Par Philippe Dupuy
Alors que la rumeur l’annonce chantant Piaf pour l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, Céline Dion apparaît dans un documentaire qui laisse penser qu’elle en sera bien incapable. Centré sur sa maladie – le syndrome de la personne raide, affection rare qui touche un personne sur un million-, Je suis : Celine Dion d’ Irene Taylor, montre la star, chez elle, entourée de ses jumeaux, de son personnel et de son chien, vivant quasi recluse et souffrant par dessus tout de ne plus pouvoir chanter. Car contrairement à ce qu’on avait cru comprendre , la maladie ne touche pas seulement les muscles de la chanteuse canadienne : elle attaque aussi ses cordes vocales. Plusieurs séquences du film – difficiles à regarder-, la voient essayer vainement de chanter et fondre en larmes. Rarement (voire jamais) une star de cette envergure se sera livrée aussi crûment devant une caméra. Céline Dion ne cache rien de ses traits vieillis, de ses cheveux grisonnants, de sa silhouette empâtée ni de sa détresse face à la maladie. Elle laisse la caméra filmer au quotidien sa routine de maman attentionnée et de patiente courageuse des divers praticiens qui tentent de soulager ses douleurs. Une visite dans les hangars où elle a entreposé les costumes, les archives et le matériel de scène de sa fabuleuse carrière, permet de quitter un moment ce triste tableau, pour évoquer ses multiples tournées mondiales, ses dizaines de millions de disques vendus et ses multiples récompenses internationales. Le retour à son quotidien n’en est que plus déchirant. Sans emphase, auto apitoiement, ni mièvrerie, Je suis : Celine Dion montre la vie d’une malade qui se bat de toutes ses forces pour tenter de retrouver le don du ciel qui a guidé toute sa vie. Le film lui permet déjà de faire entendre sa voix de femme. Pour réentendre celle qui a valu à la chanteuse une si éblouissante carrière, on ne peut que prier avec elle.
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