Par la rédaction
Rien ne prédestinait Bonnard à la peinture. Pourtant, dès ses premières créations, il est l’un des piliers du mouvement Nabi, participant intensément au bouillonnement des arts des années 1890. Il prendra par la suite une autonomie et se forgera une identité propre, loin des différents mouvements d’avant-gardes. Ses paysages, ses intérieurs comme ses nus sont le reflet de son originalité et de sa quête incessante de la sensation colorée grâce à l’observation de la nature. Le rapport qu’entretient Bonnard avec son territoire ou plutôt ses territoires est particulièrement intense et donne naissance à de nombreux tableaux, paysages ou intérieurs. « La peinture c’est quelque chose à condition de se donner tout entier. » déclare-t-il à son ami Matisse. Chuta Kimura comme Pierre Lesieur, deux artistes contemporains de Bonnard qui entrent également dans les collections du musée du Cannet, l’entendent ainsi. Lesieur et Kimura ont eu aussi ce don de l’émerveillement et de la spontanéité de la première vision. Lesieur a rêvé d’un monde enchanté faisant de ses intérieurs des espaces « habités ». Kimura lui « fait surgir d’autres formes que la forme des objets. Il s’agit d’un » impressionnisme de l’âme « . À n’en pas douter le dialogue entre ces trois artistes du sentiment, de l’émotion nous promet un « idéal momentané » pour cette nouvelle exposition consacrée aux 11 ans d’acquisitions du musée Bonnard.
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