Il y avait pourtant Sting à Juan les Pins et IAM, place Massena… Mais la reine du jour (et de l’été), c’était bien elle: Céline Dion. Presque dix ans qu’elle n’était plus venue chanter à Nice et vingt qu’elle n’avait pas fait une vraie tournée en France. C’est peu dire qu’elle était attendue. L’imitatrice Véronique Dicaire, qui assure vaillamment la première partie, avait à peine terminé «I Will Always Love You» en version Céline, que les 32000 spectateurs de l’Allianz Riviera scandaient déjà son nom: «Céline! Céline! Céline!». Comme chaque soir depuis le début de sa tournée, la chanteuse a fait son entrée en pantalon noir et veste argentée sur «Rendez vous dans un autre monde» (voir vidéo). Silhouette élégante et gracile, mais voix déjà bien assurée. Elle tiendra tout le concert à ce niveau, grimpant dans les aigus et poussant les notes les plus difficiles sans jamais faillir. Crinière blonde et poses de rockeuse: on retrouve d’emblée la performeuse de toujours. Céline, c’est un peu Johnny au féminin. Une bête de stades !
Derrière elle, l’orchestre composé d’une quinzaine de musiciens et trois choristes, assure en mode rock’n’roll. Ça fait du bruit, mais l’enceinte de l’Allianz Riviera encaisse très bien les décibels. Pour son premier mega -concert, le nouveau stade de Nice a donné toute satisfaction, question acoustique et visibilité (en dehors de certaines places sur les tribunes latérales, vraiment trop décalées par rapport à la scène). Le spectacle était de toute beauté. Pourtant, l’immense scène de 52 mètres sur 20 paraissait presque dépouillée avant le show. Pas de décor, ni d’effets spéciaux comme à Las Vegas : juste de superbes lumières, quelques projections vidéo, Céline, ses musiciens et ses chansons. Et ça suffit amplement ! Les titres du nouvel album ( « Encore un soir », « L’étoile », « Si c‘était à refaire » « A vous » ) passent fort bien la rampe du live. Avant d’introduire «Encore un soir», la chanteuse quebecoise a tenu à s’adresser au public niçois: « Il était hors de question de ne pas s’arrêter à Nice, confia-t-elle, la main sur le cœur et l’émotion à fleur de peau.L’an dernier, nous étions de tout cœur avec vous.Ensemble, ce soir, nous allons célébrer la vie, la musique et le plaisir de se retrouver.Mais nous penserons aussi à ceux qui nous ont quitté.Je vous aime!».
(Photo Frantz Bouton/NiceMatin.fr)
Le reste ? Une longue série de tubes (« On ne change pas » , « Je t’aime encore » , « Zora sourit », « Si c’était à refaire » , «S’il suffisait d’aimer» , «Ziggy»… ) interprétés avec force, conviction et générosité , souvent repris en chœur par la foule. Avec un intermède sexy sur «Le Ballet» au cours duquel la chanteuse apparaît dans une combinaison en dentelles noires ultramoulante et chante dans toutes les positions, en corps à corps langoureux avec un danseur… La température grimpe d’un coup de plusieurs degrés dans le stade. Tant pis pour les prudes qui trouvent le numéro déplacé «à son âge…». Céline et ses 49 ans triomphants, n’en ont cure. Elle enfile une cape noire façon Catwoman et se lance dans sa première chanson en anglais « Because You Loved Me ». Elle sera suivie de plusieurs autres, avec un final endiablé de reprises d’Ike et Tina Turner («River Deep Mountain High») , Queen («The Show must go on» à faire trembler les murs du stade) et de Michael Jackson. Sur « Black or White» , séquence familiale à l’écran: René Charles Jr vient rapper pendant que sa mère chante et ses frères, Nelson et Eddy font les danseurs. Le public en chavire de bonheur. Mais l’émotion est à son comble quand elle réapparait au rappel, portant le tee-shirt des Anges de la Prom. La chanteuse traverse alors la foule pour rejoindre une nacelle dans laquelle elle grimpe avec son guitariste pour chanter « Pour que tu m’aimes encore» au dessus du public. Elle s’en va en disant merci, mais c’est Nice qui la remercie. Quel show !
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