Par la rédaction
Rien ne prédestinait Bonnard à la peinture. Pourtant, dès ses premières créations, il est l’un des piliers du mouvement Nabi, participant intensément au bouillonnement des arts des années 1890. Il prendra par la suite une autonomie et se forgera une identité propre, loin des différents mouvements d’avant-gardes. Ses paysages, ses intérieurs comme ses nus sont le reflet de son originalité et de sa quête incessante de la sensation colorée grâce à l’observation de la nature. Le rapport qu’entretient Bonnard avec son territoire ou plutôt ses territoires est particulièrement intense et donne naissance à de nombreux tableaux, paysages ou intérieurs. « La peinture c’est quelque chose à condition de se donner tout entier. » déclare-t-il à son ami Matisse. C’est pourtant au monde des loisirs à la Belle Époque (1890-1914), qu’est consacrée l’exposition d’été du musée Bonnard. Un sujet largement étudié pour la période impressionniste mais que la génération suivante – celle de Bonnard et de son époque – a enrichi d’un nouveau regard porté sur une société qui ne cesse d’évoluer. Bals, fêtes populaires, soirées mondaines se multiplient. La Parisienne devient inséparable du paysage de la capitale. Les cabarets sont tout à la fois des lieux de travail et de réjouissance des artistes et musiciens et des lieux de promotion et de diffusion. Le cirque devient un spectacle à part entière, sujet dont s’emparent les peintres. Les bords de mer ou de fleuve sont également des espaces propices à la création. Autour de Bonnard, l’artiste le plus représenté dans cette exposition avec des œuvres majeures sur ce sujet, sont réunis des artistes célèbres pour leur attrait pour le monde des loisirs nocturnes ou diurnes comme Toulouse Lautrec, Louis Anquetin, Georges Seurat ou Dufy, dont les œuvres traduisent les changements de la société.
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