Yvan Attal et Suzanne Jouannet, rencontrés au Négresco pour Les Choses Humaines, film d’ouverture de Ciné Roman 3
Pour la première édition de CinéRoman, il était venu montrer Mon Chien Stupide, d’après le roman de John Fante. Changement de registre avec Les Choses humaines adapté du livre de Karine Tuil qu’Yvan Attal a présenté en ouverture de CinéRoman 3. L’histoire d’un jeune garçon plein d’avenir (Ben Attal, portrait boudeur de sa mère), fils d’un célèbre journaliste de télévision (Pierre Arditi, à la limite de l’auto-parodie) et d’une militante féministe (Charlotte Gainsbourg, toujours parfaite) accusé de viol par la fille de l’amant de sa mère (Suzanne Jouannet, trés émouvante), juive orthodoxe issue de la classe laborieuse. Un long film dossier en trois parties (la première est consacrée à l’accusé, la deuxième à la victime, la troisième au procès), adaptation fidèle du roman où s’entrechoquent les classes sociales, les religions et la sexualité. A l’écran, cela nous a paru être le film le moins personnel d’Yvan Attal. On songeait même à un film de commande. Pourtant le réalisateur jure avoir voulu faire le film à peine le livre refermé. Il en a d’ailleurs acquis les droits tout de suite. Au delà de la question du consentement, autour de laquelle tourne tout le procès, c’est l’impact de l’affaire sur les familles qui a le plus intéressé Attal : « Je suis père d’un garçon et de deux filles, forcément le sujet me touchait de prés » explique-t-il. Pourquoi alors ne pas avoir joué un des deux pères ? « Celui du garçon est plus agé dans le livre et celui de la fille m’aurait obligé à jouer l’amant de ma femme avec mon propre fils… C’était un peu… compliqué ! » (rires). J’ai apprécié de pouvoir me concentrer totalement sur la réalisation pour une fois. Surtout pour aborder un genre de film que je n’avais pas encore pratiqué« . Le résultat est mi-chèvre, mi-chou, avec des scènes trés réussies et émouvantes, d’autres assez ratées et plombantes et un procès qui traine en longueur. L’intérêt réside surtout dans la découverte de deux jeunes comédiens prometteurs : Ben Attal, parfait en jeune produit de la classe dominante, à la fois dominateur et fragile et Suzanne Jouannet parfaitement crédible en jeune femme humiliée et blessée. Le César du meilleur espoir leur tend les bras. Le film sortira en salles le 1er décembre. Juste à temps pour les nominations. Quant-à Yvan Attal, qu’on peut voir en professeur Foldingue dans le dernier Dany Boon sur Netflix, il affirme vouloir tourner son prochain film à Nice. Sur un scénario original cette fois.
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