Autrefois nommés travestis, terme désormais réservé aux prostitués, les transformistes vivent dans l’attente de ce moment magique où sur scène ils deviennent femmes et idoles de la chanson. Hier médecin, styliste, libraire, agriculteur, enfant de la DASS, ils sont aujourd’hui comédiens, maquilleurs, danseurs, chanteurs, metteurs en scène… ils forment un microcosme de ” soeurs “, uni quoique disparate. Pour tous, le transformisme a été une révélation et ils ont tout quitté pour exercer leur passion. Il y a des jeunes, des vieux, des beaux, des gros. Certains provoquent le désir, d’autres le rire. Certains font de la ressemblance, d’autres du burlesque. Certains sont féminins voire transgenres ou transsexuelles, d’autres redeviennent des hommes, dès la fin du spectacle. Souvent seuls, ils sont stars d’un milieu gay qu’ils attirent autant qu’ils repoussent. En dehors des paillettes et des lumières de la scène, ces artistes livrent dans le film que leur consacre Christiane Spiéro leurs histoires et leurs espoirs, révélant avec une grande humanité l’écart entre le personnage public et leur vie privée. Le film alterne classiquement interviews et numéros de cabaret pour dresser un portrait empathique de ces stars du playback.
Date de sortie
4 décembre 2019
De Christiane Spièro
Avec Antoine d'Oria, Bruno Perard, Pascal Papazian
Genre Documentaire
Nationalité Français
Durée 1h 20
Mariage Story
Cinéma|
Le Pitch
Charlie (Adam Driver) metteur en scène de théâtre et sa femme Nicole (Scarlett Johansson) actrice mènent une vie heureuse à New York avec leur jeune fils Henry (Azhy Robertson). Mais Nicole souffre secrètement d’avoir quitté Los Angeles et abandonné sa carrière au cinéma et à la télé pour suivre Charlie sur la Cote Est. Lorsqu’on lui propose un rôle dans une série, elle décide de s’installer à LA avec Henry…
Ce qu’on en pense
Noah Baumbach a été parmi les premiers réalisateurs américains à se faire produire par Netflix avec The Meyerhowitz Story, dont la sélection en compétition à Cannes fit polémique. Il récidive avec Mariage Story, un long métrage autobiographique de plus de deux heures qui raconte son divorce avec l’actrice Jenifer Jason Leigh. Et c’est encore une fois un des meilleurs films de l’année qui échappe au circuit des salles de cinéma. Ne le verront que les abonnés de Netflix. C’est bien dommage car Scarlett Johansson y trouve un de ses plus grands rôles et Adam Driver y est une fois de plus très convaincant. Comme The Irishman de Scorsese, Mariage Story s’étire un peu en longueur et pourrait être découpé en deux ou trois parties comme une mini série. C’est peut-être la marque des films Netflix, qui brouillent les frontières entre cinéma et séries… Mais qu’on le voit en une ou plusieurs fois, le résultat est le même: cette chronique d’un divorce annoncé est superbe. Mieux encore que Fances Ha qui restait jusqu’ici le meilleur film de Noah Baumbach. Si Netflix maintient ce niveau de productions, les cinéphiles vont vraiment devoir se résoudre à s’y abonner.
Seules les bêtes
Cinéma|
Le pitch
Une femme (Valeria Bruni-Tedeschi) disparaît. Le lendemain d’une tempête de neige, sa voiture est retrouvée sur une route qui monte vers le plateau des Causses où subsistent quelques fermes isolées. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste, cinq personnes se savent liées à cette disparition. Chacune a son secret, mais personne ne se doute que cette histoire a commencé́ loin de cette montagne balayée par les vents d’hiver, sur un autre continent où le soleil brûle, et où la pauvreté́n’empêche pas le désir de dicter sa loi…
Ce qu’on en pense
Dominik Moll, qui avait fait des débuts impressionnants avec Harry un ami qui vous veut du bien et Lemming en 2000 et 2005, deux films très stylisés qui distillaient l’angoisse dans un cadre réaliste, semble avoir perdu tout ce qui faisait sa spécificité. Après un film d’époque boursouflé (Le Moine) et une comédie bancale (Des nouvelles de la planète mars avec François Damiens), il revient au polar avec cette adaptation, hélas sans relief, du roman éponyme de Colin Niel. La narration éclatée entre Massif Central et Afrique, avec une multiplicité de points de vue sur les mêmes scènes et un casting avantageux (Damien Bonnard, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Menochet, Laure Calamy, tous très bons) ne suffisent pas à masquer les invraisemblances d’un récit inutilement embrouillé, ni la pauvreté stylistique de la réalisation, avec un épilogue particulièrement lourdaud. Sur le même schéma narratif, Babel (Alejandro Gonzalez Inarritu 2006) était autrement plus intéressant.
Un Eté à Changsha
Cinéma|
Le pitch
Dans l’été brûlant de Changsha, au cœur de la Chine, l’inspecteur Bin (Zu Feng) enquête sur la disparition d’un jeune homme dont le bras a été retrouvé sur les bords de la rivière Xiang. Mais les indices sont peu nombreux et Bin pense à abandonner l’affaire. Jusqu’au jour où il rencontre une mystérieuse chirurgienne (Lu Huang) qui se dit être la sœur de la victime…
Notre avis
Entamé comme un polar à la Memories of Murder, avec un couple de policiers lunaires sur les traces d’un tueur-découpeur en série, ce film chinois, signé Zu Feng, se transforme dans sa deuxième partie en drame psychologique, doublé d’une romance neurasthénique entre deux êtres frappés par le deuil. On peut trouver cet Un été à Changsha un poil long, mais Zu Feng réussit assez bien à traduire l’ennui des villes de province, le délitement des institutions et le découragement des classes laborieuses. C’est sans doute ce qui a valu au réalisateur (qui endosse le rôle du policier dépressif) les foudres de la censure chinoise, lors de la présentation du film au Certain Regard, en mai dernier à Cannes.
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