Catherine Ringer à Beaulieu

//Catherine Ringer à Beaulieu

Catherine Ringer à Beaulieu

(Photo Julien Ripert) 

Catherine Ringer a donné un sublime concert  aux Nuits Guitares de Beaulieu.  Entourée d’un groupe de super musiciens, dont un jeune guitariste spectaculaire en lieu et place du regretté Fred Chichin, la Grande Catherine y a joué les tubes des Rita et les chansons de son dernier album, « Chroniques & Fantaisies » qui motive cette nouvelle tournée.  Pour en parler, la chanteuse nous avait reçu dans le salon d’un hôtel parisien,  en bleu de chauffe et godillots. Comme si elle sortait tout juste du garage où elle aurait procédé aux derniers réglages moteurs de la tournée. Pas de cambouis sur les doigts, mais la poignée de main est aussi franche que ses réponses

On vous croyait embarquée dans une aventure au long cours avec Plaza Francia. Qu’est-ce qui nous vaut ce retour en solo?
En fait, la tournée qu’on a faite ensemble m’a redonné envie de chanter mes propres chansons. J’ai continué à en écrire sur la route en puisant dans mes sensations du moment.Et quand on n’avait pas de concerts, j’allais en studio faire des maquettes. On refera peut-être des concerts avec Plaza Francia mais là, j’ai vraiment envie de retrouver mon propre public.

Comment travaillez-vous?
Je compose à la guitare ou au piano. Ça part généralement d’un son ou d’un rythme, je construis dessus, je trouve la mélodie… Après seulement j’écris dessus. J’ai beaucoup appris en travaillant avec Fred pendant toutes ces années.J’ai acquis une bonne technique. Sauf que maintenant, il faut que je fasse tout toute seule.Avant c’est plutôt lui qui s’occupait du son, des arrangements et de la production… J’ai gardé notre manière de faire.

C’est pour cela que l’album sonne très Rita?
Je ne me rends pas compte. C’est ce que j’ai toujours fait, il me semble. Il n’y a rien de prémédité là-dedans. Je travaille à l’instinct, sans objectif particulier. En puisant dans mes impressions personnelles, mais en essayant que ça parle aussi aux autres. Il faut que ça serve à quelque chose, sinon c’est pas la peine.

On sent effectivement dans plusieurs chansons une volonté de partager votre expérience…
Avec «Senior», j’avais envie d’exprimer quelque chose que je sentais sur l’avancée dans la vie.Vieillir ce n’est pas que du malheur même si forcément on perd des êtres chers.Il y a aussi de la beauté là-dedans.En tout cas, c’est un thème que j’avais envie de traiter et je suis très contente de l’avoir fait. «Obstination», c’est un appel à ne pas baisser les bras à rester éveillé, à avancer …

Finalement le titre Chroniques & Fantaisies est un peu trompeur: le disque est moins léger qu’il n’en a l’air. «Tristessa» évoque l’absence de Fred, «Leur amour» fait songer au film de Michael Haneke…
C’est drôle je l’ai revu il n’y a pas longtemps.Mais je n’y ai pas pensé en écrivant la chanson.Je suis plus inspiré par la vie que par le cinéma.Il y a quand même des chansons fantaisistes et légères comme «La Petite planète» ou «Como va»…

Et «Rock de nuit», dont le riff fait penser à un titre de Patti Smith…
J’ai beaucoup écoutée ses premiers albums.Ca a dû ressortir comme ça. Elle a été une grande source d’inspiration comme Oum Kalsoum, Piaf, Barbara, Bessie Smith, Janis Joplin et … Annie Cordy! (rires) J’ai toujours bien aimé la variété… .

Comment regardez-vous votre parcours?
Je le trouve bien rempli. Cela fait plaisir de constater que nos chansons sont toujours jouées dans les fêtes. D’une certaine façon, elles sont utiles pour les gens. On ne les a pas faites pour rien: c’est à ça que ça sert.

By |juillet 21st, 2018|Categories: Événement|0 Comments

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