Par Ph.D
Le pitch
Ancienne star du cinéma et de la télévision, Elisabeth Sparkle (Demi Moore) est mise sur la touche par son patron (Dennis Quaid) qui cherche à rajeunir l’audience de sa chaîne. C’est alors qu’un inconnu l’invite à participer au programme « The Substance », consistant à s’injecter un liquide censé créer un double parfait et rajeuni d’elle-même. Ainsi naît Sue (Margaret Qualley), une jeune femme à la plastique parfaite. Seule ombre au tableau : Elisabeth et Sue sont toujours la même personne et doivent vivre en alternance, en permutant tous les 7 jours…
Ce qu’on en pense
Après Titane (Palme d’or 2021), un nouveau « film de genre » français et féminin était en compétition à Cannes 2024. The Substance y a reçu – à la surprise générale-, le prix du scénario : étonnant pour un film de pure mise en scène dont l’histoire semble tirée d’une BD de série Z. Sous influence Cronenberg, Coralie Fargeat (Revenge) pousse à fond les curseurs du gore et de l’artificiel dans ce thriller horrifique censé se passer à Hollywood, mais qui a été en réalité tourné sur la Côte d’Azur. Le plus fort c’est qu’on ne voit pas la différence ! Demi Moore y campe un avatar d’elle-même, qui teste un programme secret lui permettant de retrouver temporairement la plastique de sa jeunesse, mais une semaine sur deux seulement. La semaine suivante, elle retrouve son enveloppe corporelle habituelle. A condition, toutefois, de respecter scrupuleusement le protocole, car chaque jour de plus passé dans sa nouvelle identité (en Margaret Qualley) se paie de 10 ou 20 ans de plus dans l’ancienne… Facile de deviner ce qui va se passer dans ce Portrait de Dorian Gray 2.0 à l’esthétique publicitaire, qui utilise toutes les ficelles du body horror pour un résultat choc et toc. On a trouvé les grimaces forcenées du revenant Dennis Quaid encore plus atroces que les mutations corporelles de l’héroïne. Dénonciation grossière du jeunisme et du culte de l’apparence, The Substance en manque trop (de substance) pour être pris au sérieux.
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