Au naturel, Nolwenn ressemble tellement à un mélange d’Isabelle Adjani et de Sophie Marceau qu’on se demande comment le cinéma ou la télévision ne l’ont pas encore détournée des salles de concert. Mais on s’en réjouit en écoutant son album Folk, charmante collection de reprises millésimées 70’s, qu’elle vient chanter à Monaco et au Cannet. Pour l’ occasion, Nolwenn nous a raconté le makin of de ce disque boisé et chaleureux, qui sent bon le patchouli et le « Sacré Géranium » cher à Dick Annegarn…
Pourquoi un disque «folk»?
La folk me semblait une évidence, comme une extension de Bretonne. Je n’avais pas envie de faire un Bretonne 2.Travailler sur ce répertoire de chansons romantiques et engagées m’a fait un bien fou. La folk est une musique plus associée aux États-Unis, évidemment, qu’à la France.Pourtant, il y a eu un vrai mouvement en France avec Alan Stivell, Nino Ferrer, Dick Annegarn, Malicorne.Même Cabrel ou Yves Simon… Il y a sur l’album des chansons peu connues mais qu’on a gardées quelque part en tête. J’avais envie de les faire découvrir à une nouvelle génération.
Qu’est-ce que le terme de «folk» recouvre pour vous?
Pour moi, ça veut dire populaire. C’est un mot que j’aime beaucoup, qui a du sens et qui représente quelque chose d’important dans ma vie en tant qu’artiste. «Folklore», dans mon esprit, ça n’a pas le sens péjoratif qu’il peut revêtir dans un milieu parisien. Le folklore, c’est beau. Ce sont des chansons qui réveillent des émotions enfouies, qui rassemblent et réconfortent les jours de pluie.Ce sont des chansons amies comme dans «That’s all folks».Des sons de guitare chaleureux, des mélodies enveloppantes, qui font du bien. L’album que j’emmènerais sur une île déserte, il serait forcément folk:Fleetwood Mac, Neil Young, CS & N ou Dylan…
Il n’y a pas de reprises en anglais pourquoi?
Je voulais rester sur le concept de «folk française».Les reprises en anglais ce sera pour un second volume si celui-là plaît.
Comment s’est fait l’enregistrement?
On a tout enregistré en «live dans le studio» à Paris.Moi au micro et les musiciens autour. Trois ou quatre prises pour chaque chanson. Pas de coupes, pas de bidouillages: on garde la meilleure prise, avec les imperfections que ça peut comporter. C’est là que l’émotion arrive. Dick Annegarn m’a dit que cet album devait sentir le géranium, pas la rose. Pas dans la minauderie, juste un truc terrien. On en revient à l’émotion brute à l’instantanéité. Ca m’a fait du bien de travailler comme cela, car je suis souvent dans la recherche de perfection, à cause de ma formation au conservatoire. Là, on joue ensemble, on respire ensemble, on fait de la musique ensemble.C’est l’essence même du métier.Pour la tournée ce sera la même chose. Je vais me mettre à la guitare, en plus du violon et du piano. Tant pis pour les maladresses! J’espère qu’on fera les grands festivals cet été. Cette musique est faite pour ça. J’ai vécu des moments tellement extraordinaires avec Bretonne. Je voudrais bien retrouver ce feeling.
Comment conciliez-vous la vie de famille et les tournées depuis que vous êtes maman?
Comme toutes les mamans qui travaillent: je fais de mon mieux! Mon fils me suit partout.On reste en famille.Je ne l’ai pas lâché une seule journée depuis qu’il est né. C’est une vie de nomades, mais qu’est-ce qui peut être mieux pour un bébé que d’être toujours avec sa mère? Je ne connais pas d’enfants traumatisés parce qu’on s’en est trop occupés! (rires). Cela demande beaucoup d’organisation, mais ça fait du bien aussi dans ce métier égocentrique.Ca remet bien les pieds sur terre de pouponner, ça permet de prendre du recul sur le reste.
Premier et dernier disques achetés?
Le premier acheté, c’était le 45 tours de «Dangerous» de Michael Jackson.J’adorais la pochette.J’ai passé des heures à la regarder en écoutant le disque.On pouvait rentrer dans l’univers du chanteur par la pochette à l’époque. J’essaie de soigner ce côté-là pour mes propres albums, même si je sais que ce n’est plus pareil avec les CD et le streaming. Michael Jackson est resté mon chanteur de référence. Le dernier disque que j’ai acheté, c’est l’album de Cat Power, The Wanderer, qui me plaît beaucoup avec la photo de son fils et de sa guitare sur la pochette. J’aime sa voix et sa mélancolie. Ses chansons sont magnifiques.
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