Par Phil Inout
Le pitch
Sidney (Sophia Lillis) a du mal à s’intégrer au lycée de Brownsville (Pennsylvanie). En dehors de son amie Dina (Sophia Bryant), les autres élèves la trouvent bizarre et renfrognée. Elle a des raisons de l’être : son père s’est suicidé sans laisser d’explication, elle se sent mal dans son corps et a des doutes sur son orientation sexuelle. Le seul garçon qui voudrait d’elle est son voisin Stan (Wyatt Oleff), un fumeur de pétards invétéré qu’elle aime bien mais pour lequel elle ne ressent aucune attirance physique. Doit-elle, malgré tout, accepter son invitation au bal de fin d’année ?
Ce qu’on en pense
A la lecture du pitch, on pourrait croire à une énième série adolescente à la guimauve. Sauf qu’on trouve aux manettes Jonathan Entwistle, le réalisateur de The End of the Fu**ing World (sorte de Sailor et Lula adolescent) et que c’est aussi l’adaptation d’une BD de Charles Forsman. De fait, I Am Not Okay With This reprend les ingrédients qui ont fait le succès de The End of… , en y ajoutant un peu de Sex Education et de Carrie au Bal du Diable. Le premier épisode s’ouvre d’ailleurs sur une scène qu’on croirait sortie du film de Brian de Palma : on y voit la jeune Sidney courir dans la rue en robe de soirée, couverte de sang des pieds à la tête, pendant qu’on l’entend penser à voix haute « Cher journal, va te faire foutre ! ». Le journal en question est celui qu’elle tient sur les conseils de la psy qui la suit depuis le suicide de son père. Elle y raconte ses journées et chaque épisode s’ouvre sur la même phrase : « Cher journal… » On y apprend notamment que lorsque Sidney subit un stress trop violent, il se passe des choses extraordinaires autour d’elle. Mais peut-être est-ce un hasard si le nouveau copain de son amie Dina se met à saigner du nez lorsqu’elle le lui présente ? Et si les murs de sa chambre se fissurent quand elle se met en colère après sa mère, c’est sans doute que la maison a été construite à l’économie, avec de mauvais matériaux. Mais pourquoi alors a-t-elle souvent l’impression qu’une ombre la suit et qu’elle possède des pouvoirs paranormaux qui lui échappent ? Outre cette note fantastique bienvenue, la série séduit par son couple de héros original (Sophia Lillis et Wyatt Olef, déjà vus dans l’adaptation du roman de Stephen King, Ca ), son décor de petite bourgade désolée de Pennsylvanie et sa BO pop rock. Le final, à la fois attendu et surprenant, laisse espérer une deuxième saison.
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