C’est dans un Palais NIKAIA quasi comble et devant un public étonnamment mixte et transgénérationnel que le phénomène Gojira a donné, le 8 décembre, ce qui semble être son premier concert à Nice. Boosté par son passage mémorable à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec « Mea Culpa (Ah ! Ça ira !) » (N°1 aux USA), le groupe landais s’offre une tournée des zéniths français avec une production enfin digne de leur statut sur la scène metal internationale: light show XXL, écrans géants, projections (dont un dessin animé SF sur « Another World« ), pyrotechnies omniprésentes et les mêmes baleines-drones que Julien Doré (« Flyin Whales ») . Un show essentiellement basé sur les derniers albums , qui a ravi les fans avec des riffs puissants, mêlés à des rythmes complexes et des textes profondément engagés sur l’environnement et l’humanité. Privé de guitare par une blessure à la main le beau Joe Duplantier a pu se consacrer au chant et à son jeu de scène, avec le soutien de son vieil ami Greg Kubaci à la six cordes. Une configuration inédite qui donnait une saveur supplémentaire à l’évènement. On espère ne pas avoir à attendre des lustres pour revoir Gojira en live sur la Côte d’Azur.
Adieu ou au revoir ? La question reste posée. Après avoir annoncé son retour à la chanson, Michel Sardou s’est un peu ravisé et a précisé que ce serait seulement pour un dernier album et une dernière tournée. Il l’a d’ailleurs baptisée « La Dernière Danse ». Entamée au début du mois, elle passait le 19 octobre à Nice où 6000 fidèles attendaient le chanteur de La Maladie d’amour pour lui dire…Quoi au fait ? Pas « adieu » puisque le programme indique que « ce n’est pas une tournée d’adieux, mais de remerciements ».Au revoir alors ? Pas sûr, non plus. D’Aznavour à Eddy Mitchell, nombreux sont ses collègues qui nous ont fait le coup des adieux à répétition. Mais Sardou ? Pas son genre de revenir sur sa parole… Disons Salut alors, puisque c’est le titre qu’a, assez ironiquement , choisi Sardou pour ouvrir le bal. Smocking noir, chemise blanche, nœud pap’ défait (« à la Sinatra »), le chanteur apparaît dans un décor d’une belle sobriété. Les 32 musiciens (dont 15 violons) suffisent à meubler une scène ovale, superbement éclairée et fermée par un écran géant. Avant l’entrée en scène, un film retrace son parcours, jalonné de succès et de polémiques. La Java de Broadway, Vladimir Ilitch et Les Vieux Mariés s’enchaînent. Sardou parait en bonne forme physique, sa voix est revenue, après les opérations, mais pas complètement. On sent qu’il force plus qu’il ne le voudrait et parfois le souffle lui manque. A mi-concert, la cavalcade verbale de Femme des années 80 l’épuise : il jette l’éponge avant la fin et s’en excuse. Le public ne lui en veut pas et le soutien. Les moments forts ne manquent pas dans un show en forme de best of. Il reprend L’Aigle noir en hommage à Barbara, dédie Il était là à son père Fernand, refait le sketch des talonnettes avec la voix de sa mère sur My Way et donne une trés jolie version jazz new orleans des Ricains avec son complice de toujours Pierre Billon à la guitare. En chantant et La Maladie d’amour emportent tout, avant le final sur Musulmanes et Les Lacs du Connemara. Alors, on lui dit adieu, au revoir ou salut ? Plutôt ciao. Et merci !




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