Par Ph.D
Le Pitch
Aux confins d’un Eden luxuriant, se profile la menace du monde extérieur. En sept jours hallucinés, les paysans d’un village médiéval sans nom vont assister à la disparition de leur monde. Un seul (Caleb Landry Jones) restera pour la raconter…
Ce qu’on en pense
Cela commence dans un champs de blé filmé au ras des épis, comme un film de Terrence Malick (voix off comprise). Un bon sauvage échevelé et barbu (Caleb Landry Jones, christique) s’y nourrit de germes et d’écorces avant de plonger dans le loch qui le borde. On le retrouve villageois parmi les villageois d’un bourg médiéval misérable et boueux, ami du seigneur local aussi peu exigeant qu’utile à la survie de ses fermiers. Deux incidents viennent troubler le fragile équilibre de la communauté : l’incendie nocturne d’une grange et l’arrivée concomitante de trois étrangers, aussitôt accusés du désastre. Deux seront cloués au pilori pour leur peine. La troisième tondue et chassée à coups de trique. Lorsqu’un dessinateur noir débarque pour cartographier les terres seigneuriales, chacun sent bien que c’est le début de la fin… Pour son cinquième long-métrage , la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari, collaboratrice de Yourgos Lanthimos, a choisi l’Ecosse pour tourner, en anglais quasi médiéval, ce western panthéiste sur la fin de l’état de nature et les ravages du capitalisme dans le monde rural. Son film ravira les cinéphiles et perdra sans doute les autres par sa radicalité naturaliste, son refus d’une narration classique et sa propension à poêter plus haut que son luth (sa cornemuse, en l’occurence).
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