Par Ph.D
Bicéphale : qui a deux têtes. Au figuré deux chefs, deux directions. Comme son album, Gregory Rossi, alias Le Môme, a deux faces. A la ville, silhouette juvénile portant bien son pseudo, en jeans troués T shirt et Converse. On le croirait d’une BD de Riad Sattouf. A la scène, rappeur au flow rapide et puissant et performer aguerri. Vainqueur du tremplin des Nuits du Sud en 2019, le Niçois a mis plus de deux ans à accoucher de son premier album. Le Covid et le confinement n’ont évidemment pas aidé à accélerer les choses : « Comme on ne pouvait pas tourner, raconte-t-il, j’avais du temps pour peaufiner. J’ai repris 15 fois les titres, tout jeté et finalement tout repris: les premières prises étaient les plus authentiques« . Avec assez de matière pour trois albums, un premier Ep 9 titres est lâché en 2020, intitulé En attendant Bicéphale et accompagné de clips vidéo ensoleillés. Janvier 2022, voici donc Bicéphale. Un album de 20 titres, taille XXL, qui finit d’imposer le rappeur, dans la lignée « littéraire » des Kerry James, Youssoupha et Oxmo Puccino, qu’il place au dessus du lot. Quelques feats de potes (Marie Lou Binet, Negman, Ikare, Marie Hamon, Alex Tales), des sons travaillés par les orfèvres Sanysan et Neirda et des vidéos qui illustreront un titre sur deux . De quoi envisager un décollage national, espérer une programmation en festivals cet été et envisager d’ « Installer quelque chose de durable ici dans le hip hop« . A 25 ans, Le Môme n’en est déjà plus un, mais il tient à son pseudo : « Ce disque est l’histoire de quelqu’un qui s’est perdu puis retrouvé. Je me suis réconcilié en l’écrivant avec le gamin que j’étais. Maintenant je sais que dans 30 ans, je serai toujours ce môme-là« .
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