Montre jamais ça à personne

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Montre jamais ça à personne

Par Phil Inout

Le Pitch

Clément Cotentin a commencé à filmer son grand frère Aurélien, alias Orelsan, en 2005, alors qu’il cherchait encore sa voie/voix  à Caen avec ses potes Gringe, Ablaye et Skread. Il a suivi son ascension jusqu’à Bercy…

Ce qu’on en pense

Comment devient on le numéro 1 du rap en France lorsqu’on est issu de la classe moyenne (parents dans l’enseignement), un peu glandeur, un peu zonard, qu’on vient de Caen, qu’on ne connaît personne dans le milieu de la musique et qu’on n’est pas spécialement dévoré d’ambition ? C’est à cette question que la série documentaire de Clément Cotentin, journaliste sportif et petit frère d’Orelsan,  s’attache à répondre. Fan inconditionnel de son grand frère (« C’est le Eminem français« ), Clément à commencé à le filmer en 2005 dans l’appart de Caen où il zonait avec ses potes, en essayant sans trop y croire de faire du rap,  entre petits boulots (gardien de nuit dans un hôtel) et grosses déconnades d’ados attardés. Il l’ a suivi depuis premières des battles rap jusqu’aux concerts de Bercy pour la triomphale tournée de La Fête est finie. Présenté en avant-première à CanneSéries, Montre jamais ça à personne (excellent titre) mélange les images tournées dans l’intimité d’Orel et ses potes pendant 15 ans et des interviews récentes des différents protagonistes et de personnalités extérieures au groupe comme Gims, Soprano, Olivia Ruiz, Stromae, le tourneur ou le responsable de la maison de disques d’Orelsan. La série ne cache rien des accidents de parcours (humiliation des premières battles, annulation de la première tournée après l’ affaire « Sale pute« , doutes permanents…) et montre comment s’est construit, pierre par pierre,  le succès d’Orel : un MySpace original (les réseaux sociaux n’existaient pas encore ), un trés bon premier album suivi d’un bad buzz qui lui assure une notoriété nationale, un deuxième album encore meilleur,  avec une nouvelle identité (Rael San) et des clips pop, des tournées qui imposent l’artiste comme une vraie bête de scène, un clan soudé, l’attachement à la famille et aux racines provinciales… Rien n’assurait que ça marcherait,  mais l’essentiel était là : le talent d’écriture, le charisme,  la volonté de progresser sans cesse… Lorsqu’à la fin, Clément demande à Orel et Skread ce qu’ils pensent du parcours, les deux font la même réponse : « Ce n’est que le début« . Edifiante, rythmée et drôle,  la série se regarde avec intérêt. La saison 2 est entièrement consacrée au making of de l’album Civilisation et est tout aussi passionnante. Enregistré pendant le premier confinement Covid, le disque a connu une gestation pour le moins laborieuse, mais a fait un carton absolu, comme la tournée qui a suivi et dont le documentaire montre le début. La série donne très envie de le réécouter.

By |octobre 12th, 2022|Categories: Séries|0 Comments

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