Le Fantôme du cinéma français

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Le Fantôme du cinéma français

Par Ph.D

Il devrait être le Louis B. Mayer ou le Samuel Goldwyn français. Né du mauvais de l’Atlantique, Bernard Natan n’est que le grand oublié du cinéma français : un véritable fantôme !  Arrêté et jugé en 1939 par la police et la justice de Vichy sur de fausses accusations de malversations financières,  mort à Auschwitz et aujourd’hui totalement oublié, Bernard Natan n’a jamais été vraiment réhabilité. On lui doit pourtant d’avoir repris et sauvé de la faillite le groupe Pathé, d’avoir créé à Paris des studios de cinéma dignes de ceux d’Hollywood, d’y avoir produit et fait tourner quelques-uns des plus grands films français des années 20-30, d’avoir développé le plus grand réseau de salles de cinéma du pays, d’avoir fait découvrir aux français les premiers dessins animés de Walt Disney, d’avoir cru le premier au cinéma parlant,  à la couleur et à l’ancêtre du cinémascope…  Son seul tort aura été d’être né  juif (en Roumanie, sous le nom de Tanezapf), à la mauvaise époque et au mauvais endroit. Cela lui sera fatal, après que la crise de 1929 ait mis à mal les finances du groupe Pathé et que la montée de l’antisémitisme ait ouvert la voie à l’occupation nazie et à la collaboration. Dans un style toujours très imagé, l’historien du cinéma et biographe Philippe Durant, retrace le destin de ce grand patron visionnaire et réhabilite enfin sa mémoire. Court récit solidement documenté,  Le Fantôme du cinéma français (sous titré « Gloire et chute de Bernard Natan« ) se lit comme un roman.  

 

By |février 10th, 2021|Categories: ça vient de sortir|0 Comments

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