Par MAB
Mélissa Da Costa a du succès. Plus d’un million de lecteurs depuis « Tout le bleu du ciel » paru en 2019 ! Dans la maison Albin Michel qui l’édite désormais, les ventes de cette auteure de 33 ans, côtoient celles de Bernard Werber et Amélie Nothomb. Alors, quoiqu’on en pense, il faut bien lui consacrer quelques lignes dans cette rubrique et tenter de comprendre ce succès fulgurant qu’elle-même a du mal à justifier : « Je pense que les thèmes que j’aborde correspondent à l’état d’esprit de l’ère post confinement » dit-elle. Soit. Jusqu’à présent, Melissa proposait donc des œuvres faciles et divertissantes qui, malgré quelques sujets de société un peu sombres, finissaient bien et rendaient tout le monde heureux. Mais cette fois, changement radical avec La Doublure : La romancière fonce dans la noirceur, la drogue, le sexe et la passion toxique ! Elle peut y perdre quelques-unes de ses fidèles lectrices… Mais y gagner des lecteurs ! Un mot de l’intrigue et vous comprendrez : Evie, jeune marseillaise innocente en quête de travail après une rupture amoureuse, accepte la proposition d’un bel et riche industriel : devenir, à Saint Paul de Vence, l’assistante personnelle de son épouse, jeune peintre, spécialisée dans le romantisme noir. Or le couple – elle surtout- est totalement pervers. Il met peu à peu Evie dans l’emprise et la dépendance , la transformant en « doublure » de la maîtresse des lieux….Le sujet est tordu . Les protagonistes, antipathiques. Mais l’écriture est vive. Les dialogues rythmés. Les références livresques aux mythes et légendes ainsi qu’aux tableaux gothiques, abondent . C’est malsain , agaçant mais.. on lit jusqu’au bout ! Curieux de savoir comment tout cela va finir. D’autant que Melissa Da Costa maîtrise parfaitement le crescendo et peut tenir la plupart de ses lecteurs dans le voyeurisme jusqu’au final. Divertissant.
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