Par Philippe DUPUY
Un nouvel album d’AC/DC n’est certes pas ce qui pouvait nous arriver de pire en 2020. Surtout qu’il est bon ! Étonnant pour un groupe qui avait déjà un pied et demi dans la tombe. Chanteur sourd, guitariste rythmique atteint de démence précoce, bassiste à la retraite et batteur en justice : le tableau ne prêtait guère à spéculer sur un gros retour de flamme. Pourtant, à l’exception de son frère mort (et remplacé par son neveu), Angus a réussi à remotiver les troupes au delà de toute espérance et à remettre le son (Power Up). Convenablement appareillé, Brian Johnson chante aussi bien que toujours (voire mieux) sur ce nouvel opus qui sent plus la winne que le sapin. La section rythmique ne fait pas son âge, le jeunot gratteux non plus, Angus riffe et choruse comme si l’avenir de l’Australie en dépendait et les chansons sont plutôt très bonnes. Les trois premières (« Realize », « Rejection », « Shot in the Dark ») sont même carrément excellentes, de même que la 7e, « Demon Fire« , habile démarquage de « Whole Lotta Rosie/Let There Be Rock » (et sommet de l’album), qui fournira matière à de belles cavalcades en live si le Covid n’a pas définitivement tué les concerts en stade. Le reste est plus moyen, mais reste intéressant, dans un genre étonnamment mélodique, comme si le groupe s’amusait à jouer du hard FM à sa manière. Il y a même un semblant de power ballad (« Through the Mists of Time« ) et le dernier titre, « Code Red« , sonne comme du Aerosmith. Bon signe : on a joué de la Air Guitar tout le long en l’écoutant. Comme la galette ne dépasse pas 41 minutes et que la pochette est super belle, l’achat en vinyle s’impose, comme au temps de Back in Black. Sauf que là, c’est plutôt Back in Red !
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