Par Ph.D
Le Pitch
Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov (Ben Whishaw), telle une traînée de soufre, est une ballade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au cœur des geôles de Sibérie, pendant la seconde moitié du XXe siècle.
Ce qu’on en pense
Edouard Limonov, poète punk, écrivain et activiste Russe d’extrême-extrême droite, qui soutint l’annexion de la Crimée, envoya ses militants combattre pour la Russie dans le Dombass et mourut avant de pouvoir soutenir la guerre en Ukraine dont il était originaire, est l’objet du nouveau film de Kirill Serebrennikov qui avait une fois de plus les honneurs de la compétition à Cannes 2024 (et en est encore reparti bredouille). Adaptant le roman d’Emmanuel Carrère, le réalisateur de Leto et de La Fièvre de Petrov en fait une sorte d’Amadeus Russe, dans une reconstitution épatante du New York des années 70-80, sur fond de reprises de Lou Reed et du Velvet Underground. Brillant sur la forme (agitée), mais louche sur le fond (le film ne fait pas mention des positions politiques de l’écrivain), Limonov, la ballade offre à Ben Whishaw (le Q des derniers James Bond) un rôle en or. Sa prestation, qui aurait dû lui valoir un prix d’interprétation à Cannes, lui permettra sans doute de concourir pour un Oscar.
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