur Goodyear lorsqu’il n’en sera plus capable. Alors qu’une tempête gigantesque approche, le trio se lance dans un voyage périlleux vers San Franscisco pour y échapperFinch profite du voyage pour apprendre la survie à sa créature et lui montrer la joie et l’émerveillement que procure la vie…

Ce qu’on  en pense

Signe des temps, le nouveau Tom Hanks débarque en streaming sur Apple TV + Bonne nouvelle pour les abonnés,  car il s’agit d’un joli film de SF,  dans lequel l’acteur n’a pour parteniares qu’un chien et deux robots. Une performance dont Hanks se tire à merveille, comme d’habitude, donnant beaucoup d’humanité à son personnage d’ingénieur en robotique survivant de la fin du monde,  qui n’a qu’une idée en tête :  s’assurer que quelqu’un soit là pour s’occuper de son chien s’il disparait. En l’occurence un robot rigolo nommé Jeff, qu’il a bricolé comme il pouvait et auquel il va devoir apprendre les rudiments de la survie ainsi que la cohabitation avec un animal. Une drôle de fable,  tendre et émouvante,  dans un monde post apocalyptique qui rappelle un peu celui de Wall-E

Many Saints of Newark

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Avant d’être une légende du crime, Tony Soprano (Michael Gandolfini) a fait ses gammes auprès de son oncle, Dickie Moltisanti (Alessandro Nivola). Dans un contexte explosif de guerre des gangs, cet intraitable parrain a ouvert les portes de la mafia à son neveu…

Ce qu’on  en pense

Souvent considérée comme la  « meilleure série de tous le temps« , Les Sopranos ont tellement marqué leur époque ( 1999 et 2007 ) que même la mort de l’acteur (James Gandolfini)  qui en incarnait le héros névrosé ne saurait empêcher une suite, un prequel ou un remake. Voire les trois. Voici donc déjà le  prequel, dans lequel Michael Gandolfini,  fils de James , reprend le rôle de Tony. Mais pour ménager la suite, celui-ci n’est plus le personnage principal de l’histoire. C’est tonton Dickie, incarné par Alessandro Nivola qui s’y colle. Réalisé par Alan Taylor (Thor : Le Monde des ténèbre,  Terminator : Genisys),  Saints of Newark lorgne sur les films de mafia vintage de Martin Scorsese  et Francis Ford Coppola,  sans hélas en avoir la carrure . Le film  manque de gnaque et la reconstitution d’époque  (les années 1960) fait carton pâte. On espère mieux de la nouvelle série qui se déroulera dans la continuité du film.

My Son

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Edmond Murray (James McAvoy), divorcé, s’est éloigné de son ex-femme (Claire Foy) et de leur fils de 7 ans pour poursuivre une carrière internationale. Lorsque le garçon disparaît du camp de vacances où il séjournait, Murray revient précipitamment dans les Highlands. Rapidement, il devient clair que l’enfant a été kidnappé. Les parents cèdent d’abord au désespoir, mais Murray va très vite se montrer prêt à tout pour retrouver son fils. Il se lance dans une traque qui l’obligera à aller au bout de lui-même et à remettre en cause toutes ses convictions…

Ce qu’on  en pense

Quatre ans après Mon Garçon, Christian Carion en signe le remake en anglais en conservant le dispositif  expérimental qui avait guidé le film original : 8 jours de tournage et pas de scénario pour l’acteur principal  qui improvise chaque scène à partir de quelques indications sur l’intrigue.  Les highlands d’Ecosse remplacent avantageusement les Alpes françaises  et  James McAvoy succède à Guillaume Canet, tandis que Claire Foy hérite d’un rôle un peu plus étoffé que celui de Mélanie Laurent. L’expérience du film français nous avait moyennement convaincue:  scénario minimaliste et peu crédible, rythme haché, personnages peu étoffés, recherche de la performance d’acteur plutôt que de l’émotion… On en garde pourtant un meilleur souvenir que du remake. Guillaume Canet, que l’expérience avait passionné,  y était plus convaincant que James McAvoy, qui a l’air de se demander à quoi on le fait jouer et de se dire qu’il est trop vieux pour ces conneries. Heureusement, il y a de beaux plans de highlands à la Skyfall qui donnent envie de prendre un billet pour Inverness.

Life on Mars

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ilsa (Sofia Boutella) , son mari Reza (Jonny Lee Miller) et sa fille Remmy (Brooklynn Prince) ont fui la Terre pour Mars. Installés dans une colonie isolée et inhospitalière, ils s’accrochent à l’espoir d’une vie meilleure. Lorsque des assaillants envahissent les lieux, la famille est prise en otage et doit s’adapter pour survivre. Remmy est alors confrontée à une réalité que ses parents ont tout fait pour lui cacher…

Ce qu’on  en pense

A découvrir en direct VOD , ce premier long-métrage de SF signé Wyatt Rockefeller est une trés bonne surprise. Racontée du point de vue de la petite fille (Brooklynn Prince, excellente), l’histoire ménage le suspens sur l’origine de cette famille, les raisons pour lesquelles elle se trouve isolée sur une planete inhospitalière et la nature du danger qui la menace. La première partie est particulièrement réussie,  avec une ambiance de fortin assiégé dans une sorte de western spatial . La deuxième partie, plus psychologique,  réserve pas mal de surprises. Avec une réalisation immersive et un excellent casting (Sofia Boutella, Jonny Lee Miller, Ismael Cruz Cordova),  Life on Mars va bien au delà du simple survival spatial que laissait présager l’affiche. Recommandé. 

Les Eternels

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Depuis l’aube de l’humanité, les Éternels, un groupe de héros venus des confins de l’univers, protègent la Terre. Lorsque les Déviants, des créatures monstrueuses que l’on croyait disparues depuis longtemps, réapparaissent mystérieusement, les Éternels sont à nouveau obligés de se réunir pour défendre l’humanité

Ce qu’on  en pense

Un blockbuster Marvel réalisé par une cinéaste d’art et essai : le pari était on ne peut plus risqué. Oscarisée cette année pour Nomadland, un  docu fiction sur les nouveaux travailleurs nomades aux Etats-Unis, Chloé Zhao relève le gant avec maestria. S’il pourra déconcerter les fans transis du Marvel Universe,  Les Eternels s’impose comme le meilleur film de la licence  à ce jour avec  un récit complexe, ponctué d’allers retours dans le temps et dans l’espace. Tourné en décors naturels plutôt que devant de sempiternels fonds verts, le film ouvre des espaces inédits et joue avec la mythologie Marvel avec beaucoup d’intelligence et de finesse. Moins nombreuses que de coutume,  les scènes de combat sont magistralement chorégraphiées  et les personnagesincarnés par Salma Hayek, John Madden, Angelina Jolie ou la révélation Gemma Chan sont nettement plus fouillés que dans les autres films Marvel. La diversité (de races et de genres) est de rigueur, ce qui ne gâche rien. Un Marvel intelligent et sensible, ça nous réconcilierait presque avec les films de super héros. 

The Harder They Fall

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Devenu hors-la-loi après que ses parents ont été massacrée par des bandits quand il avait dix ans, Nat Love (Jonathan Majors) ne rêve que de venger sa famille. L’occasion se présente lorsque sa route croise celle de Rufus Buck (Idris Elba) , chef de bande responsable de tous ses malheurs… 

Ce qu’on  en pense

Les fans des westerns de Quentin Tarantino (Django Unchained et Les 8 Salopards) devraient aimer le premier long métrage de Jeymes Samuel, qui s’inscrit tout à fait dans cette veine. Visuellement, pour une première réalisation,  c’est un vrai feu d’artifice. Les séquences de gunfights sont superbement chorégraphiées, la photo est splendide et le réalisateur multiplie les effets pop sur une BO rhythm’n’blues du meilleur effet. Les personnages sont solidement campés et attachants,  le casting est top et les scènes les plus violentes sont désamorcées par un humour au second degré bienvenu. On applaudirait des deux mains si le scénario n’était pas aussi simpliste. Dans son empressement à soigner  la forme, Jeymes Samuel oublie le fond et c’est dommage car cette histoire de vengeance shakespearienne méritait d’être creusée. N’empêche : un western dont presque tous les protagonistes sont noirs, c’est presque une révolution pour un genre aussi usé.

The French Dispatch

Cinéma|

Par Philippe DUPUY

Le pitch

A la mort de leur révéré rédacteur en chef (Bill Murray), les  journalistes de The French Dispatch, journal américain installé en France (à Ennui sur Blazé), décident de publier un numéro spécial avec les articles qui ont fait la légende du journal…

Ce qu’on en pense

Trés attendu avec  son casting de ouf (Timothée Chalamet, Lea Seydoux, Bill Murray, Adrian Brody, Elisabeth Moss, Christoph Waltz, Owen Wilson, Tilda Swinton.…),  le nouveau Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom, A Bord du Darjeeling Limited, La Vie Aquatique…) aura été l’évènement du Festival de Cannes 2021… Avant de repartir bredouille et de devenir LE grand oublié de l’éditionInracontable, inclassable, visuellement époustouflant… The French Dispatch est du Wes Anderson à la puissance dix. A travers l’histoire d’un journal américain fait par des correspondants installé en France (Le fameux French Dispatch,  inspiré du New Yorker), le film confronte avec une ironie grinçante les cultures françaises et américaines de l’après guerre au fil d’une série de sketches illustrant les diverses rubriques du journal (politique, gastronomie, culture…). Ca va tellement vite et c’est tellement brillant et barré qu’on a presque tout oublié à la fin. Ne restent que des images acidulées,  cadrées comme une BD avec toute une partie en dessin animé. Les fans du réalisateur américain iront revoir et re-revoir le film pour saisir toutes les références (au cinéma français d’après guerre, notamment, dont le réalisateur est visiblement friand). Les autres risquent fort, hélas,  de décrocher avant la fin.

Lui

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un compositeur en mal d’inspiration (Guillaume Canet), qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix…

Ce qu’on  en pense

Contraint par le Covid de repousser le tournage de son Astérix, Guillaume Canet a  profité du confinement pour tourner ce psychodrame intimiste, qui lorgne sur le cinéma de Bertrand Blier. Dans le quasi huis-clos d’une maison décrépie de Belle ïle,  son double de cinéma effectue sa propre psychanalyse pour  tenter de « tuer le connard qui est en lui« . Pour cela, il convoque en imagination sa femme (Virginie Efira), sa maitresse (Laetitia Casta), son meilleur ami (Mathieu Kassovitz), et son père (Patrick Chesnais),  qui lui assènent ses quatre vérités à grands coup de lieux communs. Le procédé commence par intriguer avant de très vite lasser,  tant les scènes sont répétitives et les enjeux dérisoires au regard de la période. Canet réalisateur n’a ni le talent,  ni la truculence des  modèles dont il s’inspire (Blier, Woody Allen, Bergman…) pour réussir un exercice aussi délicat. Chez lui, jamais l’intime ne touche à l’universel. Au lieu de Lui , le film aurait dû s’intituler Moi. C’aurait été plus juste. 

Pig

Cinéma|

Le pitch

Un chasseur de truffes (Nicolas Cage) vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon, quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland où il devra faire face aux démons de son passé

Ce qu’on en pense

Après s’être longtemps perdu dans des productions sans intérêt, Nicolas Cage amorce un retour au cinéma d’auteur  avec Pig, un film indépendant en forme de fable contemporaine signé de l’inconnu (qui ne devrait pas le rester) Michael Sarnoski . Cage forme avec  Alex Wolff, découvert dans les derniers Jumanji, un duo trés assorti,  dans cette réalisation mélancolique et complexe qui devrait réconcilier Nicolas Cage avec les fans de sa filmographie des années 80/90.

La Fracture

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Raf et Julie (Valeria Bruni Tedeschi et Marina Fois) , un couple au bord de la rupture, se retrouvent dans un service d’Urgences proche de l’asphyxie le soir d’une manifestation parisienne des Gilets Jaunes. Leur rencontre avec Yann (Pio Marmaï) , un manifestant blessé et en colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de chacun. À l’extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé. La nuit va être longue…

Ce qu’on  en pense

Dans son nouveau film, présenté  à Cannes,  Catherine Corsini (Trois mondes, La Belle saison, Un Amour impossible…) transforme un service d’Urgences en forum de luttes des classes, avec comme protagonistes et débateurs principaux une dessinatrice de BD boboïsante (Valeria Bruni Tedeschi) et un  gilet jaune en colère (Pio Marmaï). Les deux s’envoient des piques en attendant d’être soignés,  mais bien qu’elles ne manquent pas d’humour, le débat reste aussi stérile que les compresses.  Sans rythme, ni profondeur dans les thématiques abordées, avec des personnages qui se cantonnent à leur stéreotype, le film n’est pas le brulôt social attendu et manque sa cible. Dommage, il y avait urgence.

CinéRoman : Rencontre avec Pascal Elbé

Cinéma|

Par Ph.D

C’est vrai, il a un peu triché : son film n’est pas adapté d’un bouquin, comme il se doit pour être sélectionné à CinéRoman. En fait,  c’est un malentendu. Dont Pascal Elbé est coutumier, il l’avoue volontiers. Comme son personnage dans On est fait pour s’entendre, il est un peu dur de la feuille, sourdingue,  malentendant, comme on voudra.  Le film est un peu son coming out : « Cela fait des années que j’ai perdu une partie de l’audition et que je vis ce que vit mon personnage.  Mes enfants me disaient que je devrai en parler dans un film et ils avaient raison. Le déclic a été quand j’ai lu  le bouquin de David Lodge « La vie en sourdine ». Je me suis dit que si lui arrivait à en faire un livre aussi pertinent et drôle, je devrais pouvoir en faire un film. Le scénario n’est pas une adaptation, mais c’est quand même inspiré par un livre« . C’est donc l’histoire d’Antoine (Pascal Elbé), un prof malentendant qui s’ignore, que tout le monde prend pour un butor qui ne s’intéresse à,  ni n’écoute personne, mais qui est en fait isolé par son handicap. Il va tomber amoureux de la voisine (Sandrine Kiberlain, atomique) qui vient tous les matins lui hurler dessus parce que son réveil n’arrête pas de sonner. Elle a récemment perdu son mari et sa fille (Manon Lemoine) est si triste qu’elle en a perdu la parole. La mère d’Antoine (Marthe Villalonga) , elle, est en train de perdre la tête et sa soeur Jeanne (Emmanuelle Devos) sa patience. Bref, tout le monde a perdu quelque chose. Ce serait bien le diable s’ils n’arrivaient pas à retrouver au moins le goût des autres !  Les comédies romantiques françaises réussies sont une denrée rare, on le sait. Mais les comédies romantiques françaises réussies et drôles, c’est presque une vue de l’esprit. On est fait pour s’entendre fait figure d’exception. Les personnages sont tous attachants, l’alchimie entre les acteurs est formidable, les dialogues sont remarquablement écrits, l’image est soignée, on rit beaucoup, on se fait cueillir par l’émotion à la fin et il y a du fond. « Le film m’a fait du bien, confie le réalisateur,  et on dirait qu’il fait du bien aussi aux spectateurs. Je reçois beaucoup de témoignages en ce sens dans les avant premières. Loin de moi l’idée de vouloir être le porte parole des sourdingues mais si le film peut faire avancer l’acceptation du handicap par ceux qui en sont atteints et par leur entourage, je n’aurais pas tout à fait perdu mon temps à m’acharner à l’écrire pendant trois ans« . Sortie en salles le 17 novembre. 

 

 

CinéRoman : Rencontre avec Yvan Attal

Cinéma|

Yvan Attal et Suzanne Jouannet, rencontrés au Négresco pour Les Choses Humaines, film d’ouverture de Ciné Roman 3

Pour la première édition de CinéRoman, il était venu montrer Mon Chien Stupide, d’après le roman de John Fante. Changement de registre avec Les Choses humaines adapté du livre de Karine Tuil qu’Yvan Attal a présenté en ouverture de CinéRoman 3. L’histoire d’un jeune garçon plein d’avenir (Ben Attal, portrait boudeur de sa mère), fils d’un célèbre journaliste de télévision (Pierre Arditi, à la limite de l’auto-parodie) et d’une militante féministe (Charlotte Gainsbourg, toujours parfaite)  accusé de viol par la fille de l’amant de sa mère  (Suzanne Jouannet, trés émouvante), juive orthodoxe issue de la classe laborieuse. Un long film dossier en trois parties (la première est consacrée à l’accusé, la deuxième  à la victime, la troisième au procès), adaptation fidèle du roman  où s’entrechoquent  les classes sociales, les religions et la sexualité. A l’écran, cela  nous a paru être le film le moins personnel d’Yvan Attal. On songeait même à un film de commande. Pourtant le réalisateur jure avoir voulu faire le film à peine le livre refermé. Il en a d’ailleurs acquis les droits tout de suite. Au delà de la question du consentement, autour de laquelle tourne tout le procès, c’est l’impact de l’affaire sur les familles qui a le plus intéressé Attal : « Je suis père d’un garçon et de deux filles, forcément le sujet me touchait de prés » explique-t-il. Pourquoi alors ne pas avoir joué un des deux pères ? « Celui du garçon est plus agé dans le livre et celui de la fille m’aurait obligé à jouer l’amant de ma femme avec mon propre fils… C’était un peu… compliqué !  » (rires). J’ai apprécié de pouvoir me concentrer totalement  sur la réalisation pour une fois. Surtout pour aborder un genre de film que je n’avais pas encore pratiqué« .  Le résultat est mi-chèvre,  mi-chou,  avec des scènes trés réussies et émouvantes, d’autres assez ratées et plombantes et un procès qui traine en longueur. L’intérêt réside surtout dans la découverte de deux jeunes comédiens prometteurs : Ben Attal, parfait en jeune produit de la classe dominante,  à la fois dominateur et fragile et Suzanne Jouannet parfaitement crédible en jeune femme humiliée et blessée. Le César du meilleur espoir leur tend les bras. Le film  sortira en salles le 1er décembre. Juste à temps pour les nominations. Quant-à Yvan Attal, qu’on peut voir en professeur Foldingue dans le dernier Dany Boon sur Netflix,  il affirme vouloir tourner son prochain film à Nice. Sur un scénario original cette fois.

 

 

8, rue de l’Humanité

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Mars 2020 : les rues de Paris sont vides et silencieuses. Alors que certains ont préféré fuir la capitale, sept familles sont restées confinées dans un immeuble du 11ème au 8 rue de l’humanité avec entre autres ; une patronne de bistrot (Liliane Rovère) qui cherche le moyen de rester ouvert. Un scientifique ambitieux (Yvan Attal) qui veut trouver le vaccin et ne plus jamais s’occuper d’analyses d’urines. Un hypocondriaque (Dany Boon) en panique mais heureux d’avoir enfin raison, sa femme avocate (Laurence Arnet) qui se bat pour concilier vie professionnelle et vie de famille, un coach sportif en ligne (Tom Leeb) qui grossit au fil des semaines, sa fiancée enceinte (Alison Wheeler) qui fait le buzz en devenant chanteuse anti Covid, un riche self-made-man (François Damiens) désespéré de ne pas avoir le niveau scolaire de son fils de 8 ans… et deux enfants de 8 et 10 ans qui, grâce au confinement, vont tomber amoureux.

Ce qu’on en pense

Encore un gros poisson qui tombe dans les filets de Netflix : Dany Boon, dont le nouveau film sort directement sur la plateforme. Dans la lignée d’Hypocondriaque, l’humoriste a écrit une comédie sur le Covid et le confinement. Tout y est, concentré autour d’une cour d’immeuble parisien : les infectiologues de cage d’escalier, les nettoyeurs de paniers de commissions,  les maniaques de la distanciation sociale, les flippocondriaques porteurs de masques de plongée, les complotistes du 3e étage, les applaudisseurs de balcon, les musiciens de salon qui font le buzz, les réunions en caleçon sur Zoom, un savant fou qui cherche le remède miracle (Yvan Attal en mode Jerry Lewis) et des enfants qui cherchent à s’occuper. Dany Boon acteur fait du de Funès et Dany Boon réalisateur du Gérard Oury vintage. C’est amusant,  mais trop long (2h00) et déjà obsolète. Pas sûr qu’on serait allé le voir en salles. 

Friendzone

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Thibault (Mickael Lumière) a des amies mais pas de petite amie. Lorsqu’il rencontre Rose (Constance Arnoult) ses copines le coachent pour qu’il sorte enfin des amours platoniques qui le cantonnent dans la « friendzone ». Comment passer de meilleur pote à petit ami ?

Ce qu’on en pense

Après avoir joué Dov jeune dans La vérité si je mens, les débuts et Gregory Lemarchal dans le téléfilm Pourquoi je vis, le Niçois Mickael Lumière trouve son premier premier rôle dans un long métrage de cinéma avec cette comédie romantique Netflix dans laquelle il interprète un jeune garçon charmant, mais incapable de concrétiser dans ses relations amoureuses. Le film ne brille pas par son originalité (aucune situation, aucun gag qui n’ait déjà été vu ailleurs mille fois),  mais se regarde gentiment pour la fraîcheur du  casting  d’où émergent notamment Constance Arnoult (Rose) et l’humoriste Maxime Gasteuil dans le rôle du rival, lourdeau de service.