Nouvelle pépite du tourisme culturel dans le Var, dans l’écrin magique de Porquerolles, la Villa Carmignac, a été créée sur l’île afin d’y exposer la collection d’art contemporain de la Fondation Carmignac, riche de quelque 300 oeuvres. Elle est ouverte au public depuis le 3 juin 2018. Au départ, il y avait une ferme, visible dans le film de Jean-Luc Godard Pierrot le fou que le précédent propriétaire, l »architecte Henri Vidal, a transformé en villa. Tombé sous le charme du domaine, Édouard Carmignac a imaginé en faire un lieu dédié aux arts. Le projet a consisté à dégager 2000 m2 d’espace d’exposition, sans que les contours de la maison, ni le paysage existant en soit modifiés car la propriété est située sur un site classé. A l’intérieur de la villa, les espaces se déploient en forme de croix. Au centre, un plafond d’eau laisse pénétrer la lumière naturelle et éclaire les espaces ainsi immergés. Le visiteur déambule librement dans des espaces amples et ponctués de percées visuelles sur les vignes. Sobre et intégré au paysage, le bâtiment répond techniquement à toutes les normes muséales et permet d’accueillir les œuvres de la fondation dans les meilleures conditions. La visite se fait pieds nus, par groupes de 50 personnes par demi heure (réservation conseillée) . L’exposition permanente présente une collection exceptionnelle de 70 oeuvres d’art contemporain avec des créations de Basquiat, Warhol, de Kooning, Jeff Koons, David LaChapelle, Lichtenstein, Pierre et Gilles et beaucoup d’autres. Cet été la Fondation carignac propose L’île intérieure, une exposition conçue par Jean-Marie Gallais, historien d’art : « L’enjeu était de faire une exposition d’art contemporain très ouverte qui puisse embarquer le visiteur qui ne sait pas exactement ce qu’il va trouver, dans une aventure dont il est le héros en quelque sorte, explique son Commissaire. Cependant, rien d’héroïque dans tout cela : une confrontation au pouvoir des oeuvres d’art, pouvoir d’évocation et d’imagination, de réflexion, d’émotion. »
Villa Carmignac
La Courtade, Porquerolles, Var
Jusqu'au 5 novembre
Entrée 10-15 €
Tel +33 (0)4 65 65 25 50
Nice : Fous de Ben
Expositions|
Par La rédaction
Le musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky de Nice accueille une exposition événement de Ben, l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Sa production, à la fois réflexion sur l’art dans ce qu’il a de plus fondamental et intégrant notre quotidien dans ce qu’il a de plus particulier, réussit à faire de la vie un art. Le musée a donné carte blanche à Ben qui, pendant une année, investit plus de 500 m2 du musée habituellement dédié à l’art naïf, brut et singulier avec affection et humour. L’exposition, intitulée « On est tous fous », est l’histoire d’une rencontre entre les œuvres de Ben (plus de 200), celles de sa propre collection (plus de 150) et certaines œuvres issues de la collection initiale d’Anatole et Renée Jakovsky. Cette dernière a permis la création de ce musée en 1982, enrichies de dons, legs, donations et acquisitions portant à près de 3000 items la collection d’aujourd’hui. C’est aussi la rencontre entre Ben et son public, invité à « plonger » dans son univers et même à participer notamment via une boîte à idées.
Dès le sas d’entrée le ton est donné. Les tableaux de Ben viennent « dialoguer » de-ci-delà avec celles de la collection initiale d’Anatole Jakovsky, reflet d’un certain bouillonnement intellectuel qui caractérise l’hôte comme l’artiste invité. Pure coïncidence, Ben était présent à l’ouverture du musée il y a 40 ans ! Point de cartel d’introduction à l’entrée. Ben, en toute liberté, y a inscrit cette phrase d’une écriture cursive reconnaissable entre toutes, d’une main légère guidée par son « génie » créatif et parfois en interaction avec des visiteurs du musée amusés et médusés. Le montage a duré moins de trois mois et certaines œuvres ont été faites sur place. Il a été rythmé par de nombreux aménagements autour d’un mobilier minutieusement sélectionné par Ben. L’univers de Ben est ainsi donné à voir, en une succession de moments qui, de ses « petites idées » jusqu’aux « nouvelles écritures » en passant par « les sculptures », la « photographie », le « temps » et la « mort », dressent un kaléidoscope de ses réalisations les plus actuelles. Un petit salon, une chambre à coucher et son vestiaire, une baignoire, un babyfoot, des tables et chaises propices à la conversation, un coin projection, une estrade à débattre, un fond sonore par Erik Satie, une cage d’escalier réinterprétée par Ben et baptisée « l’escalier psychiatrique »… Dans les jardins et la terrasse, des œuvres de Ben et de sa collection privée explorent la thématique de la folie et de l’art et son « ring » est prêt à accueillir des performances.
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