Mougins : Leïla Ka

Leïla Ka est entrée par la porte des danses urbaines, et a été interprète dans May Be de Maguy Marin. Sa carrière est en pleine ascension et elle est l’une des jeunes chorégraphes les plus demandées sur les scènes internationales. Son nouveau spectacle Maldonne commence par un souffle. Celui qu’expirent, face au public, les cinq danseuses serrées les unes contre les autres. Elles portent des robes aux imprimés fleuris, rappelant le temps où la féminité était – est encore – affaire d’apparence. Des robes d’intérieur, de soirée, de mariage, de tous les jours, longues ou courtes. Un préjugé que ce quintet explosif va faire voler en éclat, au cours d’un spectacle qui mixe allègrement les styles, chorégraphiques et musicaux. Leurs gestes traversent les mille et une tâches domestiques traditionnellement réservées aux épouses et aux mères, pour mieux s’en émanciper dans une énergie libératrice. Les changements de tenues se font aussi bien à vue qu’en coulisses. Une quarantaine de robes sont portées puis abandonnées, comme autant d’oripeaux dont il convient de se défaire. La bande son enchaîne le Je suis malade de Serge Lama revisité par Lara Fabian, avec Leonard Cohen et Vivaldi. Maldonne redistribue les cartes à l’endroit, dans un élan iconoclaste et vivifıant.