Par J.V
Le Pitch
Enzo (Eloy Pohu), 16 ans, est apprenti maçon à La Ciotat. Pressé par son père (Pierfracescoi Favino) qui le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche à échapper au cadre confortable mais étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad (Maksym Slivinskyi), un collègue ukrainien, qu’Enzo va entrevoir un nouvel horizon…
Ce qu’on en pense
L’histoire autour du processus de création de « Enzo » est aussi belle que dramatique. En effet, Robin Campillo a tourné ce film coécrit avec Laurent Cantet peu de temps après le décès de ce dernier, qui devait assurer les prises de vues. D’un bout à l’autre, on sent, dans cette œuvre sensible, leur univers respectif. À savoir la façon de capter la complexité humaine de l’auteur palmé pour « Entre les murs » (2008) et le traitement des corps et de la sensualité de celui de « 120 battements par minute », qui reçut le Grand Prix du Jury en 2017. Leur alchimie transparaît et de manière subtile, le film capte le tiraillement entre le confort et la nécessité de se battre pour des valeurs qui nous sont chères, en interrogeant quel serait le bon choix. Si tant est qu’il y en ait un… L’atmosphère du Sud insuffle à ce drame – qui n’est pas une tragédie – une saveur inattendue, loin des poncifs, ce qui permet de ne pas se limiter à une simple réflexion sur l’âge ingrat et les attirances qui lui sont liées. Il s’agit davantage de faire l’état des lieux d’une jeunesse en manque de repères, car lucide de vivre dans un monde marqué par la violence et les guerres. Celle en Ukraine étant au cœur des préoccupations de Vlad, dont le personnage principal va tomber sous le charme.
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