Dans le prolongement du Pop Art, Gilbert & George s’inscrivent aussi dans la continuité de l’œuvre de Fernand Léger. Leur émerveillement devant le spectacle quotidien de la ville, leur engagement politique qui les conduit à retranscrire les transformations de la société, leur évolution vers une monumentalité de plus en plus affirmée, et leur conviction de la nécessité d’un art pour tous sont autant de points communs qui unissent les trois artistes, par-delà les générations. Cet été, le musée national Fernand Léger a donc choisi de mettre en miroir, dans un écho contemporain visuellement saisissant, la puissance plastique du tableau Les Constructeurs, peint par Fernand Léger en 1950 et la complexité du triptyque monumental, CLASS WAR, MILITANT, GATEWAY, créé en 1986 par le couple d’artistes britanniques. La scénographe Maddalena Giovannini a conçu, avec les deux commissaires de l’exposition Anne Dopfler et Julie Guttierez, une installation totalement originale pour la présentation du triptyque, qui quitte pour la première fois les cimaises de la fondation Louis Vuitton à Paris pour être exposée dans un musée national. Composée de 300 panneaux, l’oeuvre a été montée dans une “boîte rouge” de 80 M2 et 5 mètres de haut, spécialement conçue à son intention, avec un éclairage qui donne l’impression qu’il s’agit de projections sur écrans géants. L’effet a séduit les artistes eux-mêmes, qui n’acceptent d’habitude que des accrochages très classiques. Sécurité sanitaire oblige, les visites de la “boîte rouge” sont limitées à une vingtaine de personnes à la fois. En cas d’embouteillage devant le rideau d’entrée, on peut patienter agréablement en regardant le film que Julian Cole a consacré à Gilbert & George. Avec cette exposition, le musée Fernand Léger fait l’événement de l’après confinement. Sa visite sera, plus que jamais, un des incontournables de l’été azuréen.
Musée Fernand Léger
Chemin du Val de Pôme, Biot
Du 20 juin au 16 novembre
Ouvert
tous les jours (sauf mardi) de 10 h à 18 h
Tarif 7,50 €
Tel 04 92 91 50 20
Rencontre : Eric Garence
Expositions|
Pendant le confinement, l’artiste se mobilise pour l’association Innovation Alzheimer avec une vente caritative qui se déroulera en ligne exclusivement du 12 janvier au 12 février 2021, sur le site www.bonjourlaffiche.com.
Sa maman collectionne les images de publicité murales vintage (“Du Beau, Du Bon, Dubonnet“, ça vous parle ? ). Ces images ont dû imprimer l’imaginaire du Niçois Eric Garence, qui dit avoir “toujours dessiné” mais n’avait jamais pensé en faire son métier. Après une école de commerce, il commence une carrière de chef d’entreprise dans le digital à Paris et découvre l’usage de la tablette graphique. En 2015, de passage à Aiguines dans le Haut Var, il croque le château sur son carnet de dessins, puis conçoit sur sa tablette une affiche colorée, dans l’esprit des “réclames” d’antan que sa mère collectionne. “J’aimais l’idée de raconter l’histoire d’un lieu en images et en textes. Ça combinait mon besoin de création artistique et ma formation commerciale” explique-t-il. L’image plait beaucoup. Eric en fait des tirages pour ses amis et continue à dessiner des affiches, pour le plaisir, au gré de ses voyages et de ses coups de cœur. En 2017, il décide de quitter Paris pour réinstaller sa famille dans le Sud. Ses images circulent sur les réseaux sociaux et attirent l’attention du Comité Régional du Tourisme, qui lui commande une série sur les Alpes Maritimes. C’est le début d’une Success Story. En trois ans, désormais reconnu et installé comme “affichiste”, Eric a réalisé quelque 250 affiches, qu’il vend sur son site internet, dans les offices de tourisme et dans son corner de la boutique Capsule à Cap 3000. Ses images vintage, naïves et colorées de la Côte d’Azur (et d’autres régions, car on lui en réclame de partout) se déclinent sur des tee shirts, des coussins, du textile, des mugs… Et même sur des paquets de lingettes Nivea ! A côté de sa ligne “commerciale”, Eric développe, dans son petit atelier de Cagnes sur Mer, une série d’inspiration plus contemporaine qu’il a baptisé Phoenix: des collages surréalistes réalisés à partir de ses affiches commerciales. “Ce sont mes extravagances. Un geste d’autodestruction-rédemption dans l’esprit de l’école de Nice“. La dernière en date de ses “extravagances” a fait l’objet d’une affichette pour le départ du tour de France à Nice.
Nice : La télé de Moya
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La Ville de Nice invite à découvrir l’exposition LA TÉLÉ DE MOYA en visite virtuelle dès le 28 novembre sur l’Artistique virtuel de Second Life. Si les conditions sanitaires le permettent, l’exposition sera ensuite visible dès le 15 décembre à l’Artistique. L’exposition présente des dessins, peintures et photographies rehaussées (souvent inspirés du chamanisme), premières recherches de l’artiste dans son désir de devenir créature, un télé-artiste qui vivrait dans le petit écran. Alors qu’il est étudiant à la Villa Arson (1974-1977), MOYA écrit, remplissant un gros cahier noir de pensées, d’idées ou de croquis, véritables fondations de son œuvre à venir. Privé de télévision quand il était en pension, MOYA se rattrape durant ses trois ans d’étude aux Arts-Déco de Nice. Les réflexions de Patrick MOYA sur le média télévision l’amènent à inventer une signalétique autour du thème des ondes hertziennes associées à 4 couleurs : le jaune pour l’Art, le message ; le bleu pour la création ; le rouge pour l’énergie, la technique et le vert pour le spectateur. Depuis 2007, Patrick MOYA a investi le monde virtuel de Second Life en créant son Moya Land, une « petite dictature de l’art » de 260 000 m2 dont il est le maitre absolu et qui lui permet enfin de vivre dans son œuvre.Après y avoir organisé le carnaval (voir vidéo), il y a construit une réplique du centre d’arts l’Artistique pour réaliser une exposition virtuelle identique à celle qui sera présentée dans les salons de l’Artistique à partir du 15 décembre.
Monaco: Mariano Vivanco
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Né au Pérou et établi à Londres, Mariano Vivanco est un des photographes de mode les plus prisés du moment. Ses iconiques portraits de Naomi Campbell ou de Cindy Crawford ont fait le tour du monde. Ils figurent en bonne place de la collection exposée à la G&M Design Gallery de Monaco jusqu’à la fin du mois de janvier. “J’ai préparé pendant deux mois cette exposition en choisissant parmi mes photos favorites celles qui ont un rapport avec la Principauté” confie le photographe qui est venu plusieurs fois shooter à Monaco. Notamment une série de portraits de Lana Del Rey que les magazines de mode et de musique se sont arrachés : “On a commencé la séance comme prévu à l’Hôtel de Paris et à l’Opéra où elle devait se produire, mais à la fin du shooting, j’ai dit à Lana que je rêvais d’aller faire des images d’elle sur les rochers où Helmut Newton a fait tant de photos, raconte encore le photographe. Elle a accepté d’y aller et s’est allongée sur ces rochers, c’était fantastique”, se souvient-il. La levée de la limitation de circulation à 1 kilomètre devrait permettre aux azuréens de venir en principauté visiter l’expo la plus glamour du moment.
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