The Power of The Dog

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The Power of The Dog

Par Philippe DUPUY

Le pitch

Originaires du Montana, les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés. Autant Phil (Benedict Cumberbatch) est brillant, macho et cruel – autant George (Jesse Plemons) est flegmatique, méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée du Montana. Une région, loin de la modernité galopante du début du XXème siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l’on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré. Lorsque George épouse en secret Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se met en tête d’anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se servant de son fils Peter (Kodi Smit-McPhee) , garçon sensible et efféminé, comme d’un pion dans sa stratégie sadique et sans merci…

Ce qu’on  en pense

D’un côté, il y a le crêve-coeur de devoir regarder un tel film sur un écran de salon. De l’autre, le plaisir de l’avoir à disposition sans sortir de chez soi,  le jour de sa sortie.  Le nouveau Jane Campion est disponible sur Netflix  après avoir ramassé le Prix de la mise en scène à Venise. Un prix amplement mérité : la réalisation est formidable et la photo sublime. Censé se passer dans le Montana dans les années 1900, le film a été tourné en Nouvelle Zélande. La lumière y est un peu différente, mais la reconstitution d’époque est parfaite. Adapté du roman éponyme de Thomas Savage, Le Pouvoir du chien distille le poison de la jalousie, du virilisme et de l’homophobie dans un enrobage de grand western classique. Benedict Cumberbatch y joue un cowboy à la virilité trouble, Kirsten Dunst une jeune veuve portée sur la boisson. Mais la révélation du film est Kodi Smit-McPhee qui joue son fils. Son look androgyne détonne et crée le malaise au milieu des garçons vachers du ranch Burbank…  Première femme réalisatrice palmée à Cannes (pour La Leçon de piano), Jane Campion prend tout son temps pour nouer les fils du drame à venir,  mais elle n’oublie pas de faire de l’image : chaque plan ressemble à un tableau d’Hooper. Quelque part entre Brokeback Mountain et There Will Be Blood,  The Power of the Dog est peut-être le plus beau film de l’année. Mais on ne le verra pas au cinéma.

By |décembre 1st, 2021|Categories: Cinéma|0 Comments

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