La première écoute est un peu déceptive. Impression dominante: c’est le même que le premier (Zanaka 2016), sans les tubes… Mais Jain (Jeanne Galice de son vrai nom) est une artiste attachante et elle a largement prouvé en live qu’elle n’était pas un produit préfabriqué. Alors on résiste à la tentation de zapper son deuxième effort et, après plusieurs écoutes attentives, les chansons font leur chemin. On aime bien le flow R’n’B d' »On My Way » qui ouvre l’album, les sonorités orientales d’ « Adu Dhabi » (évocation de son enfance dans la capitale des Emirats) et de « Star« , les petites comptines à la Manu Chao electro (« Flash », « Alright », « Dream »), le côté fun et enfantin ( « Inspecta » avec son intro Inspecteur Gadget), la ballade acoustique à la Selah Sue (« Souldier« ), le faux reggae electro qui part en ballade mélancolique au refrain ( « Feel it« , la chanson plus mature du lot)… Au bout du compte, rien d’aussi immédiatement accrocheur que « Come » ou « Makeba » sur le premier album, mais rien à jeter non plus. De la bonne pop, qu’on aura plaisir à lui voir jouer en live dans sa jolie combi bleue rétro futuriste qui a remplacé la petite robe noire à col Claudine de ses débuts.
Souldier
Jain
(Columbia)
La chair des autres
ça vient de sortir|
Par MAB
La Frontière sauvage
ça vient de sortir|
Par MAB
Lost in Cannes
ça vient de sortir|
Par MAB
Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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