CanneSéries, premier festival international des séries télé s’est tenu du 4 au 11 avril, en parallèle avec le MipTV. Le public y était largement convié, avec des séances « Séries Addicts » gratuites dans tous les cinémas de la ville et des projections au Palais des Festival sur invitations pour les 10 séries en compétition et les avant premières. Il a répondu assez massivement et les séances ont été trés fréquentées malgré une météo désastreuse. L’ouverture s’est faite le mercredi 4 avril avec la projection de deux épisodes de la saison 3 de Versailles, en présence de l’équipe de la série vedette de Canal +. Le samedi 7 avril, pour l’ouverture de la compétition, c’est la série événement La Vérité sur l’Affaire Harry Québert, adaptée du best seller de Joël Dicker, qui était présentée en avant-première mondiale. Et en clôture, le 11 avril, on a pu voir deux épisodes de Safe, autre série événement écrite par Harlan Coben avec Audrey Fleurot et le héros de Dexter, Michael C. Hall. Le maître du polar présidait le jury chargé de départager les 10 séries internationales en compétition. Le choix était difficile car les dix séries en compétition étaient d’un excellent niveau, avec des moyens de cinéma et des histoires fortes ancrées dans celle de leur pays d’origine. Toutes pourraient trouver leur place sur une de nos chaînes de télévision (Arte notamment) ou sur une plateforme de visionnage par abonnement. Voici le palmarès, qui oublie la grande favorite, Killing Eve (série US d’espionnage au ton décapant), pour récompenser des histoires peut-être plus inattendues. Quitte a primer deux fois deux séries et à oublier celles dont on a le plus envie de voir la suite (Killing Eve et Félix)…
Meilleure série : When Heroes Fly (Israël)
L’histoire d’un groupe d’anciens commandos de Tsahal, traumatisés à divers degrés par la guerre, qui se retrouvent dix ans après avoir quitté l’armée pour partir à la recherche de la fiancée de l’un d’eux disparue en Colombie. La longue et scotchante scène d’ouverture au cours de laquelle le groupe essuie le feu ennemi pour sauver l’équipage d’un tank laissait penser qu’on avait affaire à une série de guerre, mais il ne semble pas que ce soit le cas. C’est peut-être ce twist inattendu qui a séduit le jury.
Meilleure série digitale : Dominos (USA)
Prix spécial d’interprétation aux acteurs de : Miguel (Israël)
Une série israélienne très originale sur le fond et sur la forme, inspirée de la vie du styliste et designer Tom Salama, qui a adopté plusieurs enfants au Guatemala. Miguel raconte la quête de l’un d’eux pour retrouver sa mère biologique. Les acteurs sont effectivement tous trés bons, même si on pariait plutôt sur ceux de la série italienne Cacciatore.
Meilleure interprétation : Francesco Montanari (Italie)
Le prix collectif aurait pu aller à l’ensemble des acteurs de Cacciatore, série de mafia italienne, inspirée des mémoires du juge anti mafia Alfonso Sabella. Mais Francesco Montanari qui l’incarne est particulièrement excellent (avec de faux airs de Borat, par moments).
Meilleur scénario : State of Happiness (Norvège)
Nous avions parié sur cette série norvégienne, qui est probablement la plus ambitieuse du point de vue du scénario. Elle raconte la vie d’une petite ville côtiére qui compte sur les forages pétroliers pour se relancer, alors que l’industrie de la pêche, sur laquelle elle a bâti sa prospérité, commence à décliner.Ça commence en 1969 et on suit une demi douzaine de personnages dont les destins s’entrecroisent. La réalisation et la reconstitution sont aussi impeccables.
Meilleure musique: State of Happiness (Norvège)
On a beaucoup aimé l’utilisation de chansons pop des années 70 dans cette série norvègienne deux fois primée. Mais on préférait celle de When Heroes Fly, superbe B.O electro jazz signée Roy Nassee.
Avec CannesSéries, c’est un autre Festival de Cannes qui vient de naître. On lui souhaite le même succès et la même longévité.
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