Par MAB
Le pitch
A la mort brutale de son père fabricant de fromage, Totone (Clément Faveau), dix huit ans, doit se reprendre en main : fini les bières et les bals de village avec ses potes. Il faut trouver un moyen de gagner sa vie d’autant qu’il est en charge de sa petite sœur de 7 ans. Batailleur mais débrouillard, Totone ne craint pas de se lever tôt et d’accomplir des travaux de force. On est comme ça dans cette dure campagne du Jura. Le voilà qui se persuade de réaliser le meilleur comté de la région pour gagner un concours et le prix qui l’accompagne...
Ce qu’on en pense
« J’ai voulu faire un portrait de l’intérieur de la jeunesse rurale, avec laquelle j’ai grandi » dit Louise Courvoisier de son premier long métrage. Son héros, Totone, est un p’tit gars du coin rugueux et sensible qui jure « vingt dieux » comme il respire. Recruté sur place, dans le Jura où il élève des volailles, Clément Favreau en est la parfaite incarnation. La réalisatrice suit sa trajectoire avec humour et tendresse, en tracteur, mobylette ou camion laitier, flanqué ou non de sa petite soeur. Il aurait été impossible de parler du Jura sans faire de la fabrication du comté un personnage essentiel du scénario. Louise Courvoisier a parfaitement lié tous les ingrédients et peut en être fière du résultat : son film est beau comme un fromage ! Maîtrisé, sincère, sans pittoresque et plein d’amour, Vingt dieux a fait le délice du Certain Regard à Cannes avant de recevoir le Valois de diamant à Angoulême. Ce n’est pas tous les jours que la campagne nous est « comté(e) » avec autant d’amour et de panache. Vingt dieux, c’est la bonne surprise « Art & Essai » de l’année !
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