Par Ph.D
Le pitch
Après plusieurs années d’exil aux Etats-Unis, Ali (Ekin Koç) est retourné enseigner en Turquie avec sa femme qui exerce comme vétérinaire. Dans sa ville natale, il retrouve sa famille qui vit sous le joug d’un père autoritaire. Lorsque sa mère impotente décède dans des circonstances suspectes, Ali soupçonne rapidement son père de l’avoir frappée. Ce que réfutent ses deux soeurs. Aidé par un mystérieux rôdeur (Erkan Kolçak Köstendil) qu’il engage comme jardinier, le jeune homme va se lancer dans une quête vengeresse qui va le confronter à ses propres tourments…
Ce qu’on en pense
Deux fois récompensé à Reims Polar, le troisième film de l’Iranien Alireza Khatami, remarqué à Cannes avec ses Chroniques de Téhéran (2023), risque de dérouter les spectateurs habitués à des narrations linéaires. La quête de vérité de son héros subit, en effet, dans sa deuxième partie, une inversion de rôles à la Mulholland Drive que rien ne laissait présager et que chacun pourra interpréter à sa guise. Il s’agit, sans doute, pour le réalisateur de brouiller les cartes car son récit est en grande partie autobiographique. L’idée qui le sous-tend est que le patriarcat pèse aussi bien sur les hommes que sur les femmes et que les traumas en découlent peuvent ressurgir à tout moment. Le conflit du héros avec son père est, ainsi, ravivé par le fait qu’Ali est en âge d’être père à son tour et qu’il en est empêché. Entre drame familial, polar Lynchéèn et thriller psychologique, troublant et mystérieux, le film agit avec effet retard et donne à réfléchir longtemps après la projection.
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