Depuis qu’il a enregistré sur le label ECM de l’Allemand Manfred Eicher (comme Keith Jarrett, Chick Corea ou Pat Metheny) Manu Katché a obtenu cette reconnaissance du Jazz. Une reconnaissance qu’il doit aussi au saxophoniste norvégien Jan Garbarek qui a vu en lui, cette capacité à gagner un nouveau public. Il l’a encore prouvé à l’auditorium Joseph Kosma du conservatoire de Nice, en ouverture des Nice Jazz Sessions. Avec The Scope, titre de son dernier opus, Manu Katché mélange toutes ses influences de batteur de rock (Sting ou Peter Gabriel) et de jazz moderne dans la lignée de Marcus Miller ou de John Scofield. Alors à Nice, Manu a rêvé un concert un peu à part dans sa tournée, puisqu’il y fêtait ses 63 ans. De nombreux amis étaient dans la salle, ainsi que les membres du groupe des années 80, Plein Sud, dont il avait produit un disque. Car Manu est encore et toujours un découvreur de talents. The Scope en est un exemple, car c’est grâce à une rencontre avec Jim Henderson (son jeune clavier) qu’il a bâti ce projet musical. On y retrouve Jérôme Regard, le bassiste qui l’accompagne dans la tournée Groove de Michel Jonasz, et le guitariste Patrick Manouguian qui lui donne ce son si proche de John Scofield (l’esprit Miles), et aussi parfois ce son des années pop-rock FM. Dans ce show, Manu invite en vidéo le chanteur sénégalais Freddy Faada et en rappel la voix de Jonatha Brooke, encore deux découvertes. A Nice, Manu a beaucoup parlé, pour évoquer son plaisir à retrouver la scène après les confinements. Le public niçois lui a chanté un « Joyeux anniversaire » et a joué le jeu d’une mini master-classe de chant. Pour le long solo de batterie, Manu a tout donné. Il ne lui restait plus qu’à écrire en direct-live une petite chanson pour Nice. The Scope c’est un grand moment de plaisir, un vrai show qui n’a malheureusement pas rempli le théâtre. Et c’est bien dommage !
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