Par Philippe DUPUY
Le pitch
Durant la deuxième guerre mondiale, l’ébeniste Gepetto et son fils vivent heureux dans un petit village de la campagne italienne. Lorsque le petit garçon est tué par un bombardement, Gepetto sombre dans le désespoir et l’alcool. Une nuit d’ivresse, il sculpte un pantin de bois pour évacuer sa peine. Lorsqu’il se réveille le lendemain matin, la marionnette a pris vie…
Ce qu’on en pense
A chaque plateforme de streaming son Pinocchio. Quelques semaines après la version en live action de Robert Zemeckis pour Disney + et celle, plus ancienne, de Matteo Garrone pour Amazon Prime, voici celle de Guillermo del Toro, pour Netflix. Le réalisateur multi-oscarisé de La Forme de l’eau, a pris pas mal de libertés avec le conte de Carlo Collodi pour un résultat épatant, sur le fond comme sur la forme. Visuellement, l’animation en stop-motion est de toute beauté. Et situer l’action pendant la guerre, sous le régime fasciste de Mussolini, permet à Guillermo Del Toro d’aborder, tout en respectant la trame du conte et ses passages obligés ( le cirque, le camp pour enfants, la baleine…), des thèmes qui lui sont chers : la différence, le pouvoir, la guerre et surtout la mort, omniprésente dans le film. Ce faisant, il livre une version assez sombre du conte, qu’on déconseillera aux enfants en dessous de 7-8 ans. Pour autant le film n’est ni triste, ni lugubre et possède, comme l’histoire originale, de solides valeurs éducatives. On y apprendra, par exemple, que « la mort donne toute sa valeur à la vie« , qu’on peut (et doit) aimer indifféremment des enfants différents (Pinocchio est aussi turbulent et indiscipliné que le premier fils de Gepetto était sage et dévoué) et que « le mieux qu’on puisse faire, c’est de faire de son mieux« . Une maxime que Guillermo del Toro s’est visiblement appliqué à lui-même pour livrer un de ses plus beaux films. Sans surprise, son Pinocchio a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation.
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