Avec « Les Années folles de Coco Chanel », le Nouveau Musée National de Monaco – Villa Paloma explore la production foisonnante de Gabrielle Chanel dans le contexte spécifique de la Côte d’Azur des années 1920. L’exposition, conçue par Célia Bernasconi, se développe autour de trois grands axes thématiques : la vie en plein air et l’essor des loisirs balnéaires ; les Ballets russes et l’influence des cultures slaves ; enfin l’invention du « style Riviera ». En s’appuyant sur une sélection de créations textiles et d’œuvres d’art emblématiques de cette décennie, elle entend rendre hommage au caractère résolument visionnaire de l’approche de Chanel dans son invention de la « femme nouvelle ». Réunissant plus de 200 objets, l’exposition met en scène un dialogue inédit entre 30 modèles et accessoires de Gabrielle Chanel et 40 œuvres d’artistes modernes, dont Kees Van Dongen, Pablo Picasso, Marie Laurencin, Natalia Gontcharova, Sonia Delaunay, Jean Cocteau, Mikhail Larionov, Alexandra Exter ; ainsi que de nombreuses photographies de Man Ray, Dora Kallmus, Edward Steichen et Roger Schall. Dans un prolongement de ce dialogue fertile entre mode et arts plastiques, l’artiste Chloé Royer (née en 1989) présente Of Limbs and Other Things, un corpus de 20 pièces, dont plusieurs productions spécialement réalisées pour l’exposition, explorant divers processus de métamorphose du corps féminin…
Infos pratiques
Villa Paloma
56, boulevard du Jardin Exotique, Monaco
Jusqu'au 5 octobre
Tous les jours de 11h à 19h
Tarif 6 €
Gratuit le dimanche et pour les moins de 26 ans
Tel +377 98 98 48 60
Et aussi
Monaco : Couleurs !
Expositions|
Par Ph.D
Profitant de la fermeture pour travaux du Centre Pompidou, le Grimaldi Forum a réalisé un véritable hold-up dans ses collections pour son exposition d’été. L’accrochage présente, en effet, une centaine d’oeuvres du musée parisien, célèbres pour beaucoup et moins connues pour certaines, que Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’art moderne et commissaire de l’exposition, a regroupées sous le titre générique de Couleurs ! Non contentes d’être iconiques, ces chefs d’oeuvres sont présentés dans une scénographie une fois de plus géniale de William Chatelain, le responsable études et design d’espaces du Grimaldi Forum Monaco. Le parcours se fait en colimaçon à partir d’une roue de couleurs centrale ressemblant au logo du Trivial Pursuit. On choisit sa couleur (jaune, rouge, rose, blanc, noir, vert, bleu…), on franchit la porte qui va avec et on tombe sur une première pièce que la designeuse Marion Mailaender a meublée d’oeuvres d’art et d’objets de déco du même ton. De la pièce suivante monte une étrange mélopée. Le compositeur Roque Rivas y a réalisé (avec l’Ircam) des créations sonores originales inspirées par la couleur monochrome des murs, tandis qu’ Alexis Dadier, premier « nez » de la maison Fragonard, y a associé un parfum spécialement créé par ses soins et censé évoquer la couleur en question. L’idée étant que ces installations permettent aux visiteurs de « vivre la couleur« , non seulement visuellement, mais aussi à travers l’ouïe et l’odorat. Arrivé au fond du couloir, on débouche enfin sur la galerie principale, où les toiles de Sonia Delaunay , Jean-Michel Basquiat, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Henri Matisse , Vassily Kandinsky et consorts sont accrochées côte à côte par couleur dominante, sans aucune considération de format, chronologie ou de style. Du jamais vu dans un musée ! On verra les jaunes en premier, si c’est la couleur que l’on a choisi en entrant. De là, on pourra continuer sur les verts, les bleus ou les roses… Mais la visite peut aussi se continuer en sens inverse : des toiles aux installations et à la roue de couleurs. Et ainsi de suite, dans un mouvement qu’on souhaiterait perpétuel tant l’expérience est réjouissante. Venez avec vos enfants, ils vont adorer se perdre dans ce labyrinthe de couleurs, de sons et de senteurs ! Et comme, décidément, rien ni personne n’a été oublié dans cette exposition formidable, les férus d’histoire de l’art pourront passer des heures à lire les cartons explicatifs qui parsèment les murs sous les cimaises.
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