Non contents d’avoir le plus beau nom de groupe du monde, les Cigarettes After Sex produisent la plus belle musique qui soit. On craignait qu’ils ne puissent jamais surpasser la perfection ouatée de leur premier album, paru il y a deux ans, et qu’on écoute encore en boucle chaque fois qu’une soirée s’éternise. Leur second est encore meilleur, avec des chansons qu’on croirait remixées du Velvet 3 par Roger Waters pour un film de David Lynch : crépusculaires et sensuelles, portées par la voix androgyne de Greg Gonzalez et des arrangements minimalistes de musique de chambre. Etonnant pour un groupe originaire d’El Paso (USA). Beau à pleurer, Cry est l’album de l’hiver… Et de tous les suivants. A écouter en boucle sous la couette avant, pendant et après l’amour…
Cigarettes After Sex
Cry
Sortie 25 octobre 2019
(Partisan Records)
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Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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