Springsteen

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Springsteen

Par Philippe Dupuy

Le Pitch

Au début des années 80, Bruce Springsteen (Jeremy Allen  White) , sur le point d’accéder au star system, lutte pour concilier les pressions du succès et les fantômes de son passé. Réfugié dans une petite maison de New Jersey, il enregistre en solo, sur un magnétophone quatre pistes, les chansons qui formeront Nebraska  :  un disque acoustique aussi brut qu’habité, peuplé d’âmes perdues à la recherche d’une raison de croire…

Ce qu’on en pense

Après Elton John (Rocket Man) et Bob Dylan (Un Parfait inconnu), Bruce Springsteen a l’insigne honneur d’un biopic de son vivant. Il n’y tenait pas tant que ça, mais Scott Cooper (Crazy Heart, Les Brasiers de la colère) a su le convaincre qu’en adaptant le livre de Warren Zane (Deliver Me From Nowhere), il saurait éviter les travers de la bio Wikipedia Hollywoodienne. Et c’est effectivement ce qu’il a fait, dans un style indé qui le démarque des biopics standards. En se concentrant sur l’année bascule au cours de laquelle Springsteen, entre dépression chronique et vertige de la célébrité,  est retourné dans le New Jersey pour y  enregistrer son unique album acoustique (le mythique Nebraska qui ressort ces jours ci en version Deluxe augmentée), le film réussit sa mission d’introspection springsteenienne. C’est le premier biopic de rockstar  qui s’intéresse vraiment à la manière dont les chansons naissent,  à la création d’un album et aux relations entre artiste, manager (Jeremy Strong, formidable en Jon Landau)  et maison de disques.  Jeremy Allen White ( découvert en cuisinier punk dans la formidable série The Bear) offre une incarnation habitée de celui qui allait devenir le Boss,  mais n’était encore que le fils d’un père alcoolique et bipolaire dont l’image le hantait et qu’il devait affronter avant de prendre son envol définitif vers la starisation. L’acteur, qui ressemble effectivement assez au Springsteen des années 70 (sa période Al Pacino),  a même poussé le souci d’identification jusqu’à réenregistrer les chansons qu’il interprête à l’écran,  avec une voix assez proche de celle de Springsteen. On ne lui en demandait pas tant et on aurait aussi pu se passer des scènes de live dans lesquelles il singe la gestuelle du Boss. Mais pour le reste,  le film est une réussite et mérite d’être vu même si on ne fait pas partie du fan club de Bruce Springsteen. 

 

By |octobre 22nd, 2025|Categories: Cinéma|0 Comments

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