C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre (François Cluzet), Meriem (Adèle Exarchopoulos), Fouad (William Lebghil), Sophie (Lucie Zhang), Sandrine (Louise Bourgoin), Alix (Léo Chalié) et Sofiane (Théo Navarro-Mussy), un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin (Vincent Lacoste), jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres du métier…
Ce qu’on en pense
Après la santé (Hippocrate, Médecin de Campagne et Première année) , Thomas Lilti s’attaque au monde de l’éducation (autre grand malade de la société française), avec ce film choral doté d’un casting 5 étoiles. Les thèmes chers au réalisateur ex-médecin (vocation, transmission, apprentissage, adaptation…) sont toujours présents, de même que ses qualités d’écriture, de mise en scène et de direction d’acteurs. Contrairement à la plupart des films de collège, de lycée ou de fac, Un métier sérieux s’intéresse aux profs plutot qu’aux élèves pour pointer les dysfonctionnements du système, tout en soulignant ses points positifs. Le message est clair et il passe sans qu’on ait l’impression de subir un énième documentaire sur le malaise du corps enseignant. Du boulot sérieux.
Date de sortie 13 septembre 2023 De Thomas Lilti Avec Vincent Lacoste, François Cluzet, Adèle Exarchopoulos Nationalité France Genre Comédie dramatique Durée 1h41
Amoureux de Diane (Karin Viard) comme au premier jour, Alain (Franck Dubosc) traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver…
Ce qu’on en pense
Aussitôt vu, aussitôt oublié, lenouveau film de Philippe Lefebvre ( Le Siffleur) mise tout sur son couple vedette (Karin Viard-Franck Dubosc), supposément assez sexy et bankable pour faire oublier un scénario insignifiant et une réalisation sans relief. A l’arrivée: une rom-com arthritique sur les affres du couple après la cinquantaine et le départ des enfants. Pendant la projection, on rêve effectivement d’un nouveau départ… vers une autre salle !
Fanny (Lou de Laâge) et Jean (Melvil Poupaud) ont tout du couple idéal : épanouis dans leur vie professionnelle, ils habitent un magnifique appartement dans les beaux quartiers de Paris et semblent amoureux comme au premier jour. Mais lorsque Fanny croise, par hasard, Alain (Niels Schneider), ancien camarade de lycée, elle est aussitôt chavirée. Ils se revoient très vite et se rapprochent de plus en plus…
Ce qu’on en pense
Troisième film français pour Woody Allen, désormais tricard à Hollywood, qui décline avec Coup de chance le sempiternel triangle amoureux comme on s’acquitte d’une dette. L’oeuvre d’uncinéaste fatigué, en panne d’imagination et de punchlines, qui n’a fait qu’un passage discret par la Mostra de Venise et sort tout aussi discrètement dans les salles françaises. Lou de Laâge et Valérie Lemercier parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu, contrairement à leurs partenaires masculins, Melvil Poupaud et Niels Schneider, empêtrés dans des rôles d’hommes forcément toxiques. Le film justifie son titre par sa brièveté.
En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman (Arieh Worthalter), militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman (Arthur Harari), jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine…
Ce qu’on en pense
Après Saint-Omer et Anatomie d’une chute , Le Procès Goldman est le troisième film de l’année à avoir pour cadre un tribunal de justice. Cela dit, sans doute, quelque chose de notre époque… Cédric Kahn filme sans artifice et avec nervosité le combat d’un militant politique passé à l’action violente qui refuse d’endosser le crime de sang dont on l’accuse. Le Procès Goldman ne répond pas à la question de sa culpabilité ou de son innocence, mais dénonce l’antisémitisme latent de la société française à travers les deux fortes figures de Goldman (Arieh Worthalter saisissant ) et de son avocat, Georges Kiejman, incarné par Arthur Harari. Un film qui claque sec comme un verdict.
Angela (Llinca Manouche), qui cumule les emplois d’assistante de production et de chauffeuse Uber, parcourt la ville de Bucarest . Cette « Alice au pays des merveilles de l’Est » rencontre dans son épuisante journée : des grands entrepreneurs et de vrais harceleurs, des riches et des pauvres, des gens avec de graves handicaps et des partenaires de sexe, son avatar digital et une autre Angela sortie d’un vieux film oublié, des occidentaux, un chat, et même l’horloge du Chapelier Fou…
Ce qu’on en pense
Les amateurs de films extrêmes se souviennent sans doute avec émotion de Bad luck Banging or Loony Porn, le précédent long métrage du réalisateur roumain Radu Jude. L’histoire d’une enseignante dont la sextape conjugale avait fuité sur internet et qui refusait obstinément de s’en excuser. N’attendez pas trop de la fin du monde est encore plus dément. Il n’y a qu’une scène de sexe cette fois, mais l’héroïne (jouée par l’épatante Llinca Manouche, sosie crédible de Lady Gaga) est atteinte d’une sorte de syndrome de La Tourette qui la pousse à publier toutes les cinq minutes sur les réseaux sociaux des vidéos tellement ordurières qu’elle utilise un avatar masculin pour les diffuser. Le reste du temps, elle roule d’un bout à l’autre de Budapest pour faire des courses Uber ou répondre aux sollicitations d’une société de production de films d’entreprises. L’une d’elles cherche à redorer son blason terni en faisant témoigner d’anciens employés accidentés sur la nécessité de respecter les consignes de sécurité. Le tournage du spot (par le réalisateur de séries Z Uwe Boll dans son propre rôle) est filmé en temps réèl, ce qui nous vaut un plan fixe final de… 35 minutes ! Le film lui-même dialogue avec un autre long-métrage roumain de 1981, Angela merge mai departe, réalisé par Lucian Bratu : l’histoire d’une femme taxi dans la Roumanie communiste des années 70, dont plusieurs séquences sont insérées à l’emporte pièce dans la narration… Tout est à l’avenant dans ce film totalement barré, qui met l’attention et le sens de l’humour du spectateur à rude épreuve pour dénoncer toutes les tares de la société contemporaine avec unhumour au napalm. N’attendez pas la fin du monde pour aller le voir !
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