Par Phil Inout
Le Pitch
Dans une ville portuaire, industrielle et labyrinthique, des inconnus s’enflamment brutalement, sans raison. Suicides ? Meurtres ? Phénomènes surnaturels ? Pour le découvrir, Louise (Marina Vacth) une jeune journaliste, Tom (Arnaud Valois) un inspecteur de police et Gabriel (Olivier Gourmet), un psychiatre, mènent l’enquête…
Ce qu’on en pense
Présentée à CanneSéries avant sa mise en ligne sur Arte +, Moloch débarque sur Arte pour deux soirées de trois épisodes. Superbement réalisée par Arnaud Malherbe (Chefs), c’est un thriller fantastique dans la lignée de Dark et de Il Miracolo, excellente série espagnole dans laquelle une statue de la vierge pleurait du sang. Ici, ce sont des inconnus qui prennent feu et se consument mystérieusement (effets spéciaux trés réussis). Le premier cas est découvert par une journaliste débutante (l’excellente Marina Vacth) qui, consciente de tenir le scoop de sa vie, va enquêter sur le phénomène, au péril de sa vie et de sa santé mentale (déjà fragile). Elle fait équipe un moment avec le jeune inspecteur de police chargé de l’enquête (Arnaud Valois), avant de jeter son dévolu sur un psychiatre (Olivier Gourmet) dont certains patients semblent avoir un lien avec l’épidémie d’auto combustions. Laquelle se propage rapidement dans la ville portuaire indéterminée où se situe l’action, ce qui nous vaut de beaux plans nocturnes de docks et diurnes sur l’immense plage battue par le vent, façon polars nordiques. Les deux premiers épisodes sont accrocheurs, avec une réalisation qui, par moments, pourrait faire penser à du Gaspar Noé, un très bon casting, une ambiance anxiogène et une bande son qui mixe electro et death metal. Hélas, comme souvent dans ce type de séries (Ad Vitam, Trepallum), le scénario ne tient pas la distance : on achète difficilement le volet « contestation sociale » de l’affaire (n’est pas Joker qui veut) et les quatre derniers épisodes sont un long pensum boursouflé, dur à avaler. Le rythme est beaucoup trop lent, les dialogues frisent le ridicule, les clichés pullulent (spécialement dans la salle de rédaction du Télégraphe, le journal où travaille l’héroïne), tout le monde tire la tronche et on patauge dans une ambiance mystico-traumatique malaisante. Jusqu’à un final diablement… décevant.
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